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Retour sur 5 temps forts des César 2024

Noémie Hamoudi 29 février 2024
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La 49e cérémonie des César s’est tenue vendredi 23 février 2024 à l’Olympia, l’occasion pour nous de revenir sur cinq temps forts de cette soirée.

1- Raphaël Quenard, révélation masculine

Il y avait du beau monde nommé dans la catégorie révélation masculine cette année. Difficile de choisir entre les frères Kircher, Paul et Samuel, pour leur rôle respectif dans Le Règne Animal et dans L’Eté Dernier, Raphaël Quenard dans Chien de la Casse, Milo Machado-Graner époustouflant dans Anatomie d’une Chute et Julien Frison dans le Théorème de Marguerite.

C’est finalement Raphaël Quenard, nommé dans trois catégories différentes, qui a été sacré révélation masculine pour son rôle dans Chien de la Casse. A l’image de son discours, Raphaël Quenard ne laisse pas indifférent. Sa spontanéité et son phrasé particulier éclatent à l’écran. Le jeune grenoblois est un électron libre qu’il est difficile de comparer à un autre acteur de sa génération. Raphaël Quenard apporte une vague de fraicheur dans le paysage cinématographique français, que ce César vient saluer et encourager.




2- Le Règne Animal, une consécration technique

Avec douze nominations, Le Règne Animal de Thomas Cailley était cette année le film le plus sélectionné aux César. Cet ovni avait ébranlé le public dans les salles lors de sa sortie, réunissant plus d’1,1 million spectateurs. Vendredi soir, Le Règne Animal a remporté cinq César techniques bien mérités. La meilleure musique originale, signée par Andrea Laszlo de Simone, le meilleur son, la meilleure photo, les meilleurs costumes et les meilleurs effets visuels. Le Règne Animal ne pouvait passer à côté de ces récompenses, livrant un travail remarquable sur les costumes et les effets visuels notamment.

Même si Paul Kircher et Romain Duris n’ont pas été sacrés pour leur rôle dans Le Règne Animal, nous pouvons saluer leur prestation et remercier Thomas Cailley pour ce film de genre qui a fait du bien au cinéma français.

Cyrille Bonjean, Bruno Sommier, Jean-Louis Autret – César des meilleurs effets visuels pour le Règne Animal © SIPA

3- Le discours de Judith Godrèche

Lors de la 49e cérémonie des César, l’actrice Judith Godrèche a prononcé un discours poignant devant ses pairs. Depuis quelques mois l’actrice dénonce les violences sexistes et sexuelles dont elle a été victime lorsqu’elle était mineure par les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon. L’académie des César lui a offert une tribune pour s’exprimer sur les violences subies par les femmes qui gangrènent le cinéma français depuis trop longtemps. Très émue et déterminée, Judith Godrèche a fait résonner son message :

“Depuis quelques temps je parle, je parle, mais je ne vous entends pas. Où à peine. Où êtes-vous ? Que dites-vous ?”

Elle dénonce le silence qui pèse comme une omerta dans ce milieu. Son discours vient, comme un coup de pied dans la fourmilière, ébranler ce monde archaïque qu’est le cinéma français. En prenant la parole lors de la 49e cérémonie des César, Judith Godrèche incarne une vague d’espoir, le changement est possible, il est en route.

4- Anatomie d’une chute, le palmarès continue

Le film de la réalisatrice Justine Triet, sacré Palme d’Or lors du Festival de Cannes 2023, continue d’enrichir son palmarès. Film au retentissement mondial, il a été récompensé sans grande surprise vendredi soir. Nommé dans onze catégories, Anatomie d’une chute remporte six César dont le meilleur acteur dans un second rôle pour Swann Arlaud, la meilleure actrice pour Sandra Hüller, le meilleur scénario original, le meilleur montage, la meilleure réalisation et le meilleur film.

Justine Triet devient, alors, la deuxième femme a remporté un César pour la meilleure réalisation, après Tonie Marshall pour Vénus Beauté Institut, en 2000.




Depuis Cannes, Anatomie d’une chute rencontre un destin inédit. Rendez-vous le 10 mars aux Oscars pour écrire la suite de l’histoire de ce film qui s’est déjà inscrit comme un chef d’œuvre.

5- Deux César d’honneur pour deux invités d’exception

Comme chaque année, l’Académie décerne un César d’honneur à une personnalité emblématique du cinéma pour l’ensemble de sa carrière. Particularité de cette 49e édition, deux César d’honneur ont été remis.

C’est le réalisateur britanico-américain, Christopher Nolan, qui a reçu en premier son César d’honneur, remis par Marion Cotillard qu’il a dirigé dans Inception et The Dark Knight Rises. Christopher Nolan s’impose aujourd’hui comme l’un des plus grands cinéastes de sa génération, avec des productions grandioses, des scénarios complexes et novateurs mais surtout une passion intacte pour le 7e art. C’est avec beaucoup d’émotion et de fierté qu’il est monté sur la scène de l’Olympia pour récupérer son prix, délivrant un discours d’éloge au cinéma et au public français.




Plus tard dans la soirée, c’est l’actrice, réalisatrice et scénariste française, Agnès Jaoui, qui a reçu un César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. C’est son ami, l’humoriste Jamel Debouzze, qui lui a remis la statuette après un discours émouvant. C’est donc très émue qu’Agnès Jaoui est montée sur scène récupérer son septième César. Car oui, Agnès Jaoui c’est une carrière d’actrice chez Alain Resnais ou Cédric Klapish, mais c’est également une scénariste et réalisatrice talentueuse notamment avec son binôme Jean-Pierre Bacri. Cuisine et dépendances, Un air de famille, Le Goût des autres… tant de films cultes qui ont marqué le cinéma français par leurs dialogues et leur vérité sur les rapports humains.




Plus que jamais en 2024, l’Académie des César soutient un cinéma audacieux et prometteur. Rendez-vous l’année prochaine pour célébrer les 50 ans des César.

Propos de Noémie Hamoudi

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