Miles Kane et les Arctic Monkeys font le show à l’Olympia
Du laxisme des débuts, les Arctic sont passés à un jeu de scène irréprochable, conséquence d’une idée besogneuse de leur quotidien. Evolution scénique, mais pas que. Depuis Humbug et un certain Josh Homme aux manettes, le son a légitimement pris une dimension digne des compositions du quatuor. Des progrès colossaux et une application sans faille, mis en pratique dans un Olympia plein comme un œuf pour la centième représentation de Suck It And See.
« Come on Paris ! »
Atout de choix, Miles Kane ne sert pas seulement d’écrou à la mécanique parfaite des Monkeys mais de pièce maîtresse. Tout de rouge vêtu, l’ex-Rascal lance un « Come on Paris ! » rageur et entame l’excellent Better Left Invisible, suivi de Counting Down The Days et Rearrange. Avec un son bien plus acceptable et une heure de passage plus décente que l’avant (avant) veille, le show Kane a déjà plus d’impact. Mieux adaptées à ce contexte, les chansons de Miles font des merveilles dans l’antre mythique. Déjà présent pour accompagner My Fantasy, le public se met à sauter abondamment sur le sol flexible de l’Olympia quand surgissent Inhaler et Come Closer, véritables bombes aux refrains accrocheurs. Mais c’est au moment du dernier titre que l’applaudimètre monte en flèche. Débarqué sur la scène après une introduction fraternelle de son hôte, Alex Turner se chauffe la voix sur Standing Next To Me des Last Shadow Puppets. Un moment de bonheur qui laisse espérer la sortie rapide d’un deuxième disque des LSP, déjà dans les petits papiers des deux compères. Une fin en apothéose pour l’ami Miles qui aura joué son rôle de fidèle lieutenant à la perfection.
Turner séduit, Helders s’amuse
A 21h15, les Arctic Monkeys montent sur scène. Gestes, transitions, introductions: tout est fait à l’identique. Même nombre de chansons mais trois modifications pour l’occasion. Souvent jouée en début de rappel, Suck It And See l’est avant. Echange de bon procédé puisque c’est You and I qui la remplace en présence de Richard Hawley (!) avant une version exceptionnelle de Fluorescent Adolescent et ses chœurs de fin. Filmés, les Monkeys prennent plus de temps entre chaque titre et laissent leur leader diriger les opérations de séduction. Regard figé devant la caméra, pause ajustée lors du finish de Brick By Brick, l’homme à la banane sait y faire.
Une interprétation sexy
Habile derrière ses fûts, Matt Helders fait étalage de son aisance technique lors des foudroyants Brianstorm et Library Pictures et ponctue son œuvre par des lancements de baguettes millimétrés. Complice, il l’est également avec Alex Turner pour introduire I Bet You Look Good et The View From The Afternoon. Lors de When The Sun Goes Down, une banderole “****** wants to spend good time with Lana Del Rey, such a shame!” flotte dans la fosse et provoque un sourire furtif du chanteur qui saccade son dernier phrasé. Assistés de Richard Hawley pour ouvrir le rappel, les Monkeys invitent Miles Kane à remonter sur scène pour un final explosif (505), quelques minutes après lui avoir donné le micro pour une interprétation sexy de Little Illusion Machine, placé entre Still Take You Home et Pretty Visitors.
Grâce à un jeu de scène travaillé dans les moindres détails et des chansons jouées sous influence californienne, les Arctic Monkeys sont devenus une machine de guerre désormais capable de dompter les stades. En tout cas ce soir, c’est à l’Olympia qu’il fallait être.
Olivier Cougot
A découvrir sur Artistik Rezo :
- Arctic Monkeys, « Suck It And See » (Domino Record)
- Arctic Monkeys – Casino de Paris (31 janvier 2011)
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