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Sorties ciné – 1er mai 2013

Upside Down - film de science fiction de Juan Solanas

Une bande annonce pour le moins renversante et un film qui va provoquer quelques torticolis aux cartésiens de tout poil. Upside Down évoque un monde parallèle au nôtre, au-dessus de nos têtes mais avec interdiction pour ses habitants de venir voir ce qu’il se passe chez nous. Forcément, l’humain étant curieux de nature et belliqueux par essence, les choses vont dégénérer et Cupidon se mêler à tout ça. Un film de Juan Solanas, dont le court métrage L’Homme sans tête, petit chef-d’œuvre esthétique, avait été récompensé aux Césars et à Cannes. A la distribution, la présence de Kirsten Dunst, comédienne à la filmo quasi parfaite, ne laisse présager que du bon.

Sam Raimi, en 1981, déboule sur les écrans avec Evil Dead, film tourné avec des bouts de barbaque et du ketchup dont la rentabilité va lui assurer de sérieuses assises par la suite. Il devient l’un des plus passionnants cinéastes hollywoodiens parce que pas très hollywoodien, justement (Mort ou vif, Spiderman, Jusqu’en enfer). Il produit cette fois ce qu’il qualifie de « tout sauf un remake » de son film culte, auquel il avait donné deux suites, dont le 3ème volet est un must du genre. C’est le premier long de son cinéaste Fede Alvarez et l’affiche annonce « l’expérience cinématographique la plus terrifiante ». On s’y jette à gore perdu !

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Un oncle inconnu débarque dans la vie d’une ado qui vit seule avec sa mère depuis la mort accidentelle du père. Stoker dont le titre est directement en référence avec le père de Dracula est le nouveau film du Sud-coréen Chan-wook Park, auteur du très remarqué Old Boy, Grand prix à Cannes en 2004. On y retrouve Nicole Kidman, partagé entre ce beau-frère encombrant et mystérieux et sa fille plutôt dubitative.

Il pourrait bien cartonner sur la Croisette. Mud – Sur les rives du Mississippi, réalisé par l’hyper plébiscité Jeff Nichols il y a deux ans pour Take Shelter (8 prix dans le monde entier et critiques dithyrambiques) raconte l’histoire d’un homme que trouvent deux ados sur une île au milieu du Mississippi. Bien que vivant seul dans cette thébaïde, il est perclus de nobles sentiments, ce qui va plaire autant que son passé trouble aux deux jeunes en pleine crise adolescente. Avec Matthew McConaughey et Reese Witherspoon.

Deux comédies françaises, il faudra bien s’en contenter. Mohamed Dubois, probable navet à ne pas garnir un couscous digne de ce nom et que mène Eric Judor (du duo Eric et Ramzy). Un fils adopté par des bourges du 16ème veut connaître le grand frisson et part vivre de l’autre côté du périph pour l’amour d’une beurette afin de lui faire croire qu’il est des leurs. Clichés à la pelle, déjà vu et entendu cent fois… N’est pas Chatilliez qui veut… La seconde est signée Lionel Bailliu qui avait loupé son « Fair Play » il y a quelques années et revient avec l’histoire de Denis, quidam quelconque toujours fagoté comme un clodo (Jean-Paul Rouve) qui pique toutes les minettes à Vincent au point que la vie devient pour ce dernier un cauchemar absolu. Pas sûr que ce soit le rêve non plus pour le spectateur, surtout s’il a vu la bande-annonce qui dévoile tout ou presque…

Comédie plus dramatique, La Fleur de l’âge réunit Jean-Pierre Marielle dans le rôle du père acariâtre de Pierre Arditi, vedette de la télé et l’inestimable et hélas trop rare Julie Ferrier qui endosse la blouse de l’aide-soignante à domicile qui va devoir s’occuper du papy mais aussi du fils pour les rabibocher. C’est le premier long métrage de Nick Quinn.

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Encore un premier film, celui de Jessica Palud, ancienne assistante de Philippe Lioret (Welcome) et Eric Lartigau qui avec Les yeux fermés dresse le portrait d’un jeune homme de 25 ans qui, après un accident de voiture qui l’a laissé dans le coma, revient chez ses parents pour y retrouver son enfance et réapprendre à vivre. Avec Linh-Dan Pham (César du meilleur espoir féminin pour De battre mon cœur s’est arrêté).

