Trance – thriller de Danny Boyle
Bientôt 20 ans que Danny Boyle a déboulé dans la sphère cinéma avec son Petits meurtres entre amis, chef d’œuvre d’humour noir et premier épisode d’une trilogie sur le manque de fric. Suivront Trainspotting, carton international qui défrisa la Croisette en 1996 et Une vie moins ordinaire, road movie survolté aujourd’hui culte. Si La Plage avait connu un succès inversement proportionnel à l’énorme campagne de pub focalisée sur la dicapriomania post-Titanic ambiante, le public avait accouru pour son Slumdog millionnaire que consacreront près de 30 récompenses dont 8 oscars.
Entre ces deux le cinéaste touché par la grâce réalise un film d’horreur d’excellente facture (28 jours plus tard), une épopée à un personnage entre aventure et philosophie de la vie très réussie (127 heures) et surtout un magistral opus de science fiction (Sunshine) que d’aucuns n’hésiteront pas à comparer aux meilleures productions du genre. Son dixième film, Trance s’aventure dans les méandres de la mémoire. Un film qu’on n’est pas prêt d’oublier…
Un commissaire-priseur expert dans les œuvres d’art va dérober un Goya avec la complicité d’un gang. Le larcin ne se déroule pas comme prévu et celui qui se retrouve à détenir le tableau, après un violent coup sur la tête, est frappé d’amnésie. Torture et menaces ne vont pas lui faire retrouver la mémoire. Une spécialiste de l’hypnose entre alors dans la danse, puis dans la transe…
D’un scénario délicieusement alambiqué où la frontière entre fantasme et réalité peut s’avérer plus que ténue, le cinéaste avec son incomparable sens de l’esthétique et du rythme, parvient à mener un suspens haletant que mènent des comédiens parfaitement à leur place. Même si Boyle ne signe jamais les scénars de ses films (sauf pour 127 heures où il était en co-écriture), on reconnait dans cette histoire les thèmes qui lui sont chers et en particulier le rapport à l’argent, au cœur de ses premières productions. La veine transgressive de ce nouveau film qui met en scène exclusivement des bandits s’inscrit également dans les crédos du cinéaste qui parvient à les rendre sympathiques, à la limite de l’empathie. L’atmosphère sombre et noire rendue par les décors du très inspiré Mark Tildesey (qui collabore pour la quatrième fois avec Boyle), le rythme et l’énergie qu’insuffle le montage et le soin toujours très particulier accordé à la bande-son ici renversante confèrent à ce nouvel opus toute sa superbe et inscrit son auteur dans ce panthéon des grands raconteurs d’histoire, les faiseurs de grand et bon cinéma.
Franck Bortelle
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Trance
De Danny Boyle
Avec James McAvoy, Vincent Cassel et Rosario Dawson
Durée : 95 min.
A découvrir sur Artistik Rezo :
– la critique du film par Mathilde de Beaune
– les films à voir en 2013
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