Sorties ciné – 5 juin 2013
Même s’il n’a jamais réitéré le triomphe du film qui l’a fait connaître au grand public, Sixième sens, M. Night Shyamalan réalise des succès qui lui assurent sans coup férir la production du film suivant. After Earth débarque ce mercredi. Comme à son habitude, le cinéaste s’offre une mega vedette. Après Willis, Gibson et Wahlberg, c’est Will Smith que se paye le cinéaste dans cette histoire d’un père et d’un fils qui atterrissent sur notre planète 1’000 ans après l’extinction de la race humaine.
Ce n’est pas son premier long mais ce sera assurément celui qui le propulsera sur la scène internationale. Ariel Vromen, pour son quatrième opus, relate l’histoire vraie de Richard Kuklinski, surnommé The Iceman, un tueur à gages qui fut condamné pour une centaine de meurtres commandités par différentes organisations criminelles new-yorkaises. Avec James Franco (127 heures), Winona Ryder et Ray Liotta.
Premier long métrage de Martin Le Gall, Pop Redemption réunit quatre loosers qui ont formé le groupe des « Dead Makabés ». Leur truc : le métal. Leur ambition : se payer leur traditionnelle tournée d’été. Mais rattrapés par un âge où on ne joue plus à ces jeux-là, ils s’interrogent. La bande-annonce est d’une débilité sans nom. Le dernier navet avant les vacances ?
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Josiane Balasko derrière la caméra pour la 8ème fois après notamment Gazon Maudit et Cliente nous propose l’histoire d’une Demi-sœur un peu simplette qui déboule dans la vie de celui qu’elle veut absolument être son frère. Le pitch et surtout les extraits disponibles semblent aller droit vers le bon mélo gentillet et moralisateur mais avec Balasko, Michel Blanc et l’incroyable Brigitte Rouän devant la caméra, l’honneur est sauf.
Premier film distribué de Brahim Fritah, Chroniques d’une cour de récré nous replonge dans les années 80 avec un gamin fils d’immigrés marocains et de son amitié pour un jeune Chilien. A l’annonce de la délocalisation de l’entreprise où bosse son peur, la famille doit déménager. Un film tourné en 25 jours seulement. On y retrouve l’excellent Vincent Rottiers (Renoir, Le Passager).
Le film probablement le plus original de la semaine nous arrive d’Allemagne où il y a remporté six « Lola » (césars d’outre-Rhin). Oh Boy suit le parcours d’un jeune dilettante de trente balais qui s’apprête à vivre les 24 heures les plus incroyables de sa vie après que sa copine s’est tirée et que son père lui a coupé les vivres. Pas à une audace près, Jan Ole Gerster, dont c’est le premier long métrage, l’a tourné en noir et blanc.
Encore un premier long, celui d’Antonin Peretjatko, La Fille du 14 juillet est une espèce de road movie un peu barré entre Paris où se sont rencontrés Hector et Truquette et la mer où, croit-il, il doit l’emmener pour la séduire… Avec le trop rare Vincent Macaigne (Un monde sans femmes).
Germinal Alvarez présente également son premier film, un thriller fantastique pour lequel il s’offre Jean-Hugues Anglade méconnaissable sur l’affiche et Mélanie Thierry. L’Autre vie de Richard Kemp raconte le retour dans le passé d’un commandant de police qui cherche à empêcher une série de meurtres par un dénommé le Perce-Oreille, qui, dans le présent, refait parler de lui. Il se retrouve face à un jeune flic : lui-même…
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Millefeuille de Nouri Bouzid retrace l’histoire de la Tunisie post révolution à travers le portrait de deux jeunes femmes qui croient en l’avenir et n’hésitent pas à se battre pour leur indépendance, quitte à s’en prendre au dogme religieux qui les avilit en tant que femmes dans cette société très machiste. Un film à suivre de près…
Un film japonais cette semaine : Shokuzai – Celles qui voulaient oublier de Kiyoshi Kurosawa, cinéaste phare des années 80 dans son pays et primé à Cannes pour « Tokyo Sonata » en 2008. L’histoire de quatre gamines témoins du meurtre de leur camarade de classe. Deux d’entre elles veulent oublier. Deuxième partie d’un diptyque commencé avec Celles qui voulaient se souvenir, ce film de deux heures et demie a tout pour fasciner un public toutefois averti…
Troisième long métrage de Stéfano Mordini mais probablement le premier à sortir en France, D’Acier relate l’amitié de deux adolescentes qui vivent sur une île qui pourrait avoir tout du paradis si elle n’était peuplée d’usines. Face à cette industrialisation qui défigure tout, elles croient en l’amitié pour s’échapper de tout cela.
