Sorties ciné – 19 juin 2013

Superman est de retour ! Man of Steel, dont le numéro 2 est déjà en chantier, a été réalisé par Zack Snyder, spécialiste des blockbusters (« 300 », dont la suite est également dans les projets du cinéaste). Un gamin découvre ses pouvoirs surnaturels et qu’il n’est pas né sur notre bonne planète. Il va devoir devenir un héros pour la sauver. Tout un programme pour un budget de plus de 200 millions de dollars. C’est Henry Cavill qui endosse le costume. Ca a du lui changer de Whatever Works de Woody Allen…

13 cinéastes, une quarantaine de comédiens qui ont joué gratos, un budget ridicule pour un film qui s’annonce comme un OVNI et qui n’a pas été présenté à la presse. Surprise totale pour tous donc. Juste une bande-annonce pour se mettre en appétit. My Movie Project comme son titre l’indique se situe en plus dans le milieu du cinéma. Parmi les très connus derrière la caméra on retrouve un des frangins Farrelly (Mary à tout prix) et devant Halle Berry, Kate Winslet, Hugh Jackman, Richard Gere, Uma Thurman ou encore Naomi Watts. Interdit aux moins de 17 ans aux USA, il est en France déconseillé au moins de 12 à cause de scènes apparemment (dé)culottées.

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Capable des pires daubes (Sphère) comme des meilleures choses (Des hommes d’influence, Good Morning Vietnam), Barry Levinson s’attaque à l’épouvante. The Bay, tourné en moins de trois semaines, est l’histoire d’une infestation par une bactérie d’un joli coin du Maryland. La prolifération va semer une panique indescriptible. Les frissons seront-ils au rendez-vous sur l’écran ? A suivre…

Un lycéen américain, pour pouvoir intégrer l’université de ses rêves qui lui ouvrira les portes du journalisme, créé dans son bahut pourri un club littéraire. Reste à motiver ses crétins de copains plus branchés foot, meufs et drague que bouquins… Struck s’annonce un peu comme le nouveau  Juno. Avec un comédien qui risque de faire parler de lui, Chris Colfer.

Pilier de la littérature mondiale, Belle du seigneur d’Albert Cohen demeure un des plus magistral état des lieux de l’inanité de la diplomatie française mais le lecteur aura surtout retenu l’histoire de la liaison entre Solal et Arianne faite de soumissions et de passions mortifères. C’est un ancien diplomate qui s’attaque à l’adaptation. Epaulé par le scénariste de La Vie est belle de Begnini, Glenio Bonder a rencontré les pires difficultés pour ce projet qu’il murit depuis plus de trente ans. C’est le ténébreux Jonathan Rhys Meyers (Albert Nobbs) qui endosse le rôle de Solal et l’explosive Natalia Vodianova qui se glisse dans la peau d’Ariane. La bande-annonce semble à des années-lumière de la mordante ironie du support littéraire dont le film est une adaptation libre.

Michael Winterbottom s’est progressivement imposé comme le cinéaste britannique sulfureux par excellence, même s’il est aussi capable de distiller une émotion rare comme dans le très bon « Un cœur invaincu ». Après avoir adapté Houellebecq et son Plateforme (dans 9 Songs), il dresse dans A very Englishman le portrait d’un Larry Flint à l’anglaise. Paul Raymond ouvre dans les années 50 un théâtre et club privé un peu « hot », ce qui va faire hurler les coincés de la bagatelle. Il deviendra pourtant le roi de Soho et l’homme le plus riche du Royaume. Avec Steeve Cogan, comédien fétiche du cinéaste.

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Emotion et sensualité sont au cœur de 5 Dances de l’Américain Alan Brown. Un danseur débarque à New York et intègre un groupe avec tout ce que cela suppose de souffrance, d’opiniâtreté, de compétition mais aussi d’amitié. Pendant ce temps, sa mère est sur le point de tout perdre et lui intime de tout plaquer…

La comédie délurée de la semaine est française. Marilou Berry, avec l’entrain dont elle est capable (elle a de qui tenir) est la bourrasque Joséphine d’Agnès Obadia (Romaine par moins 30 en 2008). Une petite grosse au chat dénommé Brad Pitt voit son existence partir en eau de boudin lorsque sa sœur lui annonce son mariage. Elle s’invente alors une histoire d’amour avec un chirurgien brésilien.

