BBL : “Niska-Koba, franchement c’est un beau placement”
Rencontre aujourd’hui avec Louis Lucas, plus connu sous le nom de BBL. Ce producteur bruxellois a travaillé pour les rappeurs belges Caballero & JeanJass ou encore ISHA. Aujourd’hui, en duo avec Sim Izy, au sein de La Miellerie, il a pu travailler sur Mr. Sal ou encore sur la mixtape High et Fines Herbes.
Tu te produis sous l’alias BBL pour Bébé Louis ?
La légende dit vrai. En fait, c’est la mère d’un pote qui m’a appelé comme ça, puis mes potes m’ont appelé comme ça. C’est devenu un petit surnom et quand ça a été l’heure de choisir un blaze, j’en avais pas vraiment d’autre. À l’époque, je m’appelais Prince of Prince mais c’était un peu nul. On s’est dit que Bébé Louis c’était un peu long donc on a pensé à BBL et c’est resté. J’ai songé à changer quelques fois et puis finalement non, on m’a dit que c’était simple et c’est rentré dans la tête des gens.
Comment en es-tu venu à la musique ?
J’ai toujours bien aimé la musique. Petit, je faisais de la guitare et puis mon frère a téléchargé Fruity Loops. De là, j’ai commencé à composer, je trouvais ça cool de faire ma propre musique. J’étais vraiment jeune quand j’ai commencé les prods, j’avais 13 ans. J’ai fait des prods pendant 1 ou 2 ans, j’ai arrêté et j’ai repris vers 16-17 ans. Puis, c’est devenu de plus en plus sérieux. J’ai fait un an d’école business management, ça ne m’a pas tellement parlé. Après ça, j’ai fait 2 ans d’études d’ingénieur du son et ensuite je me suis dit que j’allais faire de la musique. J’ai eu mes premiers placements et j’ai monté mon propre studio.
Ton premier placement crédité sur Genius, c’est pour Krisy. Comment la connexion s’est-elle faite ?
J’avais aussi placé pour Nixon avant. C’est vraiment les deux premiers artistes avec qui j’ai bossé. Krisy, il avait monté LeJeune avec mon frère, Tyron X, qui rappait à l’époque. C’est là que je l’ai rencontré, via mon frère. C’était toute une petite famille à l’époque, il y avait Lejeune, Nixon, Hamza et Damso qui gravitait aussi autour du truc. Dans cet environnement là, j’ai assez vite eu l’opportunité de faire écouter mes prods à Krisy, c’était un pote. Depuis, on a plus énormément bossé ensemble mais j’ai quand même eu de la chance de démarrer dans ce groupe là (rires).
Ensuite, t’as pu travailler avec Caballero & JeanJass sur Double Hélice 2 et 3. Qu’est-ce que tu retiens de cette aventure ?
C’est les premiers clips avec les millions de vues. Ça solidifie ton blaze. Puis on s’entend super bien, c’est très humain. Il y a pas mal de prods sur le 2 et dès qu’ils peuvent me placer sur quelque chose, ils n’hésitent pas. Dégueulasse a bien tourné, elle marche bien en live et puis c’était une coprod avec Stromae. En fait, il est venu au studio, Caba et JJ l’ont capté. Il a laissé deux idées, dont Dégueulasse. J’ai repassé une session avec JJ, on avait les pistes laissées par Stromae, et de là, on a reconstruit le son.
T’as depuis team up avec Sim Izi pour fonder La Miellerie. Comment le duo s’est-il construit ?
C’est le pote d’un pote à moi. Il a commencé les prods de son côté, chez lui dans sa cave et puis on s’est retrouvés au studio, on a commencé à bosser ensemble. On s’entendait bien niveau prod, on s’entendait bien aussi humainement. C’est vraiment devenu un frangin. À un moment, on faisait tellement de coprods et de bonnes musiques ensemble qu’on s’est dit qu’on allait créer notre team (rires). Puis La Miellerie, c’était marrant. Maintenant, sur la plupart des prods qu’on fait, on met La Miellerie, histoire que le nom revienne un maximum.
Ensemble, vous avez placé sur Mr. Sal de Niska. C’est votre plus beau placement et votre plus belle certification ?
