Maïmouna Doucouré, de passionnée à femme passionnante
Réalisatrice de films sociaux et dénonciateurs, Maïmouna Doucouré mène un combat artistique visant à éveiller les consciences, déjà trop et de plus en plus endormies, sur des faits alarmants de la société.
Mignonnes ou encore Maman(s), deux films dans lesquels on voit le monde à travers un regard vulnérable, doux, triste, mais plein d’espoir. Un regard qui rappelle peut-être celui de la réalisatrice mais surtout un regard universel dans lequel on peut tous se reconnaître. Ce regard c’est notre regard d’enfant face à un monde où l’hypersexualisation des jeunes filles arrive très tôt et devient de plus en plus courant, un monde où le consentement sexuel se place à treize ans, où les jeunes filles sont de plus en plus influencées par le fait de devenir des femmes-enfants. Maïmouna Doucouré utilise sa parole d’artiste pour dénoncer ces faits, simplement en les mettant en avant, ce qui choque probablement plus au 21e siècle dans un film que dans la vie réelle.
“Les jeunes filles sont biberonnées avec des images où plus la femme va être sexy, plus elle aura de likes ou de followers à travers les réseaux sociaux.”
Une pensée féministe, une histoire inspirante pour la nouvelle génération de femmes et d’artistes à venir mais surtout, un modèle de réussite. La réalisatrice, née dans un environnement où la réussite n’est pas promise, nous montre pourtant qu’aucune barrière n’existe à celle-ci, que la passion prime toujours, que la féminité rime avec le fait de penser et de créer. Elle nous rappelle également que le cinéma est bien plus qu’un art, c’est une arme et un moyen de dialoguer, ayant pour but de changer les mœurs.
Ces deux projets portent Maïmouna Doucouré sur le devant de la scène des César : gagnante du meilleur court métrage aux César 2015 avec Maman(s), la réalisatrice est aujourd’hui nominée dans la catégorie du meilleur premier film aux César 2021, avec Mignonnes.
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