Maryam Touzani, portrait d’une femme inspirante
© D.R.
Née en 1980 sous le soleil tangérois du Maroc, mais surtout née pour changer les mœurs d’un pays encore trop fermé, Maryam Touzani a choisi comme instrument de dialogue le cinéma.
Après avoir suivi des études de journalisme à Londres, l’artiste est très vite rattrapée par sa passion dévorante pour le cinéma et par ses talents de réalisatrice. Trop consciente que la parole n’est pas ou très peu donnée aux femmes au Maroc, Maryam Touzani range instinctivement son art de leur côté et cherche à travers la beauté des images du 7e art, à faire passer des messages forts et engageants.
Razzia ou encore Adam. À travers ces films, Maryam Touzani se met et met en scène des femmes recherchant le goût de la liberté au profit de celui de la pression sociale.
Deux femmes séparées par leurs classes sociales mais ayant des points communs : l’envie de vivre, la puissance dans le regard, la détermination, auxquelles on ajoute une pointe de provocation, du charme, une forte personnalité, et voici le portrait de Maryam Touzani.
Un exemple pour la nouvelle génération de marocain(es) : une femme inspirante vue sur plusieurs tapis rouges et pour qui la carrière est loin d’être terminée.
La fiction est-elle si éloignée de la réalité dans les films de Maryam Touzani ?
La bourgeoisie féminine marocaine se reconnaît-elle dans le personnage élégant, d’apparence heureuse mais vide de sourire et de bonheur, assoiffé d’une vie libre sans contrainte ni jugement ? Ce personnage est incarné par Maryam elle-même dans Razzia. Toutes les femmes du pays se reconnaissent-elles dans cet autre personnage, incarné dans Adam par la talentueuse Nisrin Erradi, angoissé d’enfanter hors mariage et apeuré à l’idée de la découverte d’une relation sexuelle non conjugale par sa famille ?
C’est à travers ce fil rouge que Maryam Touzani écrit et réalise ses œuvres, c’est par ce même fil qu’elle cherche à briser le tabou de certains sujets sur lesquels les marocains sont encore trop pudiques pour s’exprimer. Et c’est toujours par ce procédé que l’actrice et réalisatrice cherche à changer les mœurs ou du moins à confronter la société marocaine à ces réalités encore considérées comme des sujets tabous.
Canne ou encore la présélection du film Adam pour représenter le Maroc aux Oscars 2020, jusqu’où ira la détermination inspirante de la réalisatrice ?
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