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Romann Berrux : “Outlander m’a énormément appris”

Romann Berrux © Anna Mirlas

On le connait pour son rôle récurrent de Fergus dans la série américaine Outlander sur Netflix, mais aussi pour avoir prêté sa voix à Kirikou dans Kirikou et les Hommes et les Femmes de Michel Ocelot. Récemment sur Arte nous l’avons vu jouer dans le téléfilm d’Antoine Garceau Huguette. Rencontre avec Romann Berrux,  jeune acteur prometteur de la scène internationale.

Comment as-tu intégré le milieu du cinéma ? 

Il faut savoir que je ne viens pas d’une famille issue du milieu du cinéma, je suis arrivé dedans totalement par hasard. J’avais 5 ans quand j’ai obtenu mon premier rôle au cinéma. À l’époque, ma baby-sitter connaissait l’enfant qui avait été sélectionné pour tourner dans Le coeur des hommes 2 de Marc Esposito, mais il a préféré renoncer. On m’a alors proposé le rôle, je correspondais physiquement au personnage et on m’a directement demandé si je voulais jouer dedans ce à quoi j’ai répondu oui. Ce fut une super expérience malgré mon jeune âge, tout s’est bien passé. 

Tourner dans ton premier film Le coeur des hommes 2 t’a-t-il donné envie de faire ce métier ? 

Cela m’a beaucoup plu, j’étais encore très jeune et je ne l’avais pas vu comme une profession à part entière. On m’a alors proposé de continuer et de rentrer dans une agence, ce que j’ai accepté avec l’accord de mes parents. 

Qu’est-ce qui t’a marqué quand tu as commencé ta carrière en tant qu’acteur ? 

Dès mon plus jeune âge, j’ai été impressionné par le monde présent sur le plateau durant le tournage. C’est fou mais on ne réalise pas forcément quand on regarde un film le nombre de personnes qui travaillent pour sa réalisation et son bon fonctionnement. J’ai aussi été marqué par le temps qu’on prenait pour chaque scène, on pouvait tourner des heures juste pour quelques secondes ou minutes de film et je trouvais ça incroyable, d’ailleurs je le pense encore aujourd’hui. 

Qu’est-ce que le métier d’acteur pour toi ? 

Être acteur, c’est être en mesure de s’approprier un personnage, à chaque fois différent, et de se mettre à sa place. C’est quelque chose que l’on vit et que l’on ressent quand on incarne un rôle. Quand je reçois un scénario, j’essaye de comprendre et de me mettre à la place du personnage, comment il réagirait dans cette situation ou encore comment il se sentirait. C’est ce que j’adore dans mon métier. 

Quel a été le moment ou tu t’es dis que tu voulais en faire ton métier ? 

J’ai su que je pouvais envisager une carrière dans le cinéma quand j’ai compris que c’était un métier qui pourrait me permettre de vivre de ma passion. J’ai toujours aimé le cinéma et ce fut pour moi une évidence. 

Qu’est ce que tu fais quand tu ne tournes pas ? 

Je trouve que c’est très important pour un acteur de s’exercer quotidiennement afin de ne pas perdre son niveau, même quand on ne tourne pas. Pour cela, je participe à plusieurs stages sur Paris. Récemment, j’ai pu découvrir la méthode Meisner, qui m’a beaucoup plu. Je passe aussi beaucoup de castings, et je n’attends qu’une chose, que les salles de cinéma et de spectacle rouvrent pour y retourner.  

Un réalisateur avec qui tu aimerais travailler ? 

J’aimerais beaucoup travailler avec Quentin Tarantino, je trouve qu’il a ce talent d’aborder les films d’une façon totalement différente des autres réalisateurs. Il a aussi une façon de diriger les acteurs que j’aime beaucoup, qui les pousse à donner le meilleur d’eux-même. 

Quel est l’aspect le plus difficile dans ton travail ? 

L’attente ! C’est un métier de doute, d’incertitude et de perpétuelle remise en question. On connaît beaucoup de périodes creuses, d’attente de castings et de rôles. C’est aussi très dur d’accepter les refus, mais la passion nous pousse à toujours essayer et à ne pas lâcher. Et il faut se dire que ce n’est pas parce qu’on a fait un film qu’on va forcément en refaire 5 derrière. 

Quel est le projet qui t’a le plus marqué ?

Outlander est le projet qui m’a le plus marqué. C’était mon tout premier casting en anglais pour une série de dimension internationale. Mon agent m’a envoyé passer les essais à Paris, j’y suis allé pour tenter, sans trop d’attente, je me suis dit que j’avais peut-être une chance sur mille d’être pris ! C’est après plusieurs call back, que l’aventure à commencé pour moi. J’avais 13 ans quand j’ai fait ma première apparition dans Outlander et à cet âge je n’étais pas encore conscient de l’importance qu’allait prendre cette série.

Quels souvenirs gardes-tu d’Outlander ? 

J’en garde le souvenir d’un changement de vie : Outlander m’a énormément appris, aussi bien professionnellement que personnellement. La méthode américaine était totalement différente de la méthode française. Pendant mes deux années de tournage, on a partagé avec toute l’équipe des moments très forts qui nous ont tous unis, on avait un lien puissant, on est devenu une famille. J’en garde un excellent souvenir, d’ailleurs je suis toujours en contact avec plusieurs acteurs.

Que penses-tu du personnage de Fergus ? 

Fergus a été un personnage fascinant, extrêmement intéressant à jouer. Il a été élevé par des femmes étant donné qu’il vivait dans une maison close ; il n’a aucune représentation paternelle mais connaît les femmes par cœur. J’ai énormément apprécié incarner Fergus, il a plusieurs facettes, il est maladroit, très loyal, taquin, toujours prêt à aider et à se surpasser, ce qui fait de lui un personnage très attachant. 

As-tu une anecdote de tournage à nous raconter? 

C’était mon premier jour de tournage pour Outlander, je ne connaissais pas encore les acteurs, on ne s’était que très peu vus auparavant. Pour ma première scène, c’était assez drôle, mais je devais dire à l’actrice principale (Catriona Balfe) qu’elle avait de très beaux seins… Comment vous expliquer la gêne que j’ai pu ressentir lors de mon premier jour. Heureusement, elle a su me mettre très à l’aise et tout s’est très bien passé. 

Une scène qui a été dure à tourner pour toi ?

La scène de viol dans Outlander a été très dure à tourner. Mentalement cette scène m’a demandé beaucoup de préparation, heureusement, j’étais entouré par ma famille et par mes coaches pour préparer la scène. 




Ton dernier projet ?  

Huguette, un téléfilm d’Antoine Garceau dans lequel je joue Rémi au côté de Line Renaud et de Romane Bohringer. C’est l’histoire d’une professeure de français retraitée qui va se faire expulser de chez elle par manque de moyens, elle va alors faire son possible pour aider Rémi, élève en échec scolaire passionné d’informatique. 

Agathe Bourdeauducq

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