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Sorties ciné – 6 mars 2013

6 mars 2013
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A la merveille - drame de Terrence Malick

Le Spring Break dans les pays anglo-saxons est l’occasion de faire au printemps tout ce qu’on ne fait pas le reste de l’année. Dans le film de Harmony Corine, illustre inconnu du grand public, quatre minettes, quatre Spring Breakers donc, braquent un fast-food pour financer leur trêve printanière et se retrouvent dans une mouise indescriptible, les flics au cul et surtout le cul à l’air, vu qu’elles se font choper par les keufs en pleine orgie. Un malfrat paye leur caution… Avec l’excellent James Franco (127 heures et les Spiderman). Ca s’annonce tellement hot que c’est interdit aux moins de 12 ans. 

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39 ans de carrière, six films : Terrence Mallick sait se faire rare sur les écrans. Le cinéaste qui peut rester vingt ans sans la moindre actu (1978 : Les Moissons du ciel, 1998 : La Ligne rouge), et auréolé de la Palme d’or à Cannes l’an dernier pour Tree of Life, revient avec A la merveille. La merveille en question est notre Mont-Saint Michel, où se sont rencontrés et aimés une femme d’origine ukrainienne et un Américain. Dans un tourbillon de sentiments, le cinéaste évoque les déchirements de ce couple auquel s’adjoint un prêtre qui sent sa vocation battre de l’aile. Avec Javier Bardem, Ben Affleck et la bombe Olga Kurylenko (vue dans La Terre outragée et 7 Psychopathes).

La sortie française de la semaine est incontestablement le nouveau film du tandem Bacri/Jaoui, Au bout du conte. Un film plutôt réussi grâce à des comédiens fort bien dirigés (Agathe Bonitzer, Benjamin Biolay, Didier Sandre entre autres) et un scénario au cordeau. Dommage que la mise en scène de Jaoui  demeure toujours aussi brouillonne. Au bout du compte, aucun orgasme en vue, pas même une « jaouissance », mais quelques menus plaisirs. 

Une nana presque parfaite, d’autant qu’incarnée par la pulpeuse et néanmoins talentueuse Virgine Elfira (Mon pire cauchemar, La Chance de ma vie), va faire croire à tous ses collègues qu’elle est maquée avec un mec qui pourrait être son fils et ce dans le seul but de faire voler en éclat l’image de coincée du cul qu’elle traîne dans son entreprise. C’est le prix à payer pour prendre du galon. Cette promotion canapé un peu détournée constitue l’intrigue de 20 ans d’écart que réalise David Moreau dont c’est la première comédie après deux films fantastiques. 

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Après le coup d’état contre Allende dans le très étrange Santiago 73 post mortem, Pablo Larraín explore une autre page de l’histoire de son pays, la dictature de Pinochet, à travers un publicitaire chargé de faire perdre au tyran le référendum qu’il a initié. Avec l’excellent Gael García Bernal (BabelCarnets de voyage). Le film s’intitule sobrement No et a été primé à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes l’an dernier. 

Casse-gueule, le sujet de The Sessions ! Un paralysé, désireux de vivre une existence normale, passe une annonce matrimoniale et rencontre une thérapeute. Le cinéaste semble s’en être très bien tiré. Il est fortement aidé par la géniale Helen Hunt (Oscar 1998 pour Pour le meilleur et pour le pire) et le trop rare William H.Macy (FargoThank You for SmokingBoogie Nights). 

Après deux films parodiques, Tommy Wirkola s’attaque au fantastique avec Hansel & Gretel : Witch Hunters. Le film revisite le célèbre conte germanique Hansel et Gretel qui évoque deux gamins abandonnés par leurs parents en pleine forêt et qui atterrissent dans la maison d’une sorcière. La bande-annonce semble tout de même bien éloignée de ce « Petit Poucet » teuton et pour tout dire assez révulsive pour aller se cogner le film entier. 

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Les Chemins de Lalune, film autoproduit et autodistribué par son cinéaste Richard Morier, dont c’est le quatrième long métrage, raconte la cohabitation forcée d’un journaliste parisien et d’un contrebandier, le premier ayant besoin de l’autre pour franchir une frontière. Assurément le film outsider de la semaine. 

Chapitre documentaires. Outreau, l’autre vérité de Serge Garde, dont c’est le premier film et qui déclare l’avoir tourné pour « Contribuer à un débat citoyen sur l’exercice de la Justice et le rôle des médias ». Il décortique le dossier de cette affaire de pédophilie dans le nord de la France dans les années 90 qui s’était soldée par une méga bourde judiciaire. Après la crise du logement dans Mètres carrés, Samir Benchikh explore dans Sababou les chances d’un avenir meilleur dans l’Afrique d’aujourd’hui à travers les portraits croisés de quatre personnes. Titre espagnol, production germano-néerlandaise, metteur en scène russe : le générique épouse son propos.  Vivan las Antipodas ! se propose en effet de montrer et d’unir poétiquement huit villes situées aux antipodes les unes des autres. Une ode à la nature comme le cinéaste en a déjà proposé. Enfin un documentaire tchéco-slovaque, La Famille de Nicky, le Schindler britannique dont le titre dit tout. Portrait d’un héros oublié de la Seconde Guerre Mondiale et qui sauva plus de 600 enfants juifs des chambres à gaz. 

Deux reprises pour terminer. La Bandeira de Julien Duvivier fut un des tout premiers grands rôles de Gabin qui y interprète un criminel qui, pour fuir la France s’engage dans la légion espagnole où le suit un indic. Deuxième film de la collaboration qui atteignit son apogée avec Pépé le Moko et  La Belle équipe entre le cinéaste et celui qui allait devenir son comédien fétiche. Avec aussi Pierre Renoir (frère du cinéaste et fils du peintre) et Annabella. L’Innocent fut le dernier film tourné par Luchino Visconti et fit couler beaucoup d’encre à l’époque car adapté d’une œuvre de D’Annunzio, auteur fasciste. Les critiques y virent par ailleurs la mort artistique du cinéaste. Faste des décors comme toujours (Visconti était décorateur avant d’être cinéaste), splendeur des costumes, magnificence de l’image constituent en effet les atouts maîtres de cette histoire de trio amoureux gangréné par la jalousie et le décadentisme. Ce n’est certes pas le tourbillon de « Senso » ni des « Damnés » mais à tout bien peser, on préfère encore un Visconti moyen à un bon Besson…

Franck Bortelle

A découvrir sur Artistik Rezo : 
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