Sorties ciné – 17 avril 2013

Après un premier film délicieusement drôle (Essayez-moi) Pierre-François Martin-Laval s’était mangé un gros bide plutôt mérité avec son King Guillaume. Le voilà de retour avec Les Profs, inspiré d’une BD où des cancres voient débouler pour leur faire obtenir leur bachot des enseignants encore plus crétins qu’eux. Il s’entoure d’Isabelle Nanty mais aussi du plus has been parmi les comédiens qui ne font plus marrer personne après avoir fait « okay »ter la France de rire, Christian Clavier. Espérons que l’esprit du film ne soit pas entièrement contenu dans la bande annonce…

Autre comédie française signée Anthony Marciano dont c’est le premier film, Les Gamins suit les péripéties d’un jeune homme (Max Boublil) qui voit son futur beau-père (Alain Chabat) lui déconseiller fortement de se marier. Pitch séduisant d’autant qu’on retrouve Sandrine Kiberlain, de plus en plus sollicitée pour des rôles comiques qui lui vont à ravir.

Egalement premier film, Les Lendemains de Bénédicte Pagnot évoque la découverte par une jeune bachelière de la grande ville où elle vient de s’installer pour poursuivre ses études. Prise de conscience politique, sorties, nouvelle vision du monde… Un film d’une remarquable tenue soutenue par d’excellents comédiens, la jeune Pauline Parigot en tête qui effectue une entrée fracassante sur les écrans avec ce tout premier rôle.

Un nouveau film d’Andew Nichol est toujours un événement. Le scénariste du génial Truman Show  et cinéaste des non moins brillants Gattaca, Simone et Lords of War revient avec Les Âmes Vagabondes, une histoire apocalyptique où les âmes sont contrôlées et révolte contre la dictature qui les menace. Entre SF et romance. La bande annonce sent tout de même un peu le réchauffé.

Touche à tout pas forcément de génie mais bon technicien, Taylor Hackford (Officier et gentleman, Ray, Soleil de nuit) se paye la bimbo Jennifer Lopez et le canardeur Jason Statham (Le Transporteur mais aussi de bons films comme Braquage à l’italienne ou Hypertension), ce dernier incarnant Parker, un braqueur redoutable au code d’honneur plus redoutable encore et qui se venge après que ses coéquipiers l’ont laissé pour mort. Ca va castagner sec !

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Beaucoup plus intéressant, le cinéma de Gus van Sant, malgré son éclectisme, laisse toujours planer la patte de son auteur. Palme d’Or et prix de la mise en scène à Cannes en 2003 pour Elephant et auteur notamment de Harvey Milk (Oscar du meilleur acteur pour Sean Penn en 2009) il s’attaque à un sujet brulant dans Promised Land. Matt Damon (déjà présent dans Will Hunting du même cinéaste) incarne un arriviste prêt à tout pour forer dans un village engourdi par la pauvreté et y trouver du pétrole. Mais les choses ne se passent pas aussi facilement que ça, les écologistes se braquant contre ce projet. Avec la géniale Frances MacDormand (Fargo).

Le chef de file du renouveau cinématographique asiatique Wong Kar-Wai, adulé par la critique et auteur entre autres de 2046 retrouve pour la 8ème fois son comédien fétiche Tony Leung auquel il a permis d’obtenir un prix d’interprétation à Cannes pour In the Mood for Love. The Grandmaster s’annonce comme une grande fresque épique sur fond d’art martiaux, de guerre sino-japonaise et de romance impossible. 

Premier film de Juan Andrés Arango Garcia, La Playa nous invite à suivre les errances d’un jeune dans les quartiers les plus chauds de Bogota. Un film qui rate sa cible à force de rester entre le documentaire et la fiction sans apporter la force conjuguée de ces deux styles. L’ennui guette et les comédiens n’aident pas vraiment à en sortir. 

