“Pension complète” de Florent Emilio Siri : étranges trajectoires
Pension complète De Florent Emilio Siri Avec Gérard Lanvin, Franck Dubosc, Pascale Arbillot Durée : 1h25 Sortie le 30 décembre 2015 |
Sortie le 30 décembre 2015
On n’attendait pas Florent Emilio Siri à la tête d’un film tel que Pension complète, jeu de massacre comique avec Gérard Lanvin et Franck Dubosc. Une trajectoire étonnante, à l’image de celle de Jean-François Richet cette année… Le dernier film de Florent Emilio Siri était Cloclo, biopic à l’américaine de Claude François. À l’américaine, c’est-à-dire ambitieux, jouant à la fois la carte du grand spectacle et celle du drame torturé. Avant cela, Siri était allé s’aventurer aux Etats-Unis, où il avait réalisé Otage, avec Bruce Willis en tête d’affiche. La collaboration entre les deux hommes s’était si bien déroulée que Siri avait même été pressenti pour réaliser Die Hard 4 (finalement échu à Len Wiseman). D’autres projets hollywoodiens avaient également failli lui être confiés… Il faut dire que celui qui réalisa le joli Une minute de silence puis le saisissant Nid de guêpes a toujours eu un fort potentiel de cinéaste. Fin 2015, Siri revient avec Pension complète, une comédie qui réunit Gérard Lanvin et Franck Dubosc, les deux héros du film Camping, qui incarnent ici les deux maris successifs d’une même femme interprétée par Pascale Arbillot. Leur guéguerre pour s’attirer définitivement les faveurs de la femme de leurs rêves donne lieu à un jeu de massacre gentillet, le tout au service d’une comédie sans grande prétention, même si tenter de faire rire n’a rien d’une gageyre. Le film est mis en scène de façon plutôt sommaire, son écriture est somme toute assez classique. Impossible de comprendre pourquoi Siri, après des projets ambitieux, est arrivé là-dedans. La comédie est un genre noble, mais une comédie aussi planplan, c’est à n’y rien comprendre… On n’avait pas plus compris le choix de Jean-François Richet de signer, aux côtés de Lisa Azuelos, un remake du Moment d’égarement de Claude Berri, avec en têtes d’affiches François Cluzet et Vincent Cassel. Vincent Cassel, oui, celui qui avait interprété Jacques Mesrine dans le diptyque réalisé par Richet lui-même. Comme Siri, Richet est un cinéaste ambitieux. En témoignent ses premières oeuvres, dont Ma 6t- va crack-er, mais aussi son film américain à lui, Assaut sur le central 13, remake plus qu’honorable de l’Assaut de John Carpenter (même si les deux films n’ont finalement pas tant de choses en commun). Après de telles réussites (et un César du meilleur réalisateur pour Mesrine), il est assez incompréhensible de voir Richet se compromettre dans un projet aussi inconséquent. À croire que les producteurs français n’entendent pas offrir de gros budgets ou de beaux projets à leurs réalisateurs les plus talentueux… Lucile Bellan [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=cerboqs5De[/embedyt] [Image 2015 © Studio Canal] |
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