Sorties ciné – 8 mai 2013

Lasse Hallström, grand spécialiste des drames pudding (L’Œuvre de Dieu la part du diable, Une vie inachevée) effectue un comeback dans son pays d’origine, la Suède, et propose un thriller, L’Hypnotiseur. Le fils d’une famille qui vient d’être sauvagement assassinée est dans le coma. Les enquêteurs font appel à un spécialiste de l’hypnose pour avancer dans leurs investigations. D’après le best seller de Lars Kepler.

L’hypnose encore avec Trance, le nouvel opus de Danny Boyle. Le cinéaste consacré de « Slumdog millionnaire » avec la virtuosité qu’on lui connaît, filme l’histoire d’un Goya dont on cherche la trace partout après son vol dans une salle des ventes. Le problème est que la seule trace possible se situe dans la tête d’un des voleurs qui après une monumentale mandale, s’est retrouvé amnésique. Une hypnotiseuse va tenter de remédier à tout ça. Une excellente cuvée que signe l’auteur de Trainspotting et 127 heures.

The Hit Girls, la comédie US de la semaine plante son décor dans une fac où débarque une jeune étudiante qui, ne trouvant pas facilement sa place, s’immisce dans un groupe de nanas et leur insuffle sa passion pour le chant a capella. Au point de les faire rêver de gloire… Premier film du réalisateur télé Jason Moore.

Les amateurs de castagne et d’action devraient être servis avec Infiltré. Un père dont le fiston vient, à l’insu de son plein gré, d’être chopé avec un paquet de drogue, va infiltrer les cartels pour faire tomber des têtes. Avec l’immense Susan Sarandon dans le rôle de l’avocate du gamin.

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Acteur complet à la filmographie impressionnante jalonnée de chefs-d’œuvre (Jeremiah Johnson,  Butch Cassidy et le Kid, La Poursuite impitoyable), Robert Redford a également signé la mise en scène de quelques perles. Son entrée dans la cour des cinéastes avec Des gens comme les autres  lui avait valu les oscars du film et du réalisateur en 1981. Depuis, L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux, Et au milieu coule une rivière, Milagro… Mais c’est au thriller politique que revient Redford avec ce nouveau film, Sous surveillance. La course entre le FBI et un reporter pour retrouver un avocat disparu, le tout sous fond de psychose terroriste au moment de la guerre du Vietnam. Avec Robert Redford himself, Shia LaBeouf et Richard Jenkins.

Prix spécial du jury au Sundance Film Festival 2010, Sympathy for Delicious évoque le parcours d’un paraplégique qui se découvre un pouvoir surnaturel de guérison qu’il ne peut hélas appliquer sur soi. Il va acquérir une notoriété mais en sera-t-il plus heureux ? Premier film du comédien Mark Ruffalo vu notamment dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind de Gondry ou Zodiac de Fincher.

Auteur de navets et de séries télé, Charles Nemes propose cette semaine son dernier bébé, Hôtel Normandy. L’histoire d’une veuve inconsolable qui envoie bouler tous les mâles qu’on lui présente dans le noble dessein de lui redonner goût à la vie. A bout de patience, ses amis lui propose un week-end dans l’hôtel du titre, pensant qu’elle ne résistera pas à la tentation. Avec Eric Elmosnino, Héléna Noguerra et Ary Abittan.

On miserait davantage sur Cheba Louisa, premier film de Françoise Chapiat qui a réuni deux comédiennes géniales, Isabelle Carré et Rachida Brakni. La première y joue une paumée désargentée qui élève seule ses deux gamins, la seconde une trentenaire d’origine magrébine parfaitement intégrée. Une amitié va naître entre elles grâce à leur commune passion pour la musique. Celle du film est signée de l’excellent Rachid Taha.

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Le dilemme provoqué par la présence de forces ennemies est devenu un sujet qui passionne les cinéastes (No Man’s Land de Tanovic pour ne citer que celui-là). Il est au cœur de Rock the Casbah, premier film de Yariv Horowitz dans lequel quatre soldats israéliens se doivent de cohabiter avec une famille palestinienne sur la bande de Gaza. La situation provoque des heurts et fait craindre aux amphitryons malgré eux des représailles pour collaboration.

Enfance clandestine est également un premier film, signé Benjamín Avila et évoque le retour en Argentine en 1979 d’un ado obligé de cacher sa véritable identité car ses parents militent activement contre la junte au pouvoir. Ca sent un peu le déjà vu…

Après un documentaire, Alejandro Landes se lance dans un film de fiction, Porfirio, coproduction d’Amérique du sud qui suit le quotidien d’un homme en fauteuil roulant suite à une balle perdue et qui pour survivre vend des unités téléphoniques. Prix d’interprétation masculine et du Jury au Festival de Biarritz, cinémas et cultures d’Amérique Latine en 2011.

Le Mexicain Carlos Reygadas est un habitué de la Croisette et des récompenses. Japón avait décroché la Caméra d’Or et Lumière silencieuse le prix du Jury en 2001. Quant à Post Tenebras Lux qui sort cette semaine, il lui a valu le prix de la mise en scène en 2012, malgré une projection houleuse. Ce film évoque les disparités entre la vie citadine que viennent de quitter un homme et sa famille et la campagnarde et paysanne qu’ils découvrent. Il s’agit surtout d’un état des lieux du Mexique d’aujourd’hui.

Une vie simple, tourné à Hong-Kong où la censure est moins virulente qu’en Chine est l’histoire d’un producteur de cinéma et de sa domestique, présente dans sa famille depuis des décennies. Un jour, celle qui fut sa nounou, sa maman, son ange gardien tombe malade et les rôles vont devoir s’inverser. Prix d’interprétation à Venise en 2011.

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Trois documentaires. Le premier ravira les cinéphiles puisqu’il retrace le destin hors du commun de deux légendes du cinéma. Liv & Ingmar, premier film de Dheeraj Akolkar, nous entraîne dans la vie commune, artistique et privée de l’auteur de « Sonate d’automne », « Scènes de la vie conjugale » ou encore « Fanny et Alexandre » avec sa comédienne fétiche. Cette dernière a prêté sa voix à ce reportage. Ken Loach quant à lui présente ce mercredi L’Esprit de 45, documentaire sur cette année qui marqua la fin de la guerre pour tout le monde mais aussi un tournant social en Grande-Bretagne où s’est développé un élan de solidarité sans précédent. Enfin, Pierre-Yves Borgeaud a suivi pour les besoins de son film Viramundo un maître de la musique brésilienne à travers une immense tournée dans tout l’hémisphère sud, de Bahia à l’Australie, de l’Af’Sud à l’Amazonie.

Une seule reprise. Un film d’Anatole Litvak (Aimez-vous Brahms ? d’après Sagan) qu’interprètent Burt Lancaster et Barbara Stanwyck. Raccrochez, c’est une erreur ! met en scène une invalide cloîtrée dans sa chambre et qui surprend une conversation entre deux hommes qui projettent de tuer une femme. Or la future victime, c’est elle…

Franck Bortelle

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