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Atanaz : “Le bon rap c’est un rap qui est vrai, qui est sincère peu importe ce que tu vas dire”

Julie Hallot 10 mai 2022
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Rencontre avec Atanaz. Le rappeur aux airs mélodieux et aux paroles qui questionnent, nous parle de son dernier projet Vivre.

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis Atanaz, un artiste qui fait du rap que je décrirais comme mélodique, qui mélange le rap et le chant. Donc un rap mélodieux qui oscille entre rap et chant, mais toujours avec un message très rap. Je suis membre du label DMG (Delorean Music Group), et je viens de sortir un projet qui s’appelle Vivre, composé de 10 titres.

Tu as récemment sorti ton album Vivre qui a beaucoup été inspiré par le contexte sanitaire. Quel message était-il important pour toi d’exprimer après une telle période ?

Cette période-là nous a permis à tous de prendre du recul. Tout s’arrête d’un coup donc ça permet de se poser et pouvoir se poser les questions qu’on n’avait pas forcément le temps de se poser. Ça a permis à beaucoup de gens de prendre du recul et de ramener les choses à leur essence, aux fondamentaux de la vie. Donc qu’est-ce qui nous emporte ? Qu’est-ce qui est important pour nous ? Qu’est-ce qu’on a envie vraiment de faire ? Et ne plus être dans un rythme effréné. Donc une remise en question, se recentrer, et au final : juste vivre.

Vivre nous interroge sur nos acquis de la vie quotidienne. La création de cet album t’a-t-elle donc poussé à remettre en cause ta propre vision de la vie ?

Totalement ! J’ai traité de toutes les questions que j’avais en tête, les doutes, les angoisses… Ça m’a permis de traiter des choses personnelles, de les mettre en musique, de les digérer et puis d’avancer.

Le mois dernier est sorti le clip du titre au nom éponyme de l’album, qui traduit en images l’importance du moment présent. Comment s’est déroulé le processus de création pour arriver à ce résultat final ? 

On a travaillé ça avec Tanguy Seznec avec qui je travaille depuis un bout de temps sur ce projet-là. On voulait retranscrire l’émotion de la musique déjà, et puis le mélange des genres puisque c’est très variété, mais aussi rap. Donc un condensé de tout ça mêlé au chant. Ça s’est matérialisé à travers la danseuse contemporaine qui s’exerce sur le morceau. Et puis il y a aussi la notion de vivre, ou plutôt de revivre qu’on a matérialisé par l’eau. C’est pour ça qu’on a tourné ce clip à la fois en France, et aux Antilles pour bénéficier d’un énorme océan dans lequel je sors la tête de l’eau à la fin. C’était un peu ça le message du clip ; de coller le plus possible au texte tout en pouvant retranscrire les émotions et l’idée du morceau.

Comment se passe ton processus de création pour l’écriture de tes morceaux ? 

Ça dépend. En général, j’écris les textes avant d’enregistrer, mais ce projet-là était justement différent parce qu’on a composé, écrit et enregistré au même moment. Pendant qu’on composait, j’écrivais, et tout de suite après j’enregistrais. C’était un processus un peu différent de d’habitude qui était plus instinctif. Et les défauts du direct ont aussi fait partie de la création.

Ta musique est souvent décrite comme un croisement entre le rap et la variété française. Quelles ont été les influences qui ont pu te mener à ce style-là ?

L’influence première c’est le rap. Après le chant est venu naturellement. C’est ce qui se prêtait le plus au projet et au ressenti dans lequel on était. Il n’y a pas vraiment eu de questionnement sur le processus, ça s’est fait à l’instinct. Le chant permettait de dégager un peu plus d’émotions, que ce soit plus fluide peut-être aussi. C’est ça qui correspondait le mieux à l’atmosphère du projet, mais ce n’est pas pour au tant que demain je ne ferai pas un autre album ou EP où ça rappe dur. Ça dépend de ce qui se prête à l’atmosphère du projet, et dans ce cas-là c’était le chant qui est venu naturellement.

Quelles sont les qualités ou caractéristiques nécessaires pour faire du bon rap selon toi ? 

Je pense que faire du bon rap c’est faire un rap sans concession pour être le plus en accord avec soi-même. Le bon rap c’est un rap qui est vrai, qui est sincère peu importe ce que tu vas dire. Il faut que ça transmette une émotion. Pour la partie artistique le plus important c’est d’être honnête. Sur la partie plus “professionnelle” de la musique on va dire, c’est d’avoir un esprit assez entrepreneur. Il faut avoir une vision réaliste de l’industrie. Tout part du rêve, mais les rêves se construisent, et pour les construire il faut être au fait de ce qui se passe derrière la musique en elle-même. Il faut se former sur les dessous du décor. Dans le rap aujourd’hui, si tu veux que ton message soit véhiculé, ce n’est pas seulement en chantant derrière un micro. Ça va être aussi en pensant à des stratégies de communication qui vont illustrer ton projet, tout en restant en accord avec l’artiste et sa musique. 

Y a-t-il un artiste qui a pu déclencher cette passion en toi, cette envie de devenir rappeur ?

Sur la vision du côté entrepreneur je dirais que le plus gros exemple qu’on a en France c’est Booba. En terme de musique pure, ça va être plus d’artistes. 50 Cents par exemple, qui lui justement a commencé à allier rap et chant, mais je ne pourrais pas citer un artiste en particulier. C’est la musique en règle générale qui m’a toujours attiré, passionné depuis petit. C’est une question de passion avant tout. J’écoute aussi beaucoup de podcasts de la génération d’avant qui m’inspirent énormément. C’est fascinant de redécouvrir le rap des origines et voir comment il s’est construit. Ça me donne encore plus envie de continuer, parce que je comprends et j’apprends beaucoup de choses en écoutant l’expérience des anciens.

Enfin, où peut-on te retrouver prochainement ? Futurs projets ?

Vous pouvez me retrouver sur les réseaux et sur YouTube où je continue de défendre le projet de Vivre avec du contenu qui arrive prochainement. Il y a aussi des concerts qui arrivent, et puis je suis en train de travailler sur un nouveau projet en parallèle. Donc il faut rester connecté sur les réseaux et vous serez au courant de tout.

Un dernier mot pour la fin ?

Bien sûr ! J’aimerais rajouter qu’on ne fait pas la musique seul. La musique est vraiment un travail d’équipe. Sur un projet comme Vivre, il y a au moins 15 ou 20 personnes à avoir travaillé dessus. Donc il ne faut pas juste voir la face visible de l’iceberg car c’est vraiment un travail de groupe. Donc mon dernier mot ce serait entourez-vous bien c’est important !

Propos recueillis par Julie Hallot

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