Quand la France s’inspire du Québec
Un village presque parfait Avec Didier Bourdon, Lorant Deutsch, Elie Semoun Durée : 1h38 |
Sortie le 11 février 2015
Avec la sortie d’Un village presque parfait, la tendance du cinéma français à piocher parmi les comédies québécoises se confirme. Petit retour sur quelques emprunts pas toujours réussis de la part de réalisateurs français parfois peu inspirés. Le cinéma français n’a hélas guère besoin de faire son marché ailleurs pour produire des comédies de piètre qualité. Une constante est néanmoins à remarquer : les producteurs français ont de plus en plus tendance à se diriger du côté du Québec pour trouver des modèles qui les inspirent.C’est ainsi qu’en trois ans, pas moins de trois comédies made in Québec ont été refaites en France (sans compter les emprunts inavoués, plus difficiles à repérer). Le grand méchant loup, réalisé par Nicolas et Bruno (auteurs des Messages à caractère informatif et du film La personne aux deux personnes) est ainsi un remake des Trois p’tits cochons, comédie de Patrick Huard dans laquelle trois frères en proie au doute affectif étaient tentés de céder au démon de midi. Etonnant de constater que des auteurs à l’univers aussi singulier aient eu besoin d’aller emprunter des idées au Québec, pour un résultat plutôt moyen. Plus récemment, c’est le Starbuck de Ken Scott qui a fait l’objet d’un double remake : outre Delivery man, remake américain réalisé par Scott lui-même, on a pu découvrir un Fonzy peu inspiré malgré l’énergie de José Garcia. Et voici que La Grande Séduction, film réalisé en 2003 par Jean-François Pouliot (qui attira tout de même 500.000 spectateurs en France), fait à son tour l’objet d’un remake réalisé par Stéphane Meunier (l’homme derrière Les yeux dans les bleus). On peut parier que le succès du film de Meunier sera très largement inférieur à celui du film de Pouliot… Ce que les réalisateurs français semblent ne pas bien comprendre, c’est que la raison du succès des films précédemment cités, c’est… le Québec. Tout comme les films les plus célèbres de Denys Arcand n’auraient sans doute pas eu le même retentissement s’ils avaient été tournés par des français, ces comédies québécoises à succès bénéficient de cette chaleur québécoise, de cet accent aux charmes communicatifs… En France, tout cela ne laisse place qu’à un esprit gentiment beauf, sans identité, qui ne séduit le public qu’en quantités très limitées. Ce qui ne devrait pas empêcher les remakes français de film québécois de continuer à fleurir durant les années à venir. Lucile Bellan [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=bHu02XPa5-Q[/embedyt]
[Image 2015 © SND] |
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