“Ten Percent”, une adaptation à la hauteur ?
Sortie en avril dernier sur Amazon Prime, l’adaptation britannique de la (très réussie) série française Dix pour cent dévoilait l’intégrale de sa première saison… Cependant, face au succès que la version originale a rencontré internationalement, il s’agissait d’un véritable challenge pour l’égaler voire même la dépasser.
Bien que le trailer soit prometteur, on ne peut, pour ainsi dire, pas vraiment en dire autant des premiers épisodes de cette saison. Reprenant cas par cas les péripéties de chaque personnage, la version anglaise est cependant beaucoup moins surprenante et ne nous impressionne pas autant avec ses stars que la version française. Notre point de vue français a évidemment son rôle a jouer dans la mesure où nous ne connaissons pas tous les guests que présente la série…
Cependant même pour des guests tels que Helena Bonham Carter (actrice emblématique de Tim Burton que les Français connaissent bien), les choses ne sont pas présentées de manière a avoir une véritable sensation d’intimité avec l’actrice, là où la version française y arrivait avec brio.
Reprenant le schéma original de l’agence ASK, renommée en “Nightingale Hart” dans la série, on y retrouve nos quatre agents : Rebecca Fox (Andréa Martel), Jonathan Nightingale (Mathias Barneville), Dan Bala (Gabriel Sarda), ainsi que Stella Hart (pour Arlette Azémar). Chaque personnage et chaque situation présent dans la version originale sont repris dans l’adaptation… ce qui laisse peu d’issues possibles aux situations et par conséquent peu de surprise pour le téléspectateur, d’autant plus que Dix pour cent avait déjà rencontré un fort succès dans les pays anglophones.
La seule véritable différence serait peut-être que le rôle de “Samuel Kerr” (fondateur de l’agence Samuel Kerr dans la version française) est ici présenté comme le père de Jonathan Nigntingale (Mathias). Même le fait que Mathias Barneville ait une fille cachée travaillant dans l’agence est repris avec l’exacte même situation entre Jonathan et Misha Virani (Camille Valentini).
Les décors sont eux aussi plutôt décevants… quand nous avions dans la version française une agence de haut standing, assez luxueuse et moderne, on retrouve un simple open-space assez lambda dans la version anglaise. La musique, elle aussi, laisse énormément à désirer. Bien que le thème (très célèbre) du générique fonctionne, il est désavantagé par des plans trop simples… l’opposé du générique français. Pour le reste, la musique est trop rythmée, ce qui créé un décalage supplémentaire avec l’ADN original de la série, ce qui n’a pas vraiment de sens dans la mesure où l’on cherche pourtant à imiter en beaucoup de points la version d’origine. Une imitation ratée ?…
Peut-être n’y avait-il que l’humour français pour en faire une série comique conservant quand bien même les codes du milieu très fermé des agences artistiques ? Peut-être n’y avait-il que Paris pour faire briller la série hors de ses frontières ? Ou peut-être que les codes de ce milieu perdent leur intérêt une fois transposés hors de France…? Telles sont nos questions après avoir vu quelques épisodes.
Pour conclure, la série aurait pu se montrer aussi passionnante que sa sœur française. Cependant le fait qu’elle cherche à imiter en permanence la version originale nous pousse à devoir comparer chaque point… et la comparaison est vite faite : cette dernière n’arrive en aucun cas à la cheville du succès de Dix pour cent.
Pas encore disponible en France, la série devrait débarquer bientôt sur les écrans des abonnés Amazon Prime. De quoi vous faire votre propre avis sur la série !
Charles Valmorin
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