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Balkan Vuk : “L’art est pour moi divin”

Clara Krpina 16 mars 2021
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Rencontre avec Balkan Vuk, artiste poète cavaillonnais engagé, nous raconte ici son parcours, ses idéaux et son art.

Pour commencer, d’où vient ce nom de scène “Balkan Vuk” et que signifie-t-il ?

“Balkan” parce que mes origines sont tout simplement croates, ce sont mes racines. Je voulais garder cette trace sur mon nom de scène parce que j’incarne l’âme slave et ses valeurs qui m’ont construit. “Vuk” quant à lui, signifie “loup” en croate, je suis passionné et captivé par cet animal mystique. J’ai toujours ressenti un instinct animal à l’intérieur de moi, et si je devais en être un, j’opterai pour le loup.

Comment est née cette envie d’écrire, ce rapprochement vers la musique ?

J’ai commencé à écrire pour libérer des choses enfouies en moi, c’était comme une sorte de thérapie mais aussi un moyen de dire ce que je pensais. Je n’arrivais pas à m’exprimer hormis dans ma chambre et sur une instrumentale. Je me posais aussi des questions : pourquoi les gens sont dans le jugement, dans l’individualisme, analyser ces comportements m’épuisais et me faisais du mal. Alors, j’ai exprimé tout ça sur papier et sur instrumentale, afin de vider mes émotions mais aussi de les partager. J’avais envie que certaines personnes vivant ces injustices ou ces souffrances, puissent voir qu’elles ne sont pas seules et qu’elles pouvaient également mettre des mots sur leurs maux.

Ton style musical, comment le définis-tu ?

Mon style musical c’est le rap, la poésie et le slam. J’aime le rap underground, le hip-hop et ses rythmiques. J’ai saisi ce spectre musical pour pouvoir propager mes messages.

Quelles sont tes sources d’inspirations ?

Plus jeune, j’écoutais énormément Tupac, je me suis attardé sur ses textes plus tard, mais au départ j’aimais son flow, ce qu’il dégageait. Pour ce qui est du rap français, j’écoutais Keny Arkana, Sniper, la Fonky Family ou encore IAM. J’ai aussi une autre facette, j’adore certains artistes à l’ancienne : Edith Piaf, Jacques Brel et surtout Charles Trenet, leurs musiques me faisaient voyager.

Privilégier le fond plutôt que la forme dans un titre musical, est-ce une particularité qui se perd de nos jours ?

Pour ma part, je privilégie toujours le fond plutôt que la forme, même si j’essaye de mettre de la forme pour avoir une écoute plus large, ça reste tout de même le message qui prime pour moi. Effectivement, cette particularité se perd, d’autres styles sont venus comme celui de l’auto-tune par exemple, ou les chansons aux textes primaires sans vouloir trop juger. Personnellement, dans la musique je resterai toujours à l’ancienne, je préfère faire parti de ceux qui maintiendront l’équilibre des consciences, en rappelant aux gens ce qu’il y a de plus important dans la vie.

L’art, qu’est-ce que ça représente pour toi ?

L’art est pour moi divin. J’ai effectué de nombreuses recherches dans le domaine spirituel, religieux et scientifique avec Antoine Béchamp et Tesla par exemple, et ce dernier disait d’ailleurs : “Si vous voulez trouver les secrets de l’univers, pensez en termes d’énergie, de fréquence et de vibration“. Dans le domaine de la musique c’est exactement ça, on procure et transmet de l’énergie. Nous les artistes musicaux ont a une certaine responsabilité, un impact dans la vie des gens. Vous prendrez n’importe quelle personne dans le monde, il y en a bien une pour laquelle une musique l’a marqué ou a même changé sa vie, et ce n’est pas anodin. La musique détient une certaine magie, et à travers elle j’essaye de faire parler mon âme parce qu’elle agit. J’essaye de faire de la musique un médicament, une manière de pouvoir transcender les gens dans la bonne direction, afin qu’ils puissent s’élever dans une conscience plus haute et positive.

En dehors de la musique, que fais-tu ?

En dehors de la musique je suis électromécanicien dans un hôpital. Je m’entretiens aussi, en faisant beaucoup de sport et c’est également une manière pour moi de me vider la tête. Je suis quelqu’un de très cérébral et je réfléchis beaucoup, je me pose des questions sur la vie et le domaine de la création. En dehors de ça j’ai la famille, ma compagne et les amis.

Peut-tu nous parler de tes projets à venir, qu’ils soient musicaux ou autres ?

J’espère écrire un livre mais dans un futur plus lointain. Actuellement, je suis en train de créer un album, cela représente l’aboutissement de 35 ans de vie, d’évolutions, de vérités et de compréhension face au fonctionnement de cette société. Il y aura 11 titres dans lesquels j’essayerai de mettre en avant tout ce que je suis intérieurement, mes connaissances, mon introspection, parce que j’ai envie de partager mon cheminement intérieur pour aider les gens. Tout ça sera aussi une façon pour moi de clôturer 15 ans de rap et d’écriture. Je suis sur un projet qui laissera une trace. J’ai compris que je trouverai la paix intérieure seulement si j’étais là pour mener le combat face à l’injustice, tout en aidant mes frères et sœurs au moins par les mots. Pour moi, c’est impossible de fermer les yeux et de dire que tout va bien sans penser aux autres. Mon cœur parle et la musique c’est ma manière de me sentir humain. La souffrance a fait de moi quelqu’un de meilleur et c’est en creusant au fond d’un trou, qu’un arbre prend ses racines et monte de plus en plus haut, et je pense qu’à un moment donné, il faut affronter ses propres démons pour se sublimer.

Propos recueillis par Clara Krpina

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