L’Irlandais Lenny Abrahamson, qui avait enchanté la critique avec son Garage en 2007, propose What Richard Did, un drame qui plonge un adolescent et son entourage dans le chaos lorsque celui-ci commet un acte irréversible juste avant d’entrer à l’université où un avenir radieux s’offrait pourtant à lui. Avec Jack Reynor, comédien qui monte et que sa belle gueule va aider à grimper plus haut encore…

La Serbie vient sur nos écrans ce mercredi avec Clip, le portrait d’une ado qui s’ennuie et passe son temps à se filmer jusqu’au jour où un coup de foudre la plonge dans la débauche la plus totale. Clip est à La Boum ce que Blanche-Neige serait à Emmanuelle : les temps changent et quand les choses arrivent de Serbie, c’est forcément plus slave donc plus trash… Ce film, le premier de sa cinéaste Maja Milos est donc interdit au moins de 16 ans.

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La Tête la première, coproduction franco-belge est un genre de road movie sentimental que mène une jeune femme partie rencontrer son écrivain préféré et qui tombe sur un jeune comédien. C’est le premier film d’Amélie van Elmbt, ancienne collaboratrice de Doillon. Elle l’a tourné en trois semaines avec un budget dérisoire. Son comédien principal, David Murgia, a déjà une notoriété notamment théâtrale outre-Quiévrain. 

Cinéaste qui n’a pas encore vraiment réussi à atteindre un large public, Etienne Faure présente cette semaine Désordres, un thriller où un jeune lycéen s’immisce dans la vie de son prof qui vient de s’installer dans la région avec son épouse. Un jeu malsain de manipulation dans lequel les victimes sont le trop rare Isaach de Bankolé (Ghost Dog, White Material) et Sonia Rolland (vue dans Minuit à Paris de Woody Allen) et le bourreau Niels Schneider découvert dans le film de Dolan J’ai tué ma mère en 2009.

Malgré déjà cinq films dont trois fictions, le cinéma de Viviane Candas n’a pas encore touché un large public. En sera-t-il autre chose avec Le Voile brûlé ? Pas évident que cette histoire de frère et sœur orphelins et vivant dans une banlieue pourrie dont ils ne sortent jamais fassent frétiller les spectateurs, d’autant que la concurrence est encore très rude cette semaine…

Même topo avec Slow Life que réalise Christian Merlhiot et qui, comme son titre l’indique, ne va pas faire dans le speedant. Un jeune japonais quitte sa ville natale et part s’installer dans un village où il apprend à vivre à un autre rythme, sans impératifs temporels majeurs. Découverte d’une nouvelle façon de vivre et dépaysement… Les Français y seront-ils sensibles ?

L’Inde du début du siècle dernier à travers un couple d’intouchables partis chercher du travail et qui se retrouve soumis à l’esclavage, tel est le sujet de Paradesi – L’esclave, film d’un dénommé Bala dont c’est le troisième long métrage. 

L’animation propose deux films cette semaine. Tad l’explorateur : A la recherche de la Cité perdue arrive d’Espagne et nous transporte en Amérique du sud avec un brave ouvrier pris pour un archéologue qui va tenter de défendre la Cité Perdue des Incas. Ce long métrage conseillé à partir de 6 ans a reçu le Goya du meilleur réalisateur pour un premier film en 2013. Blackie & Kanuto, coproduction européenne propose quant à elle une histoire où un chien et une brebis s’aiment follement au point de partir ensemble pour aller décrocher la Lune. Un film signé Francis Nielsen. 

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Un seul documentaire cette semaine. La Traversée est le premier long d’ Elisabeth Leuvrey et évoque ceux qui embarquent à Marseille en direction d’Alger, leur vie dans l’univers clos d’un bateau durant ces heures et ces jours où ils ne sont finalement nulle part. 

Deux reprises. Flammes, ovni cinématographique français sorti en 1978 raconte la fascination d’une ado pour les pompiers qui l’embarquent dans une vie onirique pleine de surprises. Avec Caroline Loeb, dix ans avant son immortel tube C’est la ouate. Drôle de frimousse reste un des classiques de la comédie américaine. Tournée par Stanley Donen (auteur de Chantons sous la pluie, Charade et Un jour à New York notamment), cette comédie musicale met en scène Audrey Hepburn dans la peau d’une jeune journaliste envoyée à Paris pour y couvrir la présentation d’une collection de luxe mais s’éclipse pour y rencontrer le père de la philosophe empathique (Michel Auclair). Son photographe est joué par Fred Astaire…

Franck Bortelle

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