Auteur de documentaires, Leonardo di Constanzio livre son premier long métrage, L’Intervallo. L’histoire d’un ado mal dans sa peau qui se retrouve contraint de surveiller une gamine un peu tête brûlée, retenue enfermée dans un bâtiment désaffecté à Naples. Une complicité va naître…

C’est un dilemme qui alimente le scénario du film israélien Le Cœur a ses raisons : une jeune femme dont la sœur vient de mourir en couches peut-elle épouser son beau-frère veuf ? Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine à Venise pour Hadas Yaron, ce film est non seulement le premier de sa réalisatrice Rama Burshtein mais aussi le premier film féminin israélien…

Orléans, moyen métrage de Virgil Vernier, cinéaste plus connu des festivals que du public, évoque la plongée dans un monde interlope de deux stripteaseuses dans la ville-titre au moment des fêtes célébrant la vedette locale, la libératrice, la Pucelle…

Pari(s) d’exil raconte le voyage du fils du cinéaste apatride et vivant en France depuis 25 ans Zirek et qui part retrouver son grand-père en Turquie. Un genre de voyage par procuration puisque le gamin va être les yeux de son père qui ne peut plus retourner dans son pays.

Micmac Masters @Soodhu Kavvum, premier film de Nalan Kumarasamy, jeune cinéaste indien, appartient à cet essor du cinéma venu du sud de l’Inde et qui se fabrique avec des budgets dérisoires tout en attirant les foules grâce à son originalité et sa créativité. L’anti Bollywood, en quelque sorte. Ce film évoque le coup que veulent monter un homme, son épouse et leurs amis pour se sortir de leur condition.

80 000 dollars de budget pour ce film au titre pourtant si cher : I Want Your Love raconte la dernière soirée d’un jeune gay à San Francisco où il a passé plusieurs années et qui repart dans sa campagne. La fête que lui préparent ses amis et amants va donner lieu à quelques remises en question. Un film de Travis Mathews, spécialiste du sujet, et recommandé pour public averti.

Deux documentaires. The Lebanese Rocket Society retrace le parcours d’étudiants en pleine guerre froide qui se lance dans la conquête de l’espace. Plus terre à terre, Entrée du personnel qui a reçu le Grand Prix au Festival International du Documentaire de Marseille en 2011 évoque les conditions de travail des ouvriers dans un abattoir. La bande-annonce fait froid dans le dos.

Ce n’est pas une vraie reprise. A sa sortie en 1977, L’Ultimatum des trois mercenaires est amputé d’une heure. Inédit dans sa version originale jusqu’à ce jour, ce chef d’œuvre du thriller politique signé Robert Aldrich (Qu’est-il arrivé à Baby Jane ?, Vera Cruz, Les 12 salopards) sort dans une copie restaurée. L’occasion de voir sur grand écran Burt Lancaster, Joseph Cotten et Richard Widmark dans ce film très anti-américain, puisqu’évoquant l’intervention des Etats-Unis au Vietnam, est de celles qu’on ne manque pas.

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Deux reprises véritables. Deux chefs d’œuvre absolus. Les errances dans le New York nocturne et violent de Robert de Niro en chauffeur de taxi et ancien vétéran du Vietnam sur la lancinante musique de Bernard Ermann, sa rencontre avec une jeune pute (Jodie Foster dans un de ses premiers rôles) ont hanté la mémoire des cinéphiles. Film culte de Martin Scorsese qui décrocha la Palme d’Or à Cannes en 1976, Taxi Driver revient en copie restaurée. Une place au soleil est un des mélo les plus flamboyants du cinéma américain. Les ingrédients : deux vedettes à l’apogée de leur beauté (Liz Taylor et Monti Clift), une histoire d’amour improbable voire impossible, une mise en scène au cordeau de George Stevens que récompensera l’académie des Oscars, un final en tragédie grecque. Sans que jamais l’ensemble ne semble cucul. Du grand art assurément, également en version restaurée.

Une fausse reprise puisqu’il s’agit de la version 3D du Jurassic Park de Spielberg. Un film lourdingue qui ne peut se targuer que d’une scène vraiment flippante. Qu’est-ce qui motive vraiment les distributeurs dans cette sortie ? Montrer les dinosaures, tyrannosaures et autres brontosaures ou faire fructifier le « trésaure » ?

Franck Bortelle

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