Marlon Brando, une légende du cinéma américain
S’il existe un acteur américain par excellence, c’est Marlon Brando : il fut l’acteur des révolutions cinématographiques, des combats politiques, des rôles cultes et des scandales.
Né au Nebraska, Brando grandit avec un père absent et une mère alcoolique, actrice ratée à Hollywood ; il quitte son Midwest natal pour New York, où il prend des cours de théâtre. Rapidement repéré, il convainc également le public de la ville, et encontre alors Elia Kazan. Le réalisateur le prend pour le rôle principal du film Un tramway nommé désir. C’est un triomphe tel qu’il lui ouvre les portes d’Hollywood : c’est le début d’une légende, scrutée pendant plusieurs décennies.
Sex-symbol absolu du cinéma américain, pur produit de l’Actors Studio, il tournera avec les plus grands de son époque comme Mankiewicz, Chaplin ou Sydney Lumet. Du western à la comédie musicale, tous les styles y passent. Brando accepte tous les rôles, notamment par souci financier. Se retrouvant au début des années soixante-dix avec l’image d’un acteur dépassé, il accepte le rôle de Vito Corleone dans le film Le Parrain du génialissime Francis Ford Coppola. Il refuse de jouer dans la suite du film mais Brando et Coppola se retrouvent sur le tournage d’Apocalypse Now.
Des scandales vont aussi jalonner la vie de Brand : son fils Christian va par exemple être enlevé par sa mère, qui va l’emmener dans une communauté hippie au Mexique. Brando va engager un détective privé connu du tout Hollywood, Jay J. Armes, qui a deux crochets à la place des mains. Le détective récupère l’enfant, mais Christian sera plus tard impliqué dans l’un des procès les plus chers de l’histoire des États-Unis, suite au meurtre du compagnon de sa demie sœur après une consommation excessive de drogue et d’alcool.
Brando mourra obèse, alité et auréolé d’une gloire très lointaine. Fanatique de l’Actors Studio, son style, sans l’avoir inventé, est aujourd’hui repris dans toutes les productions américaines. Son importance culturelle dépasse les limites du cinéma puisqu’il va défendre les droits civiques des Noirs en 1973 et refuser un Oscar pour protester contre les conditions de vies des Premières Nations aux États-Unis.
Jacques-Emmanuel Mercier
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