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Les révolutions du cinéma

Zoé Lunven 28 mai 2020
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La Nouvelle Vague, un nouveau cinéma © Le Parisien

À l’image du cinéma avant-gardiste des générations d’après-guerre, le cinéma est plus que jamais engagé : il donne une nouvelle vision du monde pour changer le regard du spectateur. Réalistes, humanistes, provocateurs ou satyriques, les films se font l’échos de l’actualité.

La Nouvelle Vague française, début d’un engagement du cinéma

La Nouvelle Vague en a inspiré plus d’un, en commençant par les réalisateurs européens.

En Pologne, où les films sont réalisés sous forme d’essai : on retrouve les formes filmiques révolutionnaires de Godard. Suivra ensuite la Tchécoslovaquie, où de longs métrages pleins de spontanéité et de jeunesse seront diffusés sur les écrans, bientôt imités par la Hongrie.

En Allemagne naît un mouvement similaire à la Nouvelle Vague, fondé par le Manifeste Oberhausen prônant cinéma d’auteur et cinéma engagé. 

À son tour, le cinéma québécois s’inspire du cinéma français et cite même dans ses films les grands réalisateurs de la Nouvelle Vague.

“En Allemagne, comme déjà dans d’autres pays, le court métrage est devenu l’école et le champ d’expérimentation du long métrage. Nous proclamons notre ambition de créer le nouveau cinéma allemand. Ce nouveau cinéma a besoin de nouvelles libertés.” Oberhausen, 1962

Le cinéma italien, une révolution politique

Depuis plusieurs années le cinéma italien a perdu de son importance internationale. Un tiers des films dans les cinémas parisiens des années 1970 étaient italiens.

En 1922, l’arrivée du pouvoir autoritaire de Mussolini, marque le début de la propagande au cinéma. Grand cinéphile, il crée un certain nombre d’institutions qui ont permis le développement du cinéma italien, comme la Cinecittà, grands studios équivalent d’Hollywood à Rome ; le Festival de Venise ; ou bien le Centre expérimental du cinéma. Son idée est de montrer des choses légères, futiles sans jamais parler de sujets sérieux ou polémiques. Volonté d’endormir la population. C’est le “cinéma du téléphone blanc”. 

À partir de la fin de la guerre, les jeunes réalisateurs se révoltent et réalisent des films au comportement opposé à la propagande de Mussolini. On appellera leur mouvement, le néo-réalisme. Leur but : montrer la réalité, la misère après-guerre.Leurs films sont tournés dans la rue, on parle de sexualité, de pauvreté, de fragilités et de prostitution.

Les plus grands auteurs sont Luchino Visconti, Roberto Rosselini et Vittorio De Sica.

Le Voleur de Bicyclette, Vittorio De Sica © Institut Lumière

Le cinéma brésilien, entre Nouvelle Vague et néoréalisme

À l’autre bout du monde, le cinéma brésilien fait lui aussi sa révolution. Menacé de disparition à la fin des années 1950, le Cinema Novo s’inspire de la révolution cinématographique italienne. C’est une vraie contestation politique.

Comme en Italie, les films sont réalisés avec un budget serré et une idée principale : montrer simplement la vie quotidienne dans les rues brésiliennes. Décors naturels et absence de professionnels en font l’authenticité.

Peu à peu la France devient elle aussi une source d’inspiration pour le Brésil. Les générations étudiantes s’emparent des caméras, animées par une volonté de décolonisation culturelle.

Mais en 1964, le coup d’État de Castelo Branco installe son pouvoir autoritaire sur le Brésil. Les cinéastes comme les artistes se voient alors obligés de plaire à la propagande brésilienne. Le cinéma brésilien vit alors une véritable crise existentielle et plonge petit à petit dans l’ombre des telenovelas.

Terra en Transe de Glauber Rocha © Festival de Cannes


Zoé Lunven

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