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“Le Sens de la fête” : Jean-Pierre Bacri l’inégalable

25 septembre 2017
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Le Sens de la fête

De Olivier Nakache et Eric Toledano

Avec Jean-Pierre Bacri, Gilles Lellouche, Jean-Paul Rouve

Durée : 1h58

Sortie le 4 octobre 2017

Le Sens de la fêteSortie le 4 octobre 2017

Surprenant premier rôle du nouveau film du tandem Nakache – Toledano (Intouchables, Nos jours heureux et autres succès), Jean-Pierre Bacri semble connaître une deuxième jeunesse, lui qu’on crut un temps condamné à recycler son image de râleur dans des films sans dimension. Retour sur quelques rôles marquants de la carrière de l’acteur.

L’imaginait-on retrouver un jour le chemin des premiers rôles et donner envie à de jeunes metteurs en scène de travailler avec lui ? Pendant quelques années, jean-Pierre Bacri semblait tellement enfermé dans une posture de type un peu agacé que l’on pouvait douter de sa capacité à durer encore, lui qui fit des merveilles dans ce type de rôle pendant plusieurs décennies. Dès les années 80, avec des films comme Escalier C (Jean-Charles Tacchella) ou Mes meilleurs copains (Jean-Marie Poiré), Bacri s’était imposé comme un second rôle avec lequel il faudrait compter. Entre les deux, un film comme L’été en pente douce (Gérard Krawczyk) lui avait permis de montrer qu’il savait non seulement endosser les rôles principaux, mais qu’il le faisait avec un mélange de robustesse et de délicatesse assez impressionnant.

Par la suite, il y eut bien sûr cette kyrielle de rôles coécrits pour lui-même avec sa comparse Agnès Jaoui (ils sont d’ailleurs en train de rempiler). Cuisine et dépendances (Philippe Muyl), Un air de famille (Cédric Klapisch), On connaît la chanson (Alain Resnais) : les réussites furent nombreuses et incontestables, tout comme ce fut le cas pour Le Goût des autres (première réalisation de Jaoui). C’est sans doute après ce film que le duo aurait dû faire une pause, s’essoufflant dans des scénarios trop attendus même si souvent supérieurs à la moyenne de ce que propose le cinéma français. De Comme une image à Au bout du conte, c’est comme si Bacri et Jaoui ne savaient plus quoi raconter, comme s’ils n’avaient déjà plus grand chose à dire…

Si certains rôles de la fin des années 90 restent marquants et très appréciables (de Didier à Kennedy et moi), si des films comme Les Sentiments ou Adieu Gary lui ont permis de se rappeler à notre bon souvenir, Bacri semble néanmoins avoir eu du mal à franchir le cap des années 2000, avant que les années 2010 ne reviennent lui tendre les bras avec force. Le superbe polar enneigé Avant l’aube, puis le stimulant Cherchez Hortense de Pascal Bonitzer, semblent lui avoir redonné confiance en lui permettant de s’épanouir dans des premiers rôles solides et pas si prévisibles. Et nul doute qu’avant le prochain Jaoui (Place publique), il devrait séduire des millions de français avec ce Sens de la fête qui semble taillé pour lui et dans lequel il s’éclate du début à la fin. Si Nakache et Toledano, qui ont souvent utilisé Omar Sy pour leurs succès, ont jeté leur dévolu sur Bacri, ce n’est pas un hasard : ils ont su trouver chez lui cette humanité si débordante, à peine dissimulée derrière des airs taciturnes qui ne nous dupent plus vraiment.

 

Lucile Bellan

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[Image 2017 © Gaumont Distribution]

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