Les Animaux Fantastiques 3 : la saga de trop ?
Les Animaux Fantastiques : Les Secrets de Dumbledore est un exploit. Troisième itération d’une saga qui n’intéresse personne, pas même les fans d’Harry Potter, l’engouement renaît pourtant lorsque Warner Bros annonce s’orienter sur Dumbledore, figure emblématique du monde magique de J. K. Rowling. Est-ce suffisant pour faire renaître la saga de ses cendres (de Phoenix) ?
La saga portant le nom des animaux fantastiques, le héros au centre des films a toujours été Newt Scamander (Norbert Dragonneau pour les adorateurs de la vf) joué par Eddie Redmayne. Pourtant, à l’annonce de ce métrage et notamment des premières affiches, le titre est divisé en deux. L’accent est mis sur Les Secrets de Dumbledore tandis que Les animaux fantastiques apparaît comme un sur titre à l’instar d’un Rogue One qui mettait A Star Wars Story en sur titre. Qui est donc le héros, Dumbledore ou Newt ? Si nous ne donnons pas de réponse, c’est tout simplement parce que le film lui-même ne semble pas enclin à en fournir une. Constamment en retrait, Albus déroule son plan et laisse les autres protagonistes que sont Jacob, Newt et consort agir à tour de rôle pour ensuite arriver comme une fleur. Jouant au jeu des courbettes, les personnages se mettent sans cesse en retrait à tel point que personne n’est sur le devant de la scène.
S’octroyant ainsi le luxe de ne posséder que des personnages secondaires, l’intrigue s’inspire de ses protagonistes pour nous offrir un scénario d’autant plus plat.
Grindelwald, désormais joué par l’excellent Mads Mikkelsen en dépit de l’excellent Johnny Depp, est de retour. Nous passerons évidemment sur la ressemblance avec Voldemort. Une élection pour définir le nouveau chef d’état du monde magique approche et le mage noir réussit à se porter candidat. Il utilise ainsi un Quilin, créature magique qui révère en face des êtres purs, pour fomenter son coup d’État. Dumbledore organise donc une équipe pour contrecarrer les plans de son ancien amant qu’il ne peut affronter à cause d’un serment inviolable. De plus, grâce à cette même créature fourre-tout, Grindelwald peut voir l’avenir. Dumbledore use donc d’un plan simple, et fainéant scénaristiquement : aucun plan, soit laisser libre cours au hasard et à la chance pour tromper les visions de son ex maléfique.
Malgré un scénario qui n’a pour seul mérite que d’exister, les acteurs jouent très bien leurs rôles. Mais le souci reste tout à fait le même : ils n’évoluent pas depuis le premier. Jacob est toujours un amoureux transi. Queenie est tourmentée. Dumbledore est énigmatique, ce qui est un comble quand tout un film est censé le développer. Le frère de Newt, dont le nom échappe à tous tant il est fantomatique, ne réagit absolument pas lorsqu’on évoque sa défunte femme. Et Newt retombe dans ses travers de génie autiste. Bref, un scénario vide, justifié par J. K. Rowling comme devant être une transition, mais une transition vers quoi ?
Cette saga n’apporte rien. Les histoires se chevauchent sans jamais vraiment captiver et les personnages ne vont nulle part. Si étendre l’univers d’Harry Potter est une idée fantastique, ces films, à défaut d’avoir les orchestrations de John Williams, n’en ont pas la substance. On ne nous apprend rien et nous ne sommes pas émerveillés par ce monde magique fade qui ressemble davantage à un film sorti des années 30 qu’à un film fantastique.
Nous vous proposons donc de prendre un sac, d’y insuffler un sort d’extension pour y mettre l’intrigue, les personnages, la musique et même la trilogie, puis de vous lancer un majestueux “Oubliettes” pour oublier ce navet. Cette critique n’a pas été écrite à la plume à papote.
Victor Ribeiro
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