C’était une prod de Sim et on a connecté Denza, qu’on avait rencontré à un camp. On a commencé à lui envoyer des tracks, puis avec tous les plugs qu’il a, on a eu Niska, qui est double platine. La plaque, c’est Sim qui va la prendre mais c’est chouette pour le nom. C’est là que c’est intéressant de réunir les forces. Niska-Koba, franchement c’est un beau placement, le titre est cool, la prod est cool. C’est deux gros noms et je crois que c’est la première fois qu’on voyait le nom La Miellerie.
Vous avez aussi placé trois morceaux sur le dernier album d’ISHA, La Vie Augmente vol.3. Comment considères-tu son travail ?
Isha, à chaque fois, s’il valide une prod pour faire un morceau, il arrive toujours avec de l’originalité, soit de chouettes gimmicks, soit tester un flow, un concept. C’est vraiment un artiste super complet. On est très contents de bosser avec lui, c’est une évolution en soit. Je crois que l’album a été bien reçu de manière générale, il touche plus de monde. Ça prend plus de temps parce qu’il fait pas des bangers que tout le monde va chanter, il est dans l’émotion. Mais comme pour Lomepal, son style a évolué et au moment où il a vraiment touché les gens, il s’est passé un truc de fou. Tout ce que je lui souhaite, c’est d’avoir le même style de parcours.
La mixtape High & Fines Herbes est sortie le 10 avril. T’as placé dessus ?
On a 5 prods dessus. On a aussi des coprods avec Ozhora, Dee Eye et Todiefor. Il y a une partie des tracks qu’on avait faite en Espagne en 2018, dont Demain et Longue journée. Celle avec Ozhora a aussi été faite en 2018. Les tracks avec Rim’K et avec Lefa, Yellow et Chargeur, c’est arrivé plus tard. Ça ce sont des sessions normales avec JJ, on lui a même envoyé des packs je crois, et il a validé celles-ci. Souvent, ils posent le son une fois puis ils reposent des détails. Ils affinent les morceaux au fil du temps, ceux qu’ils gardent en tous cas. Rim’K et Lefa ont posé après le tournage d’High & Fines Herbes saison 3 mais Yellow, je pense que Caba avait pris la prod pour lui tout seul à la base. Chargeur, on l’a fait avec Sim et JJ. Ensuite, ils sont partis en France pour attraper tous les artistes et je pense qu’ils ont vu Lefa en studio.
T’as aussi un placement sur Maison, l’EP de Roméo Elvis qui sort le 24 avril ?
Avec Sim, on a fait cette prod puis via JJ et le manageur de Roméo, on a fait une session avec lui. On lui a fait écouter une quinzaine de prods je pense, il en a gardé plusieurs. Celle-ci finalement, il l’a prise pour l’EP. J’aime vraiment beaucoup ce qu’il a fait sur ce projet, j’ai hâte qu’il le sorte officiellement. Les gens ont l’air bien motivés donc c’est cool. Ces morceaux, à mon avis, sur scène, ça va être le bordel.
T’as placé avec Niska et Roméo, deux artistes qui dominent la scène aujourd’hui. Quels sont les artistes pour lesquels tu souhaiterais placer à présent ?
J’aimerais bien placer sur Niska de nouveau, Booba j’aimerais bien également, SCH j’aime beaucoup aussi, Ninho. Après le gros “dream”, c’est de placer aux États-Unis.
Comment t’organises-tu pour bosser avec le confinement ?
Je travaille beaucoup le matin. On essaie de se reposer un peu aussi, d’analyser les choses, voir ce qui a été, ce qui n’a pas été. C’est cool parce que pendant tout le confinement, il n’y a eu que des bonnes sorties je trouve. Il y a Sim qui a placé sur Geeeko, c’est un futur prometteur en Belgique.
Enfin, la question recommandation : qu’est-ce que tu écoutes en ce moment ?
Là, j’ai écouté Ninho du coup, j’ai vraiment bien aimé. J’ai écouté Laylow qui est sorti il y a un petit moment mais ça m’a bien inspiré. J’ai aussi écouté KAYTRANADA, sorti en 2019, je l’avais pas encore écouté et c’est vachement chaud.
Pour découvrir le travail de BBL, rendez-vous sur la mixtape High & Fines Herbes, disponible sur toutes les plateformes de streaming.
Propos recueillis par Loïck Piovesan
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