Ajaz : “Le plus difficile c’est de rester cohérent avec ta personne, ce que tu aimes faire et ta musique”
Rencontre avec Ajaz, un jeune compositeur, musicien et rappeur passionné, qui évoque ici son parcours, ses inspirations et ses projets.
Tout d’abord, ce nom de scène “Ajaz”, d’où vient-il ?
Ce nom de scène vient du blaze que j’avais quand je jouais aux jeux vidéo plus jeune, et ce sont également des initiales de noms et prénoms de personnes plus ou moins proches de moi.
Peux-tu nous parler de ton parcours, ta formation vers l’univers musical ?
Je fais de la musique depuis tout petit, je viens d’une famille d’artistes qui en écoutait beaucoup. J’ai donc commencé à aller au conservatoire quand j’étais en primaire, mais ce n’était pas fait pour moi, j’étais turbulent. J’ai toujours voulu faire du piano, j’ai débuté très jeune et je pratique encore aujourd’hui. Par la suite, j’ai découvert d’autres genres musicaux : le rap, le rock, et j’ai d’ailleurs eu un groupe de rock. J’ai appris la guitare également, j’ai pris même pas un an de cours et j’ai continué en autodidacte. Enfin, les années passent et puis naturellement on se renseigne plus sur le milieu, comment produire, comment s’enregistrer seul, j’ai donc eu un peu de matos, puis j’ai appris à faire des prods sur ordinateur. Aujourd’hui, je suis en formation musicale au Studio des Variétés, pour continuer de m’améliorer en technique et en pratique.
As-tu un souvenir qui t’as particulièrement marqué dans ce milieu ?
J’en ai plusieurs en réalité. Je dirais que c’est lorsque j’ai été en studio pour la première fois en tant que beatmaker avec un artiste assez conséquent, et qu’à ce moment-là je me suis dis que ça pouvait devenir sérieux, j’étais dans le concret. Quand tu commences a travailler avec des gens importants dans le milieu, c’est marquant. Quand ta parole et ton art deviennent appréciés et validés par des personnes que tu admires, c’est toujours assez fou. Tu te rends compte aussi que derrière l’idéalisation et l’idolâtrie de ces personnes, en studio ce ne sont finalement que des humains qui bossent.
Quelles sont tes sources d’inspirations dans tes compositions ?
Cela va vraiment de la variété à la chanson française, en passant par le rock et le rap français. On y retrouve de nombreuses influences de gros rappeurs français à texte de ces dernières années, tels que Nekfeu ou Lomepal par exemple. J’y apporte tout de même un côté plus “chanté”, que j’ai cultivé grâce à mon amour pour les chansons françaises, mais aussi par les mélodies et les harmonies du classique et du rock.
Pour toi, qu’est-ce qui s’avère être le plus difficile dans le processus de création d’un titre ?
Il n’y a rien de facile et rien est à prendre à la légère. Quand tu composes, quand tu fais une prod ou quand t’écris un morceau, il faut réfléchir à tout. Dans tout ce travail-là, le plus difficile c’est de rester cohérent avec ta personne, ce que tu aimes faire et ta musique.
Dans ta série “Fièvre” sur Instagram, tu partages le making-of de ton EP. D’où vient cette idée ? Penses-tu continuer de réaliser ce genre de contenu pour tes prochaines créations ?
Cette idée vient d’une motivation qui est née pendant le premier confinement. J’ai sorti un EP “Jump”, disponible sur toutes les plateformes depuis le 28 février 2020. Malheureusement, je n’ai pas pu le faire vivre à cause de la situation sanitaire, j’ai fais très peu de concerts. Pendant le confinement, j’ai tout de même continué de travailler et j’ai sorti un mini projet “Ciel.Wav”. Je me suis dis qu’il fallait que je produise un maximum durant cette période, j’avais déjà beaucoup d’idées et je me suis lancé dans un nouvel EP : “Fièvre”. Je voulais quelque chose de compact, de moins espacé dans le temps avec une communication plus solide. Je me suis dis que le public aimait voir comment ça pouvait se dérouler dans les coulisses et montrer que finalement, derrière la magie de la chanson, nous ne sommes que des humains qui travaillons dans une pièce en pyjama et en jogging, et je trouvais ça important de créer cette proximité-là. J’aime produire ce genre de contenu, je ne sais pas si je continuerai sous cette forme mais je vais à l’avenir plus réfléchir à ce genre de communication.
Hormis la musique, as-tu d’autres passions ?
Je crois que je n’aime que faire de la musique, passer du bon temps avec les gens que j’aime et bien manger, c’est important. Après j’ai d’autres centres d’intérêts, je suis engagé dans toutes les luttes sociales des minorités, c’est quelque chose qui me touche beaucoup, comme le féminisme par exemple qui est très important pour moi. Mais ce sont plus des modes et des pensées de vie que des passions.
Pour finir, pourrais-tu nous parler de tes projets actuels et à venir ?
J’écris des chansons pour moi, pour ma sœur, Jeanne Boca, mais aussi pour plein d’artistes, je fais des prods et je prépare de nouveaux titres. Mon projet actuel et à venir c’est de continuer de travailler. Je vais tenter de démarcher des labels, des boites, m’entourer au maximum, sortir des singles et des clips, et faire marcher cette machine du mieux que je peux.
Propos recueillis par Clara Krpina
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