Quentin Tarantino
Né le 27 mars 1963 à Knoxville dans le Tennessee, Quentin Tarantino est depuis l’enfance passionné par le cinéma ; il traine dans les banlieue de Los Angeles, passe son temps à fréquenter les salles obscures, principalement pour voir des films de blaxploitation ou de kung fu, travaille comme projectionniste dans un cinéma porno pour gagner de l’argent…
À 15 ans, il décide d’arrêter l’école pour intégrer la compagnie de théâtre la James Best Theatre Company, où il y joue des pièces reprenant des passages cinématographiques. Grâce au théâtre, Quentin Tarantino se rapproche du cinéma notamment en découvrant ses talents d’écrivain et de scénariste.
En travaillant dans un vidéoclub en Californie, à 22 ans, il découvre le cinéma de la nouvelle vague française avec Jean-Pierre Melville, Jean-Luc Godard et Éric Rohmer, mais aussi le cinéma asiatique avec des films de John Woo et Shōhei Imamura notamment. Sur son lieu de travail, il fait la connaissance de Roger Avary, avec qui une forte amitié et entente professionnelle va plutôt bien opérer. Il sera son co-scénariste de Pulp Fiction et True Romance.
Ses premières expériences en tant que réalisateur, démarrant en 1984, restent pour les moins pittoresques. Après avoir passé trois ans sur le long métrage de My Best Friend’s Birthday, filmé en seize millimètres, Quentin Tarantino est déçu du résultat et ne le diffusera jamais puisqu’une partie de la bobine brûle lors d’un incendie, laissant le film inachevé. Ensuite, Tarantino se penche sur un autre scénario avec son ami Avary, celui de True Romance. Ils tentent vainement de le produire pendant plusieurs années avant de se décider à le céder pour 40’000 $. La même chose se produit avec Tueurs nés, ce qui frustre Tarantino de n’avoir jusqu’à présent pu réaliser ses deux dernières créations. Mais il ne baisse pas les bras et continue l’écriture cette fois-ci en à peine quatre semaines pour le script de Réservoir Dogs. Grâce à sa relation proche avec Lawrence Bender, jeune producteur, le script va passer dans les mains du célèbre acteur américain Harvey Keitel, tellement enthousiasmé par l’histoire qu’il accepte de tourner gratuitement et d’en devenir coproducteur. Le film peut ainsi être projeté au festival de Sundance en janvier 1992. Le film est un grand succès, très apprécié pour l’ultra-violence de ces voyous en huis-clos. Il sera ensuite encensé lors de sa diffusion au festival de Cannes en hors compétition. Ce sera donc le premier film culte du réalisateur, scénariste et même acteur qu’est Tarantino, imposant son style dans la catégorie cinéma indépendant américain.
Il poursuit son élan sur la bonne voie en 1994 avec Pulp fiction, son plus grand film, apprécié par plusieurs millions de cinéphiles. Entre ironie, situations décalées et manipulation, violence et gangsters presque parodiques, le film remporte tous les succès aussi bien auprès de grand public que des cinéastes. Tarantino remporte la Palme d’or au Festival de Cannes en 1994 ainsi que l’oscar du meilleur scénario original, ayant été tout de même nominé dans pas moins de sept catégories.
Trois ans plus tard, en 1997, il change de style en adaptant le roman Rum Punch d’Elmore Leonard pour réaliser le film Jackie Brown. Encore une fois, des acteurs font leur retour à l’écran, comme c’était le cas pour John Travolta dans Pulp Fiction. Dans Jackie Brown, l’acteur Pam Grier refait surface et donne la réplique à Robert De Niro et Samuel L. Jackson. Mais le film ne connait pas autant de succès que ses précédents. Entre temps, Tarantino s’est éloigné de la scène médiatique après quelques échecs en tant qu’acteur notamment dans Une nuit en enfer, réalisé par Robert Rodriguez en 1996.
Il fait son retour en 2003 et 2004 grâce à l’actrice Uma Thurman avec qui il reprend le projet de réaliser un film mêlant le style western spaghetti avec celui des Kung Fu japonais. Le film, intitulé Kill Bill, sort en deux volets sur deux ans, et fait salles combles pendant de longues périodes.
Reconnu par les professionnels du cinéma, Tarantino devient en 2004, le président du jury du Festival de Cannes, réalisant ainsi son rêve. L’année suivante, il réalise une scène dans le film Sin City de son ami Robert Rodriguez, payé pour un dollar symbolique, et il écrit et met en scène les deux derniers épisodes de la saison 5 de la série « Les Experts ».
