Raphaël Perchet et Coline Aymard d’Echo Studio : “Inspirer le changement”

Dans le cadre du cours “Comment la culture change”, animé par La Poursuite du Bleu, les étudiants de l’ICART en 5e année de MBA Ingénierie culturelle et management ont fait la rencontre de Raphaël Perchet et Coline Aymard, directeur général et responsable des campagnes d’impact au sein d’Echo Studio.

Echo studio, au départ, la réunion de Serge Hayat (financier et entrepreneur du cinéma), Yves Darondeau et Emmanuel Priou (producteurs chez Bonne Pioche production), fondateurs et associés et Jean-François Camilleri lui-même fondateur, associé et président (Ancien président de The Walt Disney Company). En 2017, ils s’associent avec la vocation de faire des films qui ont un fort impact sur les enjeux du monde actuel.

Quelles sont les actions engagées mises en place par Echo Studio ?

Echo Studio c’est la première société de production en France qui introduit le métier de producteur d’impact. Nos campagnes d’actions vont de pair avec des films engagés où l’humour et l’émotion sont maîtres. Notre but, c’est de transformer une émotion en action concrète. Ces campagnes se matérialisent par une plateforme digitale, dont l’URL peut se retrouver au début du générique, ou dont le QR code se retrouve sur les affiches du film…C’est un des moyens que nous pouvons mettre en place pour rediriger directement le
spectateur vers des actions concrètes, où il trouvera toutes les informations nécessaires
pour rejoindre une action. Nous sommes également très attentifs à l’aspect écologique de
nos moyens de production déployés pour nos films et lors de nos campagnes d’impact.
L’essence de notre société de production est d’appliquer nos propres maximes. On soutient
une cause qui a un sens, on s’entoure des personnes compétentes et légitimes (ONG, fondations, associations, experts…) pour la défendre. En somme, nous allions nos forces pour faire progresser ses causes sociétales.

On dit souvent que le cinéma est un métier de passion, qu’il s’impose à nous comme une vocation. En nous étayant votre parcours, pouvez-vous nous dire si ce fut votre cas ?

Raphaël Perchet : Ma vie professionnelle est d’abord celle d’une reconversion (rires). Ni mes études, ni mes premières expériences professionnelles ne me prédestinaient au secteur cinématographique. J’ai d’abord été avocat d’affaires. Et puis, la vie vous offre des opportunités, des rencontres qui bousculent votre chemin et vous amènent vers d’autres horizons. Ce fut mon cas. J’ai évolué dans le monde de la production du cinéma jusqu’à ce fameux coup de téléphone de Jean-François Camilleri, président de Disney France. Le genre de rendez-vous que vous ne manquez pas dans votre carrière. Il m’a présenté son dernier projet : Echo Studio. Et j’ai tout de suite été conquis par l’idée. C’est donc en 2019 que j’ai intégré l’équipe en tant que “Managing Director”, un métier qui me passionne.

Coline Aymard : J’ai instinctivement lié mes études à ma passion cinématographique. J’étais fascinée par les métiers d’image et j’ai monté un festival de cinéma dans le cadre de mon cursus académique à Sciences Po paris. J’ai d’abord travaillé chez Amnesty International où j’ai exercé le métier de chargée d’évènements et d’actions culturelles. Mes expériences au sein d’Action contre la Faim ainsi que Change.org ont profondément marqué ma vie professionnelle car riches d’apprentissages. J’ai ensuite entendu parlé d’une ouverture de poste chez Echo Studio en tant que producteur d’impact, un métier qui mêle le métier de chargé de campagne en ONG à celui de chargé de marketing pour le cinéma. C’est une aventure passionnante dans laquelle je produis des campagnes d’impact lancées à la sortie de nos films engagés.

Quelle a été votre meilleure campagne d’impact ?

Nous avons mis du temps à trouver un équilibre. À l’arrivée de Coline en 2021, nous avons que quelques semaines pour lancer nos deux premières campagnes, ce qui nous empêchait d’atteindre de vrais objectifs de changement et de créer des partenariats pérennes. Mais grâce à nos expériences, les campagnes sont désormais construites main dans la main avec les réalisateurs, les partenaires associatifs et les décideurs pour suivre le projet du film de sa création à sa sortie en salle.

Quels sont les enjeux et les actions mises en place pour une campagne d’impact ?

L’une des choses les plus dures, c’est d’arriver à embarquer à la fois l’ensemble des acteurs du monde du cinéma (distributeurs, exploitants, comédiens, réalisateurs…) et l’écosystème associatif autour de la cause, ainsi que des fondations qui peuvent aider à financer ces campagnes. En effet, les partenaires comme les ONG et les mécènes ont un rôle considérable à jouer dans ces campagnes impactant, ce sont eux qui vont apporter une légitimité en plus, et inviter les autres à suivre la marche. Les projets les plus aboutis sont ceux pour lesquels nous avons eu un alignement entre ces différents mondes.

Propos recueillis par Agathe Ansaldi, Emma Cohen, Jeanne Rigaud et Clémence Potellet

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