Eurockéennes de Belfort 2011
Vendredi : The Shoes captive au milieu de la nuit
Pour ce premier soir, les choses sérieuses commencent avec la venue des Ting Tings sur la grande scène. Sweat à capuche pour l’un, mini-jupe pour l’autre, le duo mixte démarre bien mais s’essouffle quelque peu après vingt minutes de show et une version anesthésiante de We Walk. Sur Shut Up And Let Me Go, Katie White invite les festivaliers à « danser comme des oufs ». Mission accomplie. De son côté, Beth Ditto n’est que l’ombre de la féroce chanteuse de The Gossip. Bien dans ses pas de danse et complice avec son public, elle n’arrive pas à convaincre pour autant comme les illégitimes Tryo qui ne cessent de régresser au fil du temps.
La nuit tombée, c’est Stromae qui tente d’enflammer l’esplanade du Green Room mais le Belge se heurte à des problèmes de son qui ne l’aident pas vraiment à se relever d’une track-list dépourvue d’idées. L’obstacle passé, c’est du côté de la scène de la plage qu’il faut être. Appliqués et décidés à livrer un show musclé, les rémois de The Shoes assurent, et réchauffent les milliers d’âmes frigorifiées au milieu de la nuit.
Samedi : Motörhead piétine, QOTSA assure
Pour cette deuxième journée du côté de Belfort, le thermomètre affiche 30 degrés, ce qui n’empêche pas les fans de Motörhead d’arborer des Tee-shirts noirs floqués à l’effigie du groupe. Chapeau fixé sur la tête et moustache bien ajustée, Lemmy se décharge d’un heavy metal un peu timide, sans grande conviction. A l’aise derrière sa batterie, Mikkey Dee assure le spectacle à lui seul en assénant des coups de baguettes foudroyants sur ses fûts et conclut sur un solo magistral. Quelques mètres plus loin, les casquettes de baseball fleurissent devant les House Of Pain. Les Américains, desservis par un son indigne, sortent tout de même une prestation honorable.
Sur la grande scène, les Queens Of The Stone Age livrent un récital rock proche de la quintessence. Une heure quinze durant, Josh Homme balance des rythmiques ravageuses entre deux bouffées de cigarette, aidé par un collectif impressionnant de maîtrise. Après une telle leçon, difficile d’être attentif à la suite, et pourtant. Alignés derrière leurs platines, les Birdy Nam Nam électrisent une foule excitée en livrant leurs nouveaux morceaux en exclusivité. Un set eupheurique pour les nouveaux experts de l’électro.
Dimanche : Le chef-d’œuvre Arctic Monkeys
Dernier rempart avant le retour à la réalité, ce dimanche se déroule dans une ambiance décontractée et -bizarrement- apaisée. Parfait donc pour entamer les festivités de fin d’après-midi avec The Dø et sa musique folk idyllique.
Philippe Katerine quant à lui fait l’unanimité. A l’aise dans son collant d’Arlequin, le chanteur s’attire aisément les faveurs du public. Des chorégraphies loufoques initiées par ses danseuses et des textes absurdes rendent le spectacle plaisant. Sur la grande scène, on retrouve quatre visages connus au sein de Beady Eye. A la tête du groupe, un Liam Gallagher en forme qui ne se démonte pas quand des vagues de spectateurs quittent le flanc gauche de la pelouse. Les titres « The Roller » et « Bring The Lights » tiennent la route et présagent un avenir des plus radieux pour le natif de Manchester.
Après un court passage du côté de Aaron, direction la grande messe avec les Arcade Fire qui se fendent d’une logistique impressionnante, malheureusement insuffisante pour palier à un son désastreux qui réduit de trois la qualité de la prestation de ses génies des temps modernes. Question logistique justement, les Arctic Monkeys ne s’embarrassent pas vraiment mais livrent une prestation de — très — haute volée. Si les titres issus de « Suck It And See » passent bien, les classiques I Bet You Look Good on the Dancefloor et Brianstorm provoquent l’hystérie. When The Sun Goes Down annonce la fin du concert avant qu’Alex Turner, Jamie Cook (guitare), Nick O’Malley (basse) et Matt Helders (batterie) ne concluent le festival sur le génial 505. Ce soir, les Arctic Monkeys étaient intouchables.
De fait, avec un bilan comptable des plus flatteurs et une programmation dantesque, les Eurockéennes de Belfort tiennent bel et bien leur place au panthéon des meilleurs festivals européens.
Olivier Cougot
A lire sur Artistik Rezo :
– Les meilleurs festivals de l’été 2011
– Le journal des Eurockéennes de Belfort 2011 par Yann Soroka
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