Autre film venu d’Italie, Diaz – Un crime d’État relate un évènement passé sous silence en 2001 : lors de la dernière journée du G8 de Gênes, des dizaines de flics prennent d’assaut une école à la recherche de militants et tombent sur des manifestants pacifistes auxquels ils feront durant une nuit entière subir des violences inouïes qui ont été qualifiées par Amnisty International comme « la plus grave violation des droits démocratiques dans un pays occidental depuis la Seconde Guerre mondiale ». Avec Claudio Santamaria (Romanze Criminale et le très charismatique Elio Germano (Prix d’interprétation à Cannes en 2010 pour La nostra vita).
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Du slam, des acteurs inconnus, des envies de montrer leur cité à eux (Aubervilliers en l’occurrence) et surtout de répondre à un reportage diffusé sur une chaine publique et qu’ils disent tronqué. Ainsi est né Rue des Cités dans la tête de Carine May et Hakim Zouhani dont c’est le premier film. Un grand-père disparait. Son petit-fils, qui passe sa journée à glander dans sa banlieue, part sa recherche.
Trois documentaires. Trois thèmes on ne peut plus différents. Le monde des sourds avec Avec les yeux de Marion Aldighieri dont c’est le premier film et qui a devant sa caméra la sublime Emmanuelle Laborit, comédienne emblématique de l’International Visual Théâtre dont ce film suit les apprentis. Ainsi squattent-ils suit quant à lui le parcours du collectif Jeudi Noir qui lutte pour le droit au logement pour tous. C’est aussi le premier film de sa réalisatrice, Marie Maffre. Enfin, Liberté Chérie soulève le douloureux problème des limites que l’on peut accepter lorsque la vieillesse nous a tout pris ou presque. La réalisatrice Mika Gianotti a déjà réalisé près d’une dizaine de documentaires.
Not in Tel-Aviv, primé au dernier festival de Locarno est le portrait d’un prof qui vient de perdre son job et va jouer le tout pour le tout en s’accordant toutes sortes de libertés et de comportements excentriques notamment en kidnappant une actrice et une étudiante… Un ovni venu d’Israël et signé Nony Geffen dont c’est le premier film et qui joue le rôle principal.
L’hypnotique présence de Nathalie Richard suffira-t-elle à attirer les foules A Bas bruit, film expérimental de Judith Abitbol qui pour son troisième film confronte une comédienne et une bouchère qui deviennent amies ? Pas sûr même si le projet est séduisant et sort de l’ordinaire…
Trois reprises. Mère Jeanne des Anges nous arrive des années 60 et de Pologne. Son cinéaste Jerzy Kawalerowicz, mort en 2007 avait réalisé une dizaine de films dont celui-ci qui évoque l’affaire fameuse des possédés de Loudun au XVIIIème siècle (Une mère sup’ et les sœurs d’un couvent sont possédées par le démon et seront exorcisées). Prix du Jury à Cannes en 1961. L’homme tranquille, un chefs d’œuvre de John Ford sort en version restaurée. Ce film de 1952, tourné juste avant « Mogambo » réunit John Wayne et Maureen O’Hara et évoque le retour en Irlande d’un ancien boxeur. Loin du western qui a fait sa gloire, John Ford filme ici son pays d’origine avec humour, acidité parfois mais avec une justesse de ton et un savoir-faire cinématographique inégalable. Il reçut l’oscar du meilleur réalisateur pour ce film. Enfin, un film qu’on ne présente plus, Le Voleur de bicyclette, chef d’œuvre de sensibilité de Vittorio de Sica. Ce film de 1949 souvent cité parmi les plus grands chefs d’œuvre de l’histoire du cinéma, raconte les déboires d’un colleur d’affiches qui se fait voler son vélo, son outil de travail… Une des dates du néoréalisme italien.
Franck Bortelle
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