Sorties ciné – 14 août 2013

Un des blockbusters de la semaine, Percy Jackson : La mer des monstres, met en scène un héros qui a sauvé le monde mais se pose des questions existentielles du genre « Et si tout ça n’avait été qu’un énorme coup de bol ? ». Mais le temps presse et la menace gronde, ce met fin à ces questionnements cruciaux. Il doit partir à la recherche de la Toison d’Or. Le crétin qui de toute évidence ignore qu’elle se situe dans l’ancienne Colchide (l’actuel Caucase) part pour le Triangle des Bermudes ! Quand la mythologie se fait miteuse et illogique…

Après District 9, qui lui avait valu des colliers de louanges et un score honorable dans les salles, Neill Blomkamp revient avec Elysium et un budget trois fois supérieur. Une histoire de riches vivant sur la planète titre et de pauvres délaissés sur notre triste terre. Un quidam va tenter de réconcilier ces deux mondes. Avec Matt Damon dans le rôle du conciliateur. Pour cela il doit affronter la très autoritaire Jodie Foster.

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Venu de Géorgie, Keep Smiling pourrait bien créer la surprise. Sous ses airs de comédie légère, le film de Rusudan Chkonia dresse un percutant état des lieux de son pays, cette république du Caucase souvent suppliciée mais qui a toujours su garder la tête haute. Un concours de la meilleure mère est organisé. Dix finalistes de tous horizons et tous âges se retrouvent à rivaliser pour remporter un prix d’une valeur non négligeable. Les comédiennes y sont épatantes de vérité.

Une autre très belle surprise, Basilicata Coast To Coast est un hybride de film de potes et de road movie mais à la sauce italienne du sud. Autrement dit, tout se passe au ralenti, les amis en question ayant décidé de rejoindre à pied le village où se déroule un concours musical auquel ils comptent participer. Ils traversent ainsi la splendide région de la Basilicate, accompagnés d’une journaliste qui relate cet exploit qui n’en a que le nom. Le cinéaste Rocco Papaleo signe avec ce dixième film une œuvre terriblement attachante, remarquablement écrite où les émotions sont toujours à fleur de peau sans jamais laisser surgir un pathos encombrant. Subtil et décalé.

Présent à Cannes cette année avec son nouveau film Michael Kohlhaas, Arnaud des Pallières en est reparti bredouille. Son film met en scène au 17ème siècle un marchand de chevaux qui se retrouve la victime d’une injustice et pour se défendre va mettre sur pied une armée. Avec Mads Mikkelsen, décidément très prisé pour ce type de rôle après sa partition assez ressemblante de  La Chasse qui lui avait valu un prix à Cannes il y deux ans.

Ce pourrait presque être le premier film corse de l’histoire du cinéma si l’Ile de Beauté était une nation à part entière. Les Apaches évoque la confrontation des insulaires les plus arc-boutés sur leur fierté nationaliste avec les jeunes issus de l’immigration magrébine dans une histoire de cambriolage perpétré dans une luxueuse barraque. Réalisé par Thierry de Perretti, déjà auteur en 2009 de Sleepwalkers, moyen métrage qui plantait déjà son décor dans la région d’Ajaccio.

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Le bolide bolywoodien s’appelle Thalaiva – Le Leader. Il dure trois heures et évoque la prise de conscience d’un homme qui en voyant du pays grâce à son groupe de danse. Reste à savoir s’il prendra le taureau par les cornes pour essayer de changer les choses.

Encore un sujet d’une folle gaîté avec An Oversimplification of Her Beauty de Terence Nance dont c’est le premier long. Un homme que tout accable, victime de l’ultra moderne sollitude chère à Souchon attire le regard d’une femme. Il se prépare à la recevoir. Manque de bol : il oublie de lire ses messages…

S’il fait carrière, il faudra le nommer plutôt par son acronyme. Pour son premier film, Srinath Christopher Samarasinghe (c’est son nom) décrit les errances d’un égyptien et de sa voisine roumaine qui malgré les cinq décennies qui les séparent, aiment à délirer ensemble. Jusqu’au jour où le premier disparait mystérieusement. Un nuage dans un verre d’eau, film français, s’annonce comme un mélange de thriller et de fantastique.

L’animation de la semaine vient d’Afrique du Sud avec Drôles d’oiseaux. Un cartoon où des piafs de toutes espèces se retrouvent les seuls à pouvoir sauver la cité voisine et ses habitants. Pour très jeune public, à partir de 6 ans.

De nombreuses reprises comme il se doit en cette période estivale. La fille de Ryan de David Lean ressort sur les écrans. Trois plombes en compagnie d’une Irlandaise qui épouse un homme de 15 ans son ainé avant de se rendre compte qu’elle s’ennuie à mourir et d’aller courir le gueux puis finir dans les bras d’un valeureux bidasse. Des longueurs dès le générique, des larmes par rivières, du sentiment aussi dégoulinant qu’une motte de beurre en plein soleil. Tout ce qu’il faut pour s’emmerder pendant trois heures avec un film qui se trouve également être l’œuvre fétiche de Mylène Farmer. C’est dire qu’on doit s’y amuser follement. Evidemment, à ce déluge de mièvrerie on pourra sans honte préférer le Un deux trois de Billy Wilder, comédie délirante qui s’attaque à la Guerre Froide dans l’histoire d’un représentant de Coca-Cola qui cherche à s’imposer de l’autre côté du rideau de fer. Avec l’inénarrable James Cagney et Horst Buchholz, valeur sûre du cinéma allemand des années 60. Immanquable. Lola de Jacques Demy revient également sur les écrans. L’histoire de cette danseuse de cabaret qui élève seul son fils en espérant l’improbable retour du père de l’enfant donne vie à un mélodrame au noir et blanc somptueux et mené par la magique Anouk Aimé, quatre ans avant les Chabada bada de Lelouch.

Franck Bortelle