L’affiche est à elle seule une invitation à entrer dans les salles. Fanny Ardant, jeans et chemise à carreau, marchant au bord d’une plage : la simplicité des plus grandes. Les Beaux Jours, nouveau film de Marion Vernoux (A boire, Reine d’un jour), est un trio amoureux entre une jeune retraitée, un homme plus jeune qu’elle et son mari. Avec aussi Laurent Lafitte et Patrick Chesnais. Le tout sur le ton de la comédie.

Etre immigrant en Suède, pays assez rigoriste, n’est déjà pas simple. Mais s’y retrouver licenciée et c’est la descente aux enfers. C’est le sujet du film Eat Sleep Die au titre on ne peut plus explicite, le premier de sa cinéaste Gabriela Pichler qui décrit le calvaire d’une ressortissante d’un pays de l’Est qui perd tout lorsque son patron la met dehors après de pourtant bons et loyaux services.

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People Mountain People Sea, film sino-hongkongais est un drame policier où le frère d’un homme tué à coups de couteau dans une carrière d’exploitation mène l’enquête dans l’espoir de toucher une prime qui le sortira de l’embarras. Sordide et froid, c’est le 5ème film de Shangjun Cai.

Il a remporté le premier prix de la 32ème édition du festival international du film d’Amiens. Offline, premier film de Peter Monsaert évoque le retour à la vie civile d’un ancien prisonnier. Perclus de bonnes intentions (trouver un job, se rapprocher des siens), il va pourtant voir le passé revenir à la charge et le confronter à un terrible dilemme.

Quatre documentaires. Bambi de Sébastien Lifschitz, désormais reconnu dans ce registre depuis son César pour Les Invisibles, est le portrait d’une des premières transsexuelles de France. Une personnalité hors du commun. Mammas d’Isabelle Rosselini est une film expérimental dans lequel la comédienne se penche sur diverses espèces vivantes pour s’interroger sur les idées reçues que fait naître la maternité. Avec les ascendants qu’elle a, ne se livrerait-elle pas à quelque chose de cathartique ? On reste dans la maternité avec Perpetua 664. La réalisatrice Claudia Neubern après avoir entendu la voix de sa mère (qu’elle n’a jamais connue) sur une enregistrement sonore, part sur ses traces au Brésil. Room 237 est le documentaire pour cinéphiles par excellence. Rodney Ascher, dont c’est le premier long, y filme l’effervescence de fans autour du classique « Shining » de Kubrick. Codes cachés, fantasmagorie autour d’une œuvre qu’on ne se lasse pas de voir et revoir et en prime une bande-annonce juste géniale…

Quatre reprises. Chef d’œuvre méconnu de Yasujirō Ozu, Le Fils unique est l’histoire d’une mère au Japon qui envoie son fils à la ville pour qu’il y fasse les études qu’elle n’a pas pu faire. Elle se saigne pour lui payer tout cela mais lui finira par épouser une femme et mener une vie que sa génitrice n’avait pas rêvée pour lui. A voir absolument. Deux filles au tapis de Robert Aldrich (Qu’est-il arrivé à Baby Jane, Les 12 salopards) est un road-movie avec Peter Falk en manageur de deux catcheuses, dont sa compagne, qui sillonnent les USA, de match en match, de galère en galère. Le Choix de Sophie de Pakula, qui valut à Meryl Streep l’Oscar et le Golden Globe de la meilleure actrice en 1983, raconte la rencontre entre un écrivain et un couple polono-juif récemment installé aux Etats-Unis. D’après le roman de William Styron. Enfin, Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy, palme d’Or à Cannes en 1964 et Prix Deluc en 1963. Comédie musicale et love story qui tourne mal entre une jeune femme et un garagiste qui doit partir faire son service en Algérie. Le film lança la carrière de Catherine Deneuve et demeure aujourd’hui encore une référence, chef d’œuvre pour les uns, parangon de ringardise pour les autres.

Franck Bortelle

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