Mes 5 films préférés avec Nicolas Duvauchelle
À l’occasion de la sortie de Une Sirène à Paris, Lucile Bellan se mouille et détermine, dans l’ordre, son top 5 des meilleurs films interprétés par Nicolas Duvauchelle.
Numéro 5 : Bonhomme de Marion Vernoux
Toujours sous-estimée, Marion Vernoux (Love etc. signe un film totalement à son image, c’est-à-dire empreint de fantaisie malgré la gravité de son sujet. Dans le rôle de Piotr, qui perd une grande partie de ses facultés intellectuelles (mais pas sa libido) suite à un accident de voiture, Duvauchelle fait des merveilles, évitant les pièges d’une prestation-performance. Le duo qu’il forme avec la formidable Ana Girardot s’épanouit dans une tendre dureté qui ne ressemble à rien d’autres… sauf à du Vernoux.
Numéro 4 : Trouble Every Day de Claire Denis
Attention les yeux : avec ce puzzle mêlant recherche scientifique et amours cannibales, Claire Denis frappait extrêmement fort, entourée d’un casting foisonnant et impressionnant. Vincent Gallo et Béatrice Dalle font partie des protagonistes les plus mémorables de cette aventure d’une incroyable singularité, qui soulève le cœur tout en excitant le cortex. Qui a croisé le regard terrifié de Nicolas Duvauchelle lors d’une de ses scènes avec Béatrice Dalle ne pourra pas l’oublier de sitôt.
Numéro 3 : Avril de Gérald Hustache-Mathieu
Pour son premier long-métrage, celui qui réalisé ensuite Poupoupidou signait une curiosité : l’histoire d’une jeune femme élevée dans un couvent, et partant rencontrer un frère jumeau dont elle ignorait l’existence juste avant d’entrer dans les ordres. Cette aventure-là est d’une humanité folle, et la rencontre entre la bouleversante Sophie Quinton (Qui a tué Bambi ?) et un Nicolas Duvauchelle d’une douceur rare produit quelque chose d’infiniment gracieux, où même une leçon de peinture peut faire monter les larmes aux yeux.
Numéro 2 : Je ne suis pas un salaud d’Emmanuel Finkiel
Violemment agressé dans la rue, Eddy désigne Ahmed comme le coupable alors qu’il sait que ce n’est pas lui. S’ensuit un long périple intérieur (mais pas seulement pour cet homme marié, père de famille, qui finit par réaliser la monstruosité de ses actes et tente désespérément d’inverser la machine. Mais l’œil d’Emmanuel Finkiel est impitoyable, et rien ne sera aussi simple. Dans le rôle de cet homme coupable mais perdu, Duvauchelle est incroyable, livrant une performance aussi intellectuelle que physique.
Numéro 1 : Happy Few d’Antony Cordier
Deux couples. Combien de possibilités ? À la tête d’une filmographie encore courte mais absolument parfaite, Antony Cordier (Douches froides, Gaspard va au mariage) signe une « comédie de mœurs » (l’expression existe-t-elle encore en 2020 ?) autour de la multiplicité des désirs et des amours. Le film questionne notamment la notion de fidélité avec une acuité absolument renversante. Le quatuor composé de Marina Foïs, Élodie Bouchez, Roschdy Zem et Nicolas D. fonctionne à plein régime. Dans Happy few, il y a de la sensualité, de l’inquiétude et de la farine, à doses à peu près égales. Brillantissime.
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