Bahn : “un artiste aux multiples facettes”
Rencontre avec un des DJ résident d’ATOM. Bahn a généreusement accepté de répondre à quelques questions. Il partagera avec nous sa vision de la scène actuelle, son processus de création, et les choses qui l’inspirent le plus.
Quelle est la signification de ton nom d’artiste et de ton association, ATOM ?
J’ai choisi ce nom d’artiste car il rassemble certaines lettres de mon prénom et nom de famille, il n’a donc pas vraiment de signification particulière. Concernant le nom de notre association nous avons choisi ATOM car nous étions tous des électrons libres avec un groupe de DJ qui jouait beaucoup de styles de techno différents.
Comment tout a commencé ? Avez-vous créé l’association à plusieurs ? D’où est partie cette envie de créer ?
Tout a commencé en 2014, une bande d’amis adeptes de musique électronique participant au peu de soirées qui se faisaient à Dijon. Comme nous trouvions qu’il y avait peu de soirée orientées musiques électroniques, on a donc décidé de faire nos propres soirées afin de faire ce qu’on aimait et de le partager avec le public dijonnais. Ainsi, on organisa notre première soirée dans la cave d’un bar nommé L’Univers et il se trouve que beaucoup de personnes sont venus, malgré le fait que notre association n’existait pas encore, et petit à petit nous avons continué et plus le temps passait plus on évoluait.
On a donc commencé à organiser des soirées dans le seul club électronique Dijonnais appelé la Centrale, là encore beaucoup de personnes ont répondu présent à nos événements ce qui nous a donné encore plus envie de continuer et d’officialiser notre association. C’est ainsi que 5 amis passionnés de musique électronique ont créé ATOM. Mais faire des soirées juste pour mixer ne nous suffisait pas, nous voulions vraiment gérer nos événements de A à Z, gérer l’installation techniques, avoir nos propres scénographies. Nous avons donc décidé de faire nos soirées dans une salle qu’on réservait pour ces occasions afin de pouvoir tout gérer. Les soirées ont beaucoup plu, ce qui nous permirent d’effectuer des événements de plus en plus qualitatifs en matière de sono/scénographie mais aussi de booker des artistes renommés afin de faire découvrir les artistes qui nous inspiraient dans la vie de tous les jours à notre public dijonnais. Voilà comment ATOM a vu le jour, aujourd’hui nous évoluons à Lyon mais on ne délaisse pas Dijon car c’est la ville où tout a commencé.
Quel a été ton coup de cœur musical set ou live auquel tu as pu assister en tant que spectateur et non pas DJ ?
Chacun des festivals auxquels j’ai pu participer ont été une claque musicale, mais la performance qui m’a vraiment donné des frissons est celle de Derrick May au DGTL Festival à Barcelone, un set techno puissant accompagné d’un coucher de soleil sur la mer, les plages barcelonaises et bien sur une grosse équipe de copain, c’était vraiment le pied.
Envisages-tu de travailler avec un autre artiste à l’avenir, que ce soit sur un label collaboratif, un alias ou un EP ?
Je suis impliqué à fond dans mon association, après pourquoi pas dans le futur envisager d’autres projets, mais pour l’instant c’est 100% ATOM.
Au sein de notre société, quelle place la Techno occupe-t-elle et quel rôle joue-t-elle d’un point de vue social et artistique ?
Je pense que la Techno occupe une grosse place dans notre société au vu du public qui ne cesse d’évoluer et de s’agrandir autour de cet univers de la musique électronique. D’un point de vue social malgré les préjugés sur la musique Techno, les soirées ou les festivals, sont des endroits extraordinaires avec beaucoup de passionnés. Et d’un point de vue artistique la Techno est un univers vaste, avec tellement de possibilités musicales, visuels, scénographiques, que je pense que c’est pour cela que ça restera toujours un univers fort à part entière.
Aujourd’hui, la guerre entre le digital et le vinyle fait rage. Peux-tu nous expliquer quelle en est la différence ainsi que ton ressenti sur ce débat ?
C’est vrai qu’il y a une “guerre” entre les pros digital et les pros vinyle, pour ma part je joue uniquement sur des platines digitales, je ne suis donc pas la personne la plus qualifiée pour parler de ce sujet. Certains vous diront que jouer des vinyles s’entend tout de suite, d’autres vous dirons que c’est juste la façon de mixer qui change, je n’ai pas vraiment de ressentis sur ce débat, mis à part que je respecte beaucoup les DJs qui mixent que sur vinyle car la performance est vraiment impressionnante.
Jouant dans différentes villes de l’hexagone, quel a été le public que tu as préféré ? Pourquoi ?
Le public qui m’a toujours fait vraiment plaisir et le public dijonnais car même si ce n’est pas une ville aussi grande que Lyon, le public donne vraiment tout sur le dancefloor et transmet une énergie folle qui fait que c’est toujours un régal de mixer et d’organiser des soirées à Dijon. Le public Lyonnais est un des plus bouillants également, vive le 21 et le 69 !
En vue de la conjoncture actuelle, penses-tu que la musique Techno va réussir à refaire surface ?
Sans aucun doute, le public de la musique électronique est bien trop attaché à ce style pour qu’il disparaisse, ce n’est pas pour rien qu’il perdure depuis des années, ce n’est pas une crise sanitaire qui va réussir à enterrer la musique Techno, au contraire je pense qu’à la fin de tout ses problèmes on va avoir le droit à des soirées/festivals incroyables !
Enfin, concernant la production, te prépares-tu à l’avance ou tu préfères improviser ? Pourquoi ?
Je ne prépare pas mes sets “track par track” je préfère en sélectionner une cinquantaine, jouer ce qui me fait envie sur le moment et en fonction de l’ambiance. Je trouve plus intéressant le fait d’improviser. Pourquoi ? Je pense que c’est juste parce que je n’aime pas m’imposer de “fil conducteur” et suivre un plan à la lettre.
Écoutez ATOM et Bahn sur Soundcloud
Propos recueillis par Rémi Fontaine
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