Billy Boguard : “La musique est un moyen de me trouver”
Billy Boguard, auteur-compositeur interprète et musicien à la voix puissante et sensible, nous embarque dans son univers pop, mélancolique, d’une douceur infinie. L’émotion est garantie. Artiste complet, il a déjà trois EP et le prochain sort bientôt.
Peux-tu te présenter ?
Mon nom est Billy Boguard, j’ai 27 ans et je fais de la musique depuis environ sept ans. J’écris, je chante, je fais de la guitare et j’enregistre mes propres chansons. Habituellement, je fais des concerts mais, compte tenu de la situation sanitaire, je me concentre sur le studio.
Quel est ton parcours ? Comment en es-tu arrivé à la musique ?
J’ai toujours baigné dans l’art, car j’ai commencé avec le théâtre quand j’avais 7 ans. Ma mère est professeur de chant et ma sœur est également passionnée par la musique. On peut donc dire que c’est une histoire de famille. J’ai découvert la scène assez tôt, mais il y a eu un tournant lorsque j’ai appris à jouer de la guitare à 15 ans. De là, j’ai commencé à écrire mes chansons, me faire ma propre culture rock / métal et à jouer dans des groupes.
Depuis, mon univers a évolué. J’ai décidé de me lancer dans une carrière solo et de partir vivre à Londres pour me trouver artistiquement. J’ai donc un parcours atypique, avec des débuts dans le métal, puis un passage par la folk. Maintenant je suis dans une direction plus pop, électro. Pour moi, la musique est un moyen de me trouver. Une quête d’identité. J’ai sorti trois EP à ce jour et un single du prochain.
Tu as sorti ton deuxième EP en 2016, notamment à l’aide d’une collecte de dons. Pourquoi ?
En effet, j’ai financé moi-même Accross the Narrow sea (sorti en 2016). J’ai eu la chance de pouvoir récolter un peu de sous grâce à Kickstarter. Cette collecte m’a aidé à enregistrer un quatuor à cordes, une chorale. Cela m’a permis d’avoir de vrais instruments et de travailler « proprement » en studio. J’en suis fier. Comme c’est difficile de tout payer, j’approche à présent la chose différemment : le homemade réduit les coûts.
Qu’as-tu envie de transmettre à travers ta musique ? Parles-nous de l’univers de ton dernier EP.
Mon nouvel EP va sortir en avril-mai 2021. Son style : pop. Je l’ai terminé cette année dans un contexte spécial. Avec mon producteur, on a travaillé à distance. J’enregistrais dans mon home studio et lui envoyais les pistes, tandis que lui mixait.
Cet EP me ressemble beaucoup, car il synthétise mon vécu. Toutes les chansons évoquent des réalités. J’ai essayé d’exprimer ma vulnérabilité par des métaphores, mais c’est très personnel. J’écris beaucoup sur moi en essayant d’ouvrir l’interprétation pour que les gens puissent s’identifier. Mon but est que les gens ne s’ennuient pas quand ils écoutent mes chansons. Je souhaite que ce soit intéressant, un peu unique. Que ça parle, qu’il y ait de l’émotion, qu’il se passe un truc. Dans l’EP qui arrive, les breakup songs parlent d’une seule personne, sous différents angles et à différents stades de la relation.
Dans quel état d’esprit es-tu lorsque tu composes ?
Je ne suis jamais dans le même état d’esprit. Beaucoup de mes chansons sont instantanées et d’autres sont travaillées pendant plusieurs mois. En général, j’écris lorsqu’il se passe quelque chose de négatif dans ma vie. Quand je suis heureux, je n’ai pas forcément envie de m’isoler pour écrire. Parfois, j’observe simplement le monde.
Pourquoi ce choix de chanter en anglais ?
J’ai toujours adoré cette langue et c’est d’ailleurs pour cela que j’ai voulu partir à Londres. Je souhaitais parfaire mon anglais et ne plus faire de fautes dans mes textes. Au début, j’étais un peu fermé au français, mais j’écris aussi dans ma langue depuis plusieurs années. J’ai d’ailleurs hâte de sortir ces chansons-là, de les partager. Elles expriment encore plus ma fragilité.
Tu viens de sortir ton premier clip autoproduit. Peux-tu nous en dire davantage ?
Il a été réalisé par Adrien Arnaud que j’adore. C’est un homme qui fait des vidéos et des photos incroyables. Je n’aurais jamais pu faire ça sans lui. On a travaillé ensemble pour trouver des plans, des idées et il illustre parfaitement la chanson, Evergreen stars. On y a mis beaucoup de temps et d’énergie. On en est très heureux.
Quelles sont tes sources d’inspiration ?
J’écoute beaucoup d’artistes et de styles différents : des bandes originales, Michael Jackson, Neil Young. Mais si je devais choisir des artistes qui font des choses similaires aux miennes, ce serait plus Dermot Kennedy, Hozier, Lewis Capaldi, Lana Del Rey.
Avec qui rêverais-tu de collaborer ?
Avec le groupe Bon Iver. Justin Vernon, c’est vraiment un rêve de travailler avec lui. Rien qu’être dans la même pièce que lui serait déjà cool !
Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui se lance dans une carrière artistique ?
Tout dépend de ce que la personne veut faire. Si c’est vouloir vivre de la musique, je lui dirais que c’est très compliqué. Peu y arrivent ! Il faut oublier le glamour, les paillettes… C’est possible, mais très rare. Ensuite, je pense qu’il faut se donner les moyens. Si tu te dis : « C’est pour moi, je ne peux pas faire autre chose de ma vie », il faut foncer, bien sûr. Alors, je dirais qu’il ne faut rien lâcher et être prêt à faire des sacrifices. Il faut se donner les moyens et s’entourer de gens qui t’aident et qui croient en toi.
Où te vois-tu dans dix ans ?
J’espère être heureux, épanoui et dans le même état d’esprit. Prendre toujours autant de plaisir à écrire, à composer, avec la même magie. Bien sûr, j’espère vivre de ma musique.
Propos recueillis par Faustine Behier
Découvrir Billy Boguard sur Deezer et sur son compte Instagram
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