ALB
Lorsqu’on lui demande de quoi est partie son idée de faire de la musique, l’intéressé se livre à un historique fleuve où il raconte s’y être mis « super tard, à jouer de la guitare dans sa chambre d’internat » avant que cela ne devienne « une espèce de passion boulimique. »
Après avoir fait « du metal et du skate core », il rencontre « une nana qui écoutait de la pop comme radiohead à l’époque de Kid A et c’est avec elle qu’il « commence à faire les brocantes et à ramasser les instruments… »
Tu as sorti ton premier album il y a trois ans et demi et c’est seulement maintenant qu’on commence à parler de toi. Ne penses-tu pas avoir profité d’un effet de mode provoqué par l’émergence des groupes rémois ?
Honnêtement, je ne suis pas trop l’engouement de la presse. Je ne lis pas trop la presse musicale… Je ne sais pas, mais si ça peut se jouer par retour de bâton, tant mieux. J’ai sorti mon album il y a trois ans, donc j’étais un peu le premier à sortir mon disque de la scène rémoise. A ce moment là, il n’y avait pas encore les Bewitched (Hands), Yuksek n’avait pas encore sorti son album. J’ai l’impression d’y avoir plutôt participé donc si il y a un retour via cela, j’estime qu’il y a un juste retour des choses ! Et du coup maintenant grâce aux copains aussi il y a Guillaume qui me donne un coup de mains en sortant mon EP sur son label…
Peux-tu me parler de ta collaboration avec The Shoes ? Des amis à toi ?
Alors oui, je pense que je dois manger avec Guillaume trois-quatre fois par semaine (rires) ! On est très proches, mais tous (la scène rémoise) de toute façon. Reims est une petite ville donc on a vite fait de se croiser plusieurs fois dans la journée sans le vouloir. Déjà, je partage mon studio avec Pierre Yuksek, ça fait plusieurs années qu’on travaille ensemble et pareil avec Guillaume, je fais beaucoup de musique avec lui. Ce n’est pas comme si on m’avait présenté les Shoes et que j’avais fait une collaboration avec eux ! On bossait sur un autre truc complètement différent au studio (sur une pub), puis nous avons eu du temps après, on a passé la nuit à bosser et on a enregistré ce truc, une espèce de gimmick débile (il mime et fredonne le refrain de Golden Chains), nous sommes partis nous coucher, c’est resté dans la tête et je l’ai terminé (le titre)…
Tes compositions sont un mélange de ce qui se faisait dans les années 60 (Beach Boys) et les années 80 (Kraftwerk). Ecoutes-tu plus ce qui se faisait dans les sixties ou les eighties ?
Un peu de tout ! Effectivement, c’est bien résumé ! J’aime bien le son des années 60 pour tout ce qui est guitare, batterie, les orgues et en même temps, il y a tout ce qui est synthétiseur qui m’attire énormément… A la base, je suis plus un fou de synthétiseur, plus que de guitare. Je ne suis pas un puriste de la guitare. J’ai deux belles guitares, tant mieux elles sont chouettes et elles sonnent bien mais je ne vais pas passer des heures dessus ! (il renchérit sur ses chansons) Mais oui, c’est un vrai mélange de pop sixties et des années 80. (Pour autant) ce n’est pas tant la musique des années 80, c’est les sons. Alors que dans la composition, peut-être que c’est plus le côté années 60-70 qui ressort…
Justement, ton deuxième album est prévu avant la fin de l’année… Est-ce que ce sera dans le même registre musical ?
Pas tout à fait je pense ! Parce que déjà tous les titres du EP ne seront pas forcément sur l’album ! J’en garderai un voire deux mais pas plus. Justement, l’idée de sortir le EP maintenant, c’est qu’il s’est passé trois ans et demi et il y a eu du changement. Du coup, ce qui à la base était parti pour être un album assez pop, frontal, des guitares et des structures assez simples, est entrain de se diriger vers quelque chose de plus sombre et électronique. L’idée était donc de sortir avant l’été des titres un peu « frais » qui annoncent une couleur de son. A ce niveau, je vais rester assez cohérent…
Le son (développé) est assez complexe. N’est-ce pas trop difficile de reproduire cela sur scène ?
On a eu pas mal de soucis à l’époque de « Mange-Disque » parce que j’ai tendance à enregistrer des chansons et à voir ce qui se passe après ! Je bosse tout seul, j’enregistre tous les instruments, je les fais écouter à mon groupe et je leur dit (à chacun) « ‘alors toi tu vas faire ça…’ » (ce à quoi ils répondent) « oui mais alors ça c’est compliqué ! » Alors à l’époque oui c’était très compliqué parce que j’avais une tendance justement à partir du découpage et d’une structure assez bizarre, des mélanges de boîtes à rythmes, batteries… Donc là je me suis dit « partons sur quelque chose de simple » en terme de structure, il faut absolument que les chansons puissent être jouées avec une guitare et une voix! Les chansons sont (maintenant) plus faciles à jouer mais surtout j’ai des nouveaux musiciens avec qui ça se passe très bien, qui sont multi-instrumentistes aussi et qui sont bien meilleurs que moi d’ailleurs, j’ai un backing-band de rêve (Vivien et Sam)! Mon batteur est d’une précision incroyable! Moi j’aime bien les batteurs qui peuvent jouer (il mime les gestes métronomes) pendant un quart d’heure et qui groovent à fond!…
Que penses-tu de la scène Française actuelle ?
(Dubitatif) Je ne m’y intéresse pas trop en fait… (Des exemples sont donnés, il répond) Je n’ai jamais trop écouté. Enfin si un peu les Plastiscines parce qu’à l’époque avec mon groupe en 2006, c’était le moment où elles sortaient leur album donc on a tourné quelques dates avec elles, c’était rigolo… D’ailleurs j’étais vachement étonné à l’époque parce que je m’attendais à des nanas qui jouent mal et je les avais trouvé étonnamment « dedans »… Sinon j’ai découvert Arnaud Fleurent-Didier il n’y a pas longtemps, je trouve ça vachement bien… Il a trouvé une musicalité, une façon de chanter. Il arrive à faire de la pop en français, de la pop anglo-saxonne mais en français…
Ton groupe préféré et ton disque préféré de tous les temps ?
Un disque c’est dur quand même, pas évident ! Ca dépend vraiment des périodes, là j’en vois trois mais… (il réfléchit). J’emmènerais « Harvest » de Neil Young et un Gary Newman ! L’artiste serait Gary Newman aussi !
La chose la plus rock’n’roll dans ta vie ?
Je ne sais pas, je ne suis pas très Rock’n’Roll tu sais ! C’est difficile d’en trouver une qui est plus grosse que les autres ! Pas grand chose ou si, j’ai dû pisser sur le camion d’Adam Kesher parce qu’on était tous bourrés (rires) ! A part ça non, ou des trucs personnels difficilement racontables !
Propos recueillis par Olivier Cougot
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A lire sur Artistik Rezo :
– ALB – Beg For A Summer (Idol)
[Visuel : Jacob Khrist]
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