En 2007, Tarantino se lance dans un nouveau projet avec Rodriguez afin de rendre hommage aux films de genre. Leur film s’appelle Grindhouse aux Etats-Unis mais sort en deux films dans les pays non-anglophones : Planète Terreur réalisé par Rodriguez et Boulevard de la mort réalisé par Tarantino, qui reçoit de bonnes critiques presse. Cependant, leur film est un flop commercial.
Deux ans plus tard, il concrétise au cinéma un projet de film sur la seconde guerre mondiale qui avait été mis de côté pour la sortie des Kill Bill. Ainsi, ce film, Inglourious Basterds, réunit des stars hollywoodiennes et figures françaises comme Mélanie Laurent et Diane Kruger. Ce film devient son plus gros succès au box-office et permet d’offrir à l’acteur révélé de ce film, Christoph Waltz, l’Oscar du meilleur acteur pour un second rôle. Son style est une fois de plus accentué dans le viscéral, brutal voir « gore » esthétisé afin de choquer le spectateur. Il assume ce style en disant : « le monde qui nous entoure est dégueulasse et sordide. Je ne cherche pas à le maquiller comme 99 % des films hollywoodiens. »
Sa liberté d’expression étant entièrement comprise et acceptée, Quentin Tarantino peut se permettre de continuer dans ce domaine en toute confiance. Pourtant, il conserve une éternelle frayeur car selon lui : « chaque début d’écriture est un retour à la case départ. Et la case départ, c’est un endroit où l’on se sent très seul. Un endroit où aucun de vos accomplissements passés ne compte. »
En 2012, le cinéaste prévoit un nouveau projet original en conservant le genre western qu’il maîtrise particulièrement. Dans Django Unchained, on redécouvre le prodigieux acteur autrichien Christoph Waltz dans un nouveau rôle aux côtés de Jamie Foxx, Leonardo DiCaprio, dans un rôle détestable, Samuel L. Jackson et Kerry Washington.
Le style Tarantino est si atypique et singulier, qu’il pourrait bien marquer l’histoire du cinéma américain. Ce que le réalisateur n’oublie jamais c’est le renouveau, l’originalité et la recherche d’effets visuels, malgré une signature cinématographique connue de tous. Comme il aime le crier en français « Vive le cinéma ! » et on l’espère longtemps encore pour Quentin Tarantino.
Ombeline Laurent
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Filmographie (réalisateur)
- 1987 : My Best Friend’s Birthday (inachevé)
- 1992 : Reservoir Dogs
- 1994 : Pulp Fiction
- 1995 : Groom Service (Four Rooms) (segment : The Man from Hollywood) co-réalisé avec Allison Anders, Alexandre Rockwell et Robert Rodriguez
- 1997 : Jackie Brown
- 2003 : Kill Bill : Volume 1
- 2004 : Kill Bill : Volume 2
- 2005 : Sin City de Robert Rodriguez et Frank Miller (« special guest director » pour la scène de voiture entre Clive Owen et Benicio del Toro)
- 2007 : Boulevard de la mort (Death Proof) (dans le double programme Grindhouse avec Robert Rodriguez)
- 2009 : Inglourious Basterds
- 2012 : Django Unchained
Filmographie (acteur)
- 1987 : My Best Friend’s Birthday
- 1992 : Reservoir Dogs
- 1994 : Pulp Fiction
- 1994 : Somebody to Love d’Alexandre Rockwell
- 1994 : Sleep with Me de Rory Kelly
- 1995 : Destiny Turns on the Radio de Jack Baran
- 1995 : Desperado de Robert Rodriguez
- 1996 : Girl 6 de Spike Lee
- 1996 : Une nuit en enfer de Robert Rodriguez
- 1997 : Jackie Brown
- 2000 : Little Nicky de Steven Brill
- 2003 : Kill Bill : Volume 1 : Un des membres des 88 Fous
- 2005 : Le Magicien d’Oz des Muppets
- 2007 : Boulevard de la mort : Warren, le barman
- 2007 : Planète Terreur de Robert Rodriguez
- 2007 : Sukiyaki Western Django de Takashi Miike
- 2008 : Chronique des morts-vivants de George A. Romero
- 2009 : Inglourious Basterds
- 2012 : Django Unchained
[Visuel : Quentin Tarantino à la cérémonie des César du cinéma. 25 février 2011. Travail personnel de Georges Biard. Licence Creative Commons paternité – partage à l’identique 3.0 (non transposée)]
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