Sorties ciné – 20 février 2013

Après Max Payne et En territoire ennemi, John Moore reprend le flambeau de la saga « Die Hard » pour ce cinquième épisode sous-titré « Belle journée pour mourir », après John McTiernan (Piège de cristal, Une journée en enfer), Renny Harlin (58 minutes pour vivre) et le jeunot Len Wiseman qui avait joliment relevé le défi avec Retour en enfer. Vivre, mourir, journée, enfer : les quatre maîtres mots de la franchise vont-ils à nouveau faire des étincelles ? On mise à fond sur Bruce Willis qui ne peut que former qu’un couple explosif de cinéma avec un mec qui s’appelle Moore et ne fera pas les choses à demi… 

Deux comédies françaises déboulent cette semaine. La Vraie vie des profs suit des gamins qui enquêtent pour savoir qui se cache derrière l’austère carapace de leurs pédagogues, un coincé du rectum ou une chaudasse délurée ? Leur but : tout balancer sur le net. Chaud devant ! L’idée de « Vive la France » sort du cerveau frappé de Michael Youn. Derrière ce titre en « cocorico » gaulois se cache l’histoire de deux ressortissants d’un pays gros comme une chiure de mouche anorexique sur le planisphère et qui, pour faire connaître leur patrie, partent faire péter le monument le plus visité au monde, la Tour Eiffel. Mais avant d’arrivée à la capitale, il leur faut traverser nos terroirs colorés et les indomptables têtes de mules qui les habitent…

Deux documentaires animaliers. Chimpanzés produit par le label Disneynature auquel on doit déjà « Félins » va suivre un de ces primates si proche de l’homme dés sa naissance. Un film 100% nature tourné dans des conditions à côté desquelles celles de John Rambo dans l’enfer du Vietnam passeraient pour une promenade rousseauiste. L’abeille et son indispensable présence indispensable dans la chaîne de la vie sont au cœur du très joli documentaire « Des abeilles et des hommes », qui décortique l’apparition de ces insectes mais aussi la menace qui pèse sur eux à cause du prédateur humain. Diablement pédagogique même si l’ensemble manque d’une coloration militante et alarmiste.

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=L37gOhlDiMY[/embedyt]

Autre documentaire, 5 Caméras Brisées est le bilan matériel du tournage effectué par Emad Burnat, paysan, du village cisjordanien Bil’in où Israël a élevé un « mur de séparation » il y a cinq ans, provoquant l’expropriation de ses habitants. Le film, en compétition aux prochains oscars dans la catégorie des documentaires, montre la lutte pacifiste de ses laissés pour compte qui tenter d’obtenir le droit de rester sur leurs terres. 

Production mexico-uruguayenne, La Demora est le nouveau film de Rodrigo Pla auteur de l’excellent La Zona, propriété privée en 2007. Ce nouvel opus suit le parcours d’une mère (Roxano Blanco, récompensée au dernier festival de Biarritz) qui élève ses enfants seule tout en s’occupant de son père qui perd la mémoire. Jusqu’au jour où elle sombre en apprenant qu’on lui refuse l’admission de ce dernier dans une maison spécialisée. 

Autre film d’Amérique du Sud mais argentin, Elefante Blanco est le 9ème long de Pablo Trapero, pourtant encore méconnu en France. Il fait revêtir la toge à la star argentine Ricardo Carin (El Chino) et notre Jérémie « Cloclo » Reigner, et les entraîne dans les bidonvilles de Buenos Aires où explose une émeute lorsque la construction d’un hôpital est stoppée par le gouvernement. Un drame social comme les affectionne le cinéaste.

Autre film sur l’enfer des bidonvilles mais au Maroc, Les Chevaux de Dieu de Nabil Ayouch relate l’endoctrinement de jeunes gamins épousant la cause des islamistes radicaux. Un sujet glaçant qui soulève les dangers de la misère extrême.

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=18VPabscp2s[/embedyt]

Atiq Rahimi, franco-afghan, a remporté le prix Goncourt en 2008 avec son roman Syngué Sabour-Pierre de patience et la Chistera d’or pour le film éponyme au Festival International des Jeunes Réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz en 2012. L’auteur et cinéaste y dresse le portrait d’une femme en Afghanistan qui finit par avouer à son mari dans le coma ses désirs les plus inavouables et ses pulsions les plus secrètes, le tout sous fond de guerre fratricide qui déchire ce pays depuis des années.

Cate Shortland est encore une inconnue en France. Cette cinéaste australienne présente cette semaine Lore, un drame intime sur l’entraide indispensable qui va se nouer en 1945 dans l’Allemagne dévastée par cinq années de guerre entre la fille d’un nazi et un juif. La bande annonce est très prometteuse et comme Arte est partenaire, on peut s’attendre au meilleur pour ce film d’auteur.

Début des vacances oblige, deux programmes d’animation pour les tout petits arrivent sur les écrans ce mercredi. Pinocchio, le célèbre personnage créé par Collodi fait l’objet d’une énième adaptation, dix ans après celle de Roberto Benigni. Dans un format beaucoup plus court (41 minutes), Monstres…Pas si monstrueux, film collégial de cinq courts propose, sur un ton tendre et drôle, un tour d’horizon de créatures monstrueuses vivant sur la planète. 

Beaucoup de reprises également cette semaine.

Les Misérables, le chef-d’œuvre de Raymond Bernard ressort dans son intégralité (trois épisodes d’une heure et demi). L’occasion immanquable de revoir sur grand écran l’immense Harry Baur dans l’inoubliable interprétation qu’il a laissée de Jean Valjean. Avant de triompher à Cannes avec Barton Fink, Joël Coen avait réalisé, en 1991, Miller’s crossing, portrait d’un gangster prêt à tout pour parvenir à ses fins peu avouables sous la Prohibition.

Propriété interdite de Sydney Pollack réunissait en 1967 le couple le plus glamour du moment, Robert Redford et Nathalie Wood. Une romance pendant la Grande Dépression avec un employé des chemins de fers qui débarque dans une province pour procéder à des fermetures de sites et tombe amoureux de la plus belle fille du village, provocant la vindicte populaire. Premier gros succès du cinéaste et début d’une collaboration fructueuse avec Robert Redford (7 films au total).

Difficile de résister à la ressortie d’un film d’Henry Hathaway, grand parmi les grands (Les Trois lanciers du Bengale et Les Quatre fils de Katie Elder pour ne citer que ces deux là). L’Impasse tragique (1946) s’inscrit dans la ligne des grands films noirs de cette époque et embarque un détective privé qui tente de s’extirper d’un piège visant à l’éliminer.

Enfin une mini rétrospective consacrée à Lina Wertmüller ressort cette semaine. Chantre de la satire sociale, cette cinéaste aujourd’hui un peu oubliée fut la première femme à être nommée à l’Oscar dans la catégorie de la mise en scène et a permis à son comédien fétiche Giancarlo Giannini de remporter un prix d’interprétation à Cannes en 1973 pour Un Film d’amour et d’anarchie. Ce film, qui évoque la tentative d’attentat contre Mussolini fomentée par un paysan, ressort ainsi que Mimi Metallo blessé dans son honneur (les affres d’un ouvrier sicilien qui refuse de collaborer avec la Mafia) et Chacun à son poste et rien ne va (les antagonismes entre les Italiens du nord et leurs rivaux de toujours, ceux du sud).

Franck Bortelle

A découvrir sur Artistik Rezo : 
– les sorties ciné du 13 février 2013 // 27 février 2013
– les sorties en février 2013
– les films à voir en 2013