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À la découverte du Baile Funk de Rio de Janeiro

Driss Marguerit 12 janvier 2021
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© Tiago Torres

Le Brésil, pays qui vit au rythme de la musique, bossa nova, samba, lambada et bien d’autres. Mais connaissez-vous le baile funk ? Une musique issue des favelas qui fait danser toute la jeunesse brésilienne depuis plus de vingt ans. 

Si vous vous baladez dans les rues de Rio de Janeiro, vos oreilles entendront forcément le fameux rythme du baile funk, à ne pas confondre avec la funk disco. C’est après les années 70, décennie qui regroupait toute la scène tropicaliste brésilienne comme Gilberto Gil, Caetano Veloso ou encore Jorge Ben, que le funk a commencé à voir le jour dans les favelas de Rio. Avec une rythmique très rapide et peu connue en Europe, dérivée du ragga et du Miami Bass, les instrumentales du funk sont souvent accompagnées de textes assez marqués, ces instrumentales sont composées de samples populaires, c’est ce qui fait la force de ce genre musical.

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Issu du ghetto, le funk a évolué au fil du temps et s’est développé à travers de nouveaux styles et revendications. On perçoit des morceaux faisant le constat de problèmes sociaux que l’on retrouve dans les favelas, un style se rapprochant des origines du rap américain et latino. Il y a également des textes à connotations sexuelles où l’objectif est clairement de décrire des scènes crues. Viennent ensuite les chansons où les artistes font les éloges des gangs locaux, le Brésil étant malheureusement connu pour ses violences.

Qui dit funk, dit déhanché, plus particulièrement twerk. Cela peut paraître “vulgaire”, mais au Brésil, c’est encré dans les mœurs. Pas de tabous, filles comme garçons s’y autorisent, contrairement en Europe, le twerk est totalement démocratisé via une culture du corps libérée. Cela reflète l’état d’esprit décontracté du peuple brésilien et de leur allure fêtarde complètement assumée. Bien que libérée, cette culture du corps est néanmoins hypersexualisée à travers ses idéaux : l’image de l’homme “musclé” et de la femme “aguicheuse”. Elle est cependant acceptée et entièrement “normalisée” aux yeux d’une grande majorité de la population brésilienne.




Bien qu’entraînant, le funk peut paraître redondant, de par son rythme linéaire et son style commercial.  Il est clair que le funk reste un style de musique assimilé aux clichés (sexe, violence, trafic de drogue, sexisme…) et peut sembler moins élaboré que d’autres genres musicaux dont regorge le Brésil. Le funk est LA musique populaire qui enflamme les soirées des jeunes brésiliens. Désormais, elle touche toutes les villes du pays, de  São-Paulo en passant par Salvador de Bahia, les auditeurs se multiplient et le funk est écouté par toutes classes sociales confondues. Dansante et exotique, cette musique commence à s’installer en Europe depuis peu grâce à l’explosion du titre planétaire “Bum Bum Tam Tam” et bien d’autres.

Il ne reste plus qu’à vous déhancher sur cette playlist made in Brazil, qui regroupe la majeure partie des grands noms de la scène baile funk actuelle !

Propos de Driss Marguerit

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