Beethoven – Théâtre des Champs-Élysées
Le Mahler Chamber Orchestra est un orchestre de tournée, essentiellement composé d’anciens membres du Mahler Jugend Orchestra, tous deux fondés par Claudio Abbado. Il est par ailleurs le coeur du Lucerne Festival Orchestra. Une quarantaine de musiciens forment ainsi un orchestre “par deux”, et revendiquent une symbiose humaine et artistique que seul un orchestre de tournée, dans lequel les musiciens se cooptent entre eux, peut créer. S’ouvrant à tous les répertoires, sans être un ensemble d’instruments anciens, certains musiciens jouent d’un instrument d’époque : flûte en bois, hautbois particulier proche du cor anglais, baguettes en bois pour le timbalier…
Un superbe concert en trois temps
L’ouverture de Coriolan ouvre le concert, et montre dès le début l’extrême cohésion de l’orchestre. L’acoustique et les dimensions de la salle, trop grandes pour le piano seul, trop justes pour le très grand orchestre, sont parfaites pour cette formation. Tugan Sokhiev s’impose d’emblée par une grande présence.
Le hasard des choses fait que de meilleurs musiciens se trouvent à devoir remplacer de moins bons… Le public a ainsi pu entendre Nicolas Angelich, seulement prévu au départ pour la tournée de trois dates de ce concert en province, dans le cinquième concerto, l’Empereur, de Beethoven. Après un premier mouvement magistral, le deuxième fut d’une grande sensibilité, nous conduisant inexorablement jusqu’à cet abîme, moment extatique, de la transition vers le troisième mouvement, dont le pianiste semble maîtriser le caractère inexplicable.
La septième de Beethoven a permis de mieux saisir les qualités du chef. Après un premier mouvement grandiose, et un deuxième extrêmement juste, aux sonorités parfaites, le chef a choisi de prendre un tempo particulièrement rapide pour les deux derniers. Une telle sensation de danger n’est d’ailleurs pas étrangère à l’oeuvre, et demeure possible avec de tels musiciens ; mais le motif principal de double croches des premiers violons au quatrième mouvement est devenu ainsi inaudible, l’élan semblant emporter tout sur son passage.
Vivement applaudis, l’orchestre et le chef ont donné en bis l’ouverture des Noces de Figaro pour le plus grand plaisir de l’assitance.
Marie Torrès
Ludwig van Beethoven
Tugan Sokhiev, direction
Mahler Chamber Orchestra
Nicholas Angelich, piano
Coriolan, ouverture en ut mineur op.62
Concerto pour pano et orchestre n°5 en mi bémol majeur op.73 ” L’Empereur”
Symphonie n°7 en la majeur op. 92
Dimanche 13 février à 20h
Théâtre des Champs Élysées
15, avenue Montaigne
75008 Paris
Métro Alma-Marceau
Articles liés
“Tant pis c’est moi” à La Scala
Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...
“Un siècle, vie et mort de Galia Libertad” à découvrir au Théâtre de la Tempête
C’est Galia Libertad – leur amie, leur mère, leur grand-mère, leur amante – qui les a réunis pour leur faire ses adieux. Ce petit groupe d’amis et de proches, trois générations traversées par un siècle de notre histoire, se retrouvent...
“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...