Liam Neeson, d’acteur à gros dur
Night run De Jaume Collet-Serra Avec Liam Neeson, Ed Harris, Joel Kinnaman Durée : 1h54 |
Sortie le 11 mars 2015 Plus une année ne s’écoule sans son film d’action riche en testostérone et en Liam Neeson. La carrière de l’acteur irlandais a effectué un tournant surprenant, le transformant sur le tard en roi des vengeurs à gros bras… Retour sur une évolution déroutante. Il y a vingt et un ans, Liam Neeson était nommé à l’Oscar du meilleur acteur pour sa prestation en Oskar Schindler dans le film de Steven Spielberg. Une sorte d’apogée dans la carrière de celui qui ne gagna pas la précieuse statuette cette année-là, battu par Tom Hanks pour son rôle dans Philadelphia. Ce n’est pas le seul fait d’armes de l’acteur : des débuts (ou presque) dans le mémorable Excalibur de John Boorman en 1981, un rôle d’envergure dans Mission de Roland Joffé, Palme d’or 1986, une prestation terrifiante dans le Darkman de Sam Raimi en 1990… Même Woody Allen a fini par s’intéresser à cet acteur au physique impressionnant (1 mètre 93 et des épaules de déménageur), qu’il a embauché pour l’un de ses plus puissants vaudevilles, Maris et femmes. Livrant des prestations variées, jouant de son physique pour incarner des personnages célèbres (Rob Roy, Michael Collins), il a ensuite fait fondre les geeks avec son rôle dans le premier épisode de la deuxième trilogie Star wars, puis les romantiques avec sa prestation dans le choral et délicieux Love actually. Tout semble avoir basculé en 2008, année de tournage de Taken. Dans ce film produit par Luc Besson (et réalisé par Pierre Morel, mais on s’en fiche un peu), il incarnait un ancien agent de la CIA débarquant à Paris pour retrouver sa fille enlevée par des méchants. Suivirent Taken 2 et Taken 3, réalisés cette fois par Olivier Mégaton, dans lesquels son personnage continuait à pratiquer la loi du talion et à flirter avec la torture pour sauver sa famille. Ces incursions bourrines auraient pu n’être qu’une passade pour Neeson, mais celui-ci semble persister et signer, en faisant toujours preuve d’une vraie fidélité. Fidélité envers Europa Corp (la maison de Luc Besson), mais également envers Jaume Collet-Serra, qui, en quelques années, l’a dirigé dans Sans identité, dans Non-stop, puis dans Night run, trois films dans lesquels l’acteur ne desserre pas les dents, trop occupé à flinguer du méchant et à dénouer des écheveaux parfois grotesques. On semble avoir perdu Liam Neeson, qui semble pourtant parvenir à livrer des prestations toujours dignes, malgré l’inanité de certains des scénarios qu’il accepte de tourner. Espérons qu’on le reverra, au moins de temps à autre, dans des films moins anecdotiques et moins bêtement tapageurs que les Taken et autre Night run… Lucile Bellan [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=oNyQvRE4YmU[/embedyt]
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