Arctic Monkeys – Casino de Paris
(Pour des raisons contractuelles, notre rédaction n’a pas eu l’autorisation d’utiliser des photos prises le soir même par nos confrères photographes présents.)
Miles Kane comme détonateur
Ami et partenaire d’Alex Turner au sein du prodigieux projet « Last Shadow Puppets », Miles Kane enfile le costume d’un leader doué, bien mieux préparé à l’exercice scénique du soir que lors de son passage à Rock En Seine. Toujours sautillant, le working class hero ajuste son jeu de jambes (arquées) sur les planches comme Elvis en son temps. Adepte d’effets en tout genre, ledit Miles met son vibrato à rude épreuve (Rearrange, Come Closer), prenant au passage la quasi-totalité des solos. Revisité de fond-en-comble, Colour Of The Trap sonne plus rock, plus puissant (Kingcrowler). Une aubaine pour les spectateurs du Casino de Paris, en attendant la tête d’affiche d’une soirée affichée sold-out en — à peine — une heure.
Le show Turner
Il est 20h50 quand les Monkeys de Sheffield investissent la scène. Délesté de toute humilité, Alex Turner affiche son habituelle mine arrogante au moment d’entamer les premiers accords de Don’t Sit Down Cause I’ve Moved Your Chair, chorégraphié du traditionnel mouvement d’art martial (« Kung-Fu Fightninggg »). Plus lente, la version de Teddy Picker n’en demeure pas moins musclée et amène l’introduction de Crying Lightning et son beat stoner. Entre deux, Turner ne manque pas d’enlever sa veste et de rappeler sa joie « de vous (nous) revoir ».
Jouée à l’identique depuis quatre mois et un concert à Nottingham, la set-list du soir n’est pas une surprise mais renferme pléthore de tubes intergénérationnels, piochés malicieusement dans les quatre albums du groupe. Après un premier round d’observation, les Arctic mettent le public K.O avec deux uppercuts (I Bet You Look Good et The View From The Afternoon), précédés d’un Briantorm d’anthologie. Aussi bien situé au milieu qu’en début de show, Library Pictures boucle ce temps fort par le jouissif « Or an ip dip dog shit Rock’n’roll ».
Deux délices pop
Cogneur derrière ses fûts, Matt Helders devient chanteur le temps du crétin Brick By Brick et temporise assidûment la montée en escalier de Do Me A Favour. Accueillie comme un hymne, la chanson Where The Sun Goes Down provoque le chaos dans une salle déjà conquise qui aperçoit ici la fin de la démonstration. Rappel oblige, les auteurs de Favourite Worst Nightmare réengagent le combat par deux délices pop (Suck It And See, Fluorescent Adolescent) et invitent Miles Kane sur l’inévitable 505.
Dès lors, après une dernière décharge homérique, le groupe quitte la scène avec le devoir accompli. Kane et Turner se congratulent et ils ont raison. Ce soir, pas de doute, malgré un set prévisible et rodé à l’extrême, les Arctic Monkeys ont été exceptionnels.
Olivier Cougot
Photo par Marion Ruszniewski (Rock En Seine 2011)
www.marion-photographie.com
A découvrir sur Artistik Rezo :
– L’album des Arctic Monkeys, « Suck It And See » (Domino Records)
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