Michael Jackson’s This is it
Smooth Criminal, Thriller, Beat It, Billie Jean, Earth Song… Nul besoin d’être fan de Michael Jackson pour apprécier This is it : les morceaux sélectionnés sont suffisamment consensuels pour emporter l’adhésion d’un large public. Les tubes s’enchaînent, les danseurs virevoltent, les techniciens usent de tout leur savoir-faire pour orchestrer le ballet des sons, des éclairages, des jeux de fumée et des plates-formes mouvantes. Au centre de cette chorégraphie réglée au millimètre, l’artiste dirige son orchestre, tout en élégance et en gentillesse, sans avoir l’air d’y toucher – sa simple présence galvanise l’ensemble de la troupe, décidée à donner le meilleur d’elle-même.
Si fin, si fragile qu’il semble capable de pouvoir disparaître en un coup de baguette magique… Mais dès que son corps se met à danser, il est impossible de le quitter des yeux. Parfaite maîtrise de chaque mouvement, perfectionnisme poussé à l’extrême : Michael Jackson le confirme, il est bien l’artiste qui a fait de sa carrière une légende.
Car c’est cet aspect de la vie du chanteur qui est au cœur du documentaire : son talent comme artiste de la musique pop, et non les scandales et polémiques qui ont entouré la sortie de ses albums et ses tournées. Hommage au génie de la star, et non reportage voyeuriste sur son enfance, son apparence, ses préférences sexuelles… Les quelques interviews qui encadrent les numéros sont ceux de membres de son équipe artistique – musiciens, producteur, choristes… Ce qui compte ici, c’est la musique et la danse, et surtout le spectacle – le show, comme disent les Américains, dans la plus pure tradition de l’entertainment, tel que l’ont chanté Fred Astaire, Oscar Levant et Nanette Fabray dans The Band Wagon (de Vincente Minnelli, 1953). Michael Jackson est un entertainer au sens le plus noble du terme : tout, dans son spectacle, est fait pour ravir le public, le transporter, lui offrir ce qu’une scène peut donner de meilleur.
Aux images de répétitions sont également ajoutés les tournages de clips inédits, destinés au grand écran placé derrière la scène pendant le concert. Un hymne à la nature filmé dans la forêt amazonienne pour Earth Song. Un cimetière à la Hallowe’en pour Thriller. Et surtout, une magnifique séquence composée d’extraits de vieux films dans lesquels apparaît Michael Jackson, aux côtés de Rita Hayworth, Humphrey Bogart ou encore James Cagney – légende parmi les légendes… Un passage d’anthologie, parfaitement adapté à l’univers de Smooth Criminal.
Au fond, ce film n’est ni un concert, ni véritablement un documentaire – c’est un mélange des deux, le produit d’une compilation d’images de répétitions, d’interviews et d’extraits de tournages. Une sorte d’hybride cinématographique – un peu à l’image de Michael Jackson, qui a lui-même puisé à de nombreuses influences musicales et chorégraphiques pour devenir unique.
Émotion garantie pour les fans, comme un dernier rendez-vous avec leur idole. Les autres apprécieront la beauté des chorégraphies, l’ambition du projet – ce concert-là aurait pu être inoubliable, faisant de la scène un espace sans limites.
Audrey Chaix
Documentaire réalisé par Kenny Ortega
Avec Michael Jackson
Distribution : Sony Pictures Releasing France
USA 2009, durée : 1h52
En salles à partir du 28 octobre, pendant deux semaines
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