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Simon Fauquet – Réalisateur

29 mai 2011
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Il est 12h30 devant le cinéma Gaumont Capucines, Simon Fauquet est déjà là. Il tient à la main un magazine de photographies qui entoure un livre de la collection « Fantasy » de chez Pocket et vous salue avec un sourire amical. Cheveux hirsutes, lunettes noires et vêtu d’un simple T-shirt sous un polo, Simon Fauquet est en plein montage de son premier long métrage. « Je suis tous les jours dessus en ce moment. En moyenne, je garde seulement 5 secondes d’images pour 4 heures de montage ! On a tourné le film à Kyoto car après avoir vu Enter the void de Gaspar Noé qui se déroule à Tokyo, j’ai préféré changer de ville. Le film raconte l’histoire d’un jeune cinéaste, le genre maudit, qui va devoir se résoudre à rencontrer un fameux yakuza cinéphile pour financer son film. »

Le pitch est de circonstance avec notre déjeuner puisque Simon Fauquet nous conduit dans un des restaurants japonais de la rue Saint-Anne. « J’ai travaillé aux alentours et chaque midi, j’en essayais un différent. » Inutile de lui demander si l’Asie le fascine, la réponse vient naturellement. « J’ai toujours été fasciné par le continent asiatique. Après deux ans passés en droit à Nanterre, j’ai effectué un voyage avec des amis entre le Laos et la Thaïlande, suite à la création d’une association dont l’une des missions est de construire une école dans un camp de réfugiés. Nous avons même engagé des profs pour assurer les cours sur place. Puis, je suis revenu à Paris pour faire l’EICAR. »

Un apprentissage asiatique

C’est lors de sa formation que Simon va rencontrer ses multiples partenaires avec qui il va monter un collectif intitulé C-Reas (www.c-reas.com). « Le C fait référence au groupe auquel on a été affectés à notre arrivée dans l’école. On eu d’ailleurs de la chance car ce genre d’institution peut regorger d’amateurs et de faux passionnés. C’est en tout cas une très bonne école pour la pratique car elle permet de disposer d’un matériel adéquat pour tourner des films. Tout dépend de votre motivation après. » Celle de Simon est bien présente. En trois ans d’études, il aura tour à tour été chef opérateur, figurant, cadreur, réalisateur, technicien… Mais ses vraies expériences se sont faites avant tout à l’étranger entre ses années d’études.

« Je suis arrivé en Thaïlande avec seulement 20 euros en poche. Heureusement pour moi, le patron de la Guest House où je séjournais m’a demandé si pour gagner un peu d’argent je voulais bien devenir figurant sur le tournage d’un film américain. J’ai tout de suite accepté et j’ai réussi à gravir quelques échelons sur le plateau. Le film s’appelle Shanghai mais n’est pas encore sorti en France. Il est réalisé par Mikaël Hafstrom (Le Rite, Dérapage, Chambre 1408) et l’acteur principal est John Cusack que j’ai ainsi pu rencontrer. Après cette expérience, j’ai été appelé sur un tournage d’un film bollywoodien où j’ai du remplacer le chef opérateur qui était un jour arrivé ivre mort avec une prostitué autour du bras. Un sacrée expérience ! »

Le pluralisme des genres

Avec ce bagage en main, le reste de ses études passe très vite. Entre temps, il aura réalisé Reload, un court-métrage avec des acteurs chinois tournés dans les sombres recoins de la station Olympiade rendant hommage aux mangas japonais tel Akira.

« La culture asiatique me fascine. En Europe, on catégorise beaucoup trop tandis que les asiatiques apprécient davantage le pluralisme des genres. Il suffit de voir les œuvres de réalisateurs comme Bong Joon-ho, Sono Sion, Kim Jee-woon pour s’en rendre compte. Leur force est de savoir marier des genres opposés tels que l’horreur, l’absurde, le drame ou encore l’humour. »

Pour la fin de ses études, il co-réalise avec un ami D, un film de science-fiction entre rêve et réalité. « Disons que ce film est mon premier vrai court-métrage et que j’ai eu la chance de rencontrer un magnifique acteur avec Bruno Guillot. J’ai aussi travaillé sur le court-métrage d’un ami avec François-Xavier Demaison où j’étais assistant-réalisateur. Mais je dois avouer ne pas aimer l’ambiance qui peut exister sur un plateau français. Il y a un vrai manque de respect entre les uns et les autres, personne ne se parle vraiment et une certaine arrogance émane de cette atmosphère. Sur les tournages étrangers, vous êtes bien mieux considéré. » Quand on lui demande ce qu’il fait donc encore en France, il répond de but en blanc : « J’ y ai encore plusieurs projets. Je dois tout d’abord finir le montage de mon premier long-métrage. Puis je travaille sur d’autres projets avec d’autres amis et j’attends surtout de réaliser mon prochain film qui se tournera si tout va bien en Thaïlande. Ce sera un mix entre The Chaser, Frantic, Hostel et Taken. Mais je préfère ne pas trop en parler pour le moment ! »

Nul doute que Simon Fauquet a encore du pain sur la planche. Il nous quitte après un dernier café dans une bistro typiquement parisien. Peut-être est-ce là sa vrai force : mélanger les genres en passant d’une culture à une autre.

Edouard Brane

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