« Neuilly sa mère, sa mère » et les suites tardives
Neuf ans après Neuilly sa mère, l’équipe du film revient avec une suite qui espère renouveler avec le succès du premier volet. Mais les suites qui arrivent tardivement ressemblent souvent à de fausses bonnes idées…
2,5 millions d’entrées : c’est le score surprenant réalisé par Neuilly sa mère à sa sortie en août 2009. Le film de Gabriel Julien-Laferrière, écrit par un certain Philippe de Chauveron (Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?), a bénéficié d’un accueil positif de la part de la critique, mais surtout d’un bouche-à-oreille tonitruant. Il est vrai que cette comédie sur le télescopage de deux mondes marchait plutôt bien, avec de nombreuses références au quinquennat du président d’alors, Nicolas Sarkozy.
C’est sous la présidence d’Emmanuel Macron que sort la suite du film, malicieusement nommée Neuilly sa mère, sa mère. Les héros incarnés par Jérémy Denisty et Samy Seghir ont bien grandi, mais leurs motivations n’ont pas réellement changé. Le public, lui, a vieilli autant qu’eux. Sera-t-il prêt à se replonger dans leurs aventures neuf ans après les premières ? C’est tout le mal qu’on souhaite à l’équipe du film, même s’il est permis de douter que les chiffres du premier film soient atteints.
L’un des problèmes avec les suites tardives, c’est que les spectateurs et spectatrices finissent parfois par oublier les personnages, surtout lorsque, comme avec Neuilly sa mère, ils ne sont pas pleinement entrés dans la culture populaire (à la différence des Bronzés, par exemple). Malgré les rediffusions télévisées, l’envie s’émousse, et la tentation d’attendre justement que le film passe à la télé est extrêmement attirante.
Du côté des films français, on se souvient que Les Bronzés 3 avait réalisé un carton (plus de 10 millions d’entrées), mais que sa piètre qualité avait déçu le public, qui ne l’a pas hissé ensuite à la hauteur des deux premiers films cultes. 18 ans après, la suite de Trois hommes et un couffin par Coline Serreau, s’était péniblement hissée à 1,5 million d’entrées, soit 7 fois moins que le film précédent. La curiosité d’une partie du public aura permis au film d’amasser un nombre substantiel d’entrées dans les premiers temps, avant que le tout petit niveau du film ne vienne le rattraper. Même chose pour Les Trois Frères, le retour, Les Visiteurs – La Révolution, Le Coeur des hommes 3 ou La Vérité si je mens ! 3.
Aux Etats-Unis aussi, les suites tardives laissent souvent à désirer : Die Hard 4 est arrivé 12 ans après Une journée en enfer, Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal 19 ans après La Dernière Croisade, Scream 4 11 ans après le numéro 3, Trainspotting 2 20 ans après un premier film tellement culte… On peut néanmoins citer des exemples nettement plus positifs, qui ont allié succès au box-office, reconnaissance critique et accueil enthousiaste du public. C’est le cas de Toy Story 3, qui aura mis 10 ans à arriver, mais aussi du Parrain III, certes considéré comme le moins bon film de la trilogie, mais dont la sortie 17 ans après le deuxième volet aura néanmoins suscité pas mal d’enthousiasme. Récemment, Les Indestructibles 2 aura mis 14 ans à arriver, mais cela aura largement valu le coup d’attendre tant ces retrouvailles avec la famille de super-héros s’avère réussie.
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