Robert Zemeckis, l’homme avide d’expériences
The Walk – Rêver plus haut De Robert Zemeckis Avec Joseph Gordon-Levitt, Charlotte Le Bon, Ben Kingsley
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Sortie le 28 octobre 2015
Parfois dans l’ombre de Steven Spielberg, Robert Zemeckis crée pourtant l’événement à chacun de ses films. Inventif et avide de nouvelles expériences, il revient en 2015 avec The Walk, une histoire d’équilibriste qui lui permet de démontrer son savoir-faire technique et son talent narratif. Si The Walk est un film à couper le souffle, on ne peut pas dire que cela soit surprenant étant donné que son réalisateur se nomme Robert Zemeckis. D’un bout à l’autre de sa filmographie, le réalisateur américain (aujourd’hui âgé de 64 ans) n’a cessé de tenter des choses afin d’impressionner le public, et pas seulement visuellement. Après quelques films destinés à se faire les dents (dont À la poursuite du diamant vert, amusant film d’aventure mené par le tandem de La Guerre des Rose, Michael Douglas et Kathleen Turner), c’est avec Retour vers le futur (qui fête cette année ses 30 ans) que Zemeckis entre véritablement dans la cour des grands. Mêlant comédie et S.F., le film ne tarde pas à devenir culte, la patte du réalisateur offrant au scénario toute la modernité visuelle qu’il mérite. Dans ce film et encore davantage dans ses suites (le numéro 2, qui se déroule dans le futur, étant particulièrement impressionnant), la frénésie visuelle d’un cinéaste exigeant et perfectionniste se fait ressentir à chaque seconde. Entre le premier Retour vers le futur et les suivants, Zemeckis a tourné Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, l’un des premiers films à mêler prises de vues réelles et animation, et sans doute le premier à le faire aussi bien. Personnages de cartoon et êtres humains s’y côtoient avec fluidité. Le résultat n’a quasiment pas vieilli, comme pour la plupart des films du maître. Les effets visuels qui permettent à Forrest Gump d’être aussi réussi n’ont eux aussi pas pris une ride, et l’aventure du personnage joué par Tom Hanks qui traverse l’histoire de l’Amérique récente est un film transcendant et bouleversant. Plus sobre lorsqu’il le faut (Contact), n’hésitant pas à donner dans le pur exercice de style (Apparences), Zemeckis aime multiplier les exploits, comme lorsqu’il filme Tom Hanks en solitaire sur son île dans Seul au monde. Et quand il se lance dans la performance capture (technique qui mélange prises de vues réelles et animation, qui donne des fiilms d’animation extrêmement réalistes), il ne fait pas les choses à moitié. Le Pôle Express, La Légende de Beowulf, Le Drôle de Noël de Scrooge : trois films couronnés de succès au box-office bien que difficiles à vendre puisque pas particulièrement destinés aux enfants. Depuis 2012, Zemeckis est revenu aux films en prises de vues réelles, avec des performances techniques impressionnantes et discrètes à la fois. C’est le cas de Flight, stupéfiant drame sur un pilote d’avion alcoolique, qui vaut, entre autres, pour une séquence aérienne ahurissante, que personne n’aurait pu mettre en scène de façon plus convaincante. Le cinéaste réitère l’exploit avec The Walk, qui, comme Flight, n’oublie jamais l’humain mais ne néglige absolument pas la technique. Des films qui font du bien aux yeux, émerveillent les adultes que nous sommes et les enfants que nous étions. Lucile Bellan [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=F8iYr_lfDj8[/embedyt]
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