“Nadia, Butterfly”, une plongée au cœur de la natation olympique
© Les Alchimistes
Pascal Plante, réalisateur canadien et ancien nageur professionnel, livre avec Nadia Butterfly, son second long-métrage sélectionné en compétition officielle à Cannes en 2020, un puissant témoignage de la carrière d’athlète olympique.
Nadia est nageuse professionnelle au sein de l’équipe olympique canadienne des Jeux Olympiques de Tokyo de 2020. Après une épreuve qui lui vaut la gloire et les encouragements de son équipe, elle prend la décision controversée de quitter la vie de sportive professionnelle, parsemée de concessions, sacrifices en tous genres. La vie du village olympique, la fête et le relâchement lui permettront de sortir sa tête de l’eau, mais ce n’est pas sans conséquences. Une pléiade de doutes, de questionnements, de remises en question soulève chez elle une absence de repères. Nadia est alors face à un constat, elle ne sait qui elle est.
La vie d’athlète professionnel, un sacrifice

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Concourir pour la médaille, avoir une équipe, une nation entière derrière soit, rares sont ceux qui ont le privilège (ou la malchance) de le vivre. La pression rythme leur quotidien. Entre les questions des journalistes, la tension presque suffocante qui règne autour de la piscine, les analyses de sang, la prise de poids, les entraînements, la place n’est pas à l’erreur pour la sportive. Pascal Plante, réussie avec brio la restitution de cette tension insoutenable. Le silence et la concentration rythment le quotidien de l’athlète qui se retrouve le moment venu, seule face à l’épreuve. Des épreuves qui sont par ailleurs menées par de jeunes gens qui n’ont sans doute pas la capacité d’endosser la lourde charge que la compétition entraîne. Les cadres serrés et les plans réfléchis réussissent à livrer le portrait d’une athlète qui réussit à prendre du recul sur non pas sa carrière, mais bien sa vie.
Un casting d’ancien nageur professionnel
Si le film se tient au plus près de ce qu’est la vie d’un sportif professionnel, ce n’est pas un hasard. En effet, le réalisateur est un ancien nageur professionnel. De la même manière, le casting est composé pour la plupart de nageuses encore en activité qui ont pour la plupart participé aux compétitions olympiques. Ainsi, le film se tient au plus près de la vie réelle des sportifs. L’ambiance des villages olympiques, loin des fantasmes médiatiques, les conversations ainsi que la relation entre les nageuses sont proches du réel. Les scènes de compétitions sont à couper le souffle et le film en lui-même est tout en frisson tant, le réalisme est monter à son paroxysme.

© Maxime Cormier/Némésis Films
Nadia, Butterfly un drame passionnant sur la remise en question sort en salle le 4 août.
Julian Debiais
À lire également sur Artistik Rezo : “Nadia, Butterfly” : Pascal Plante nous plonge dans les coulisses des J.O – Au cinéma le 4 août
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