Sólveig Anspach, la cinéaste qui aimait les gens
L’Effet aquatique De Sólveig Anspach Avec Samir Guesmi, Florence Loiret-Caille, Julie Gayet Durée : 1h23 |
Sortie le 29 juin 2016 Elle était un peu à part dans le cinéma français… probablement parce qu’elle était également à part dans le cinéma islandais. Sólveig Anspach nous a quittés il y a peu, mais son dernier film, qui sort en salles fin juin 2016, est encore l’occasion d’apprendre à la connaître. Début 2000, Karin Viard recevait un César de la meilleure actrice pour son rôle d’Emma, une femme qui découvrait qu’elle était enceinte puis qu’elle était atteinte d’un cancer du sein. Le film s’appelait Haut les cœurs ! et la réalisatrice Sólveig Anspach. Un premier long métrage autobiographique de la part de la réalisatrice franco-islandaise, décédée en août 2015 des suites de la récidive de ce cancer du sein qui ne l’aura jamais tout à fait quittée.
Entre-temps, la cinéaste aura néanmoins eu le temps de réaliser de beaux films, parfois drôles et souvent émouvants. En français ou en islandais, avec un amour prononcé pour l’anecdote et pour l’absurde, Sólveig Anspach n’a cessé de démontrer son amour profond pour les êtres humains, toujours croqués avec tendresse. Pour elle, un homme, une femme, c’est avant tout un être paumé, qui cherche ses repères à longueur d’existence et ne peut parvenir à les trouver qu’avec le concours de celles et ceux qui l’entourent.
Stormy weather (avec Élodie Bouchez), Queen of Montreuil (avec Florence Loiret-Caille), Lulu femme nue (avec encore Karin Viard) : à mesure de ses rencontres avec des actrices françaises qu’elle a follement aimées, Sólveig Anspach a voulu dire son amour de la vie et son attirance pour les fêlés, ceux qui par définition laissent passer la lumière (merci Michel Audiard pour la citation). Elle a également traîné ses basques et sa caméra du côté de l’Islande, avec le très barré Back home (Stormy weather s’y déroulait également). L’Effet aquatique, qui restera comme son dernier film, se déroule entre Montreuil et i’Islande, les deux endroits au monde où elle semblait se sentir le mieux. Cette comédie romantique entre une maître-nageuse et un de ses élèves (qui fait semblant de ne pas savoir nager car il est tombé amoureux d’elle) a eu les honneurs de la Quinzaine des Réalisateurs 2016, où le public lui a réservé un accueil chaleureux et attendri, sans forcément savoir que la réalisatrice n’était plus là pour voir de ses propres yeux qu’elle avait su une nouvelle fois toucher en plein cœur un public parfois restreint mais toujours sincère.
Lucile Bellan [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=nEAjjsClU5U[/embedyt] À découvrir sur Artistik Rezo : [Image 2016 © Le Pacte] |
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