“Le Garçon et le Héron” : le dernier chef-d’œuvre de Miyazaki
Le premier novembre sortait Le Garçon et le Héron, nouveau film du réalisateur emblématique des studios Ghibli, Hayao Miyazaki. C’est au Festival Lumière à Lyon qu’avait lieu l’avant-première.
Si les films du maitre de l’animation japonaise sont toujours très attendus, ce dernier opus n’a pas bénéficié de beaucoup de communication. C’est donc avec très peu d’information que les fans se sont dirigés vers les salles obscures. Seule la silhouette d’un mystérieux oiseau sur un simple fond blanc circulait sur les réseaux. Cet oiseau, c’est le héron éponyme. C’est d’ailleurs sûrement pour cette raison que cette traduction du titre a été choisie dans plusieurs langues dont le français.
Un titre qui divise
La traduction du titre s’éloigne drastiquement de l’original et cela fait beaucoup parler. Si l’on traduit le titre japonais à la lettre on obtiendrait plutôt “Et vous, comment vivrez-vous ?”, référence au livre de Genzaburô Yoshino, très apprécié de Miyazaki. Ce dernier apparaît d’ailleurs brièvement dans la chambre du héros. Ce film s’inspire de la vie du réalisateur et d’un roman “Le livre des choses perdues” de John Connolly. Le cœur de l’intrigue se déroule dans une tour qui rappelle également “La tour fantôme” d’Edogawa Ranpo qui a bercé l’enfance de Miyazaki. On peut alors débattre sur le choix de traduction simpliste qui prive le titre de la poésie de la référence.
Mais alors, de quoi parle donc ce film mystérieux ?
Après la mort de sa mère dans le grand incendie qui a ravagé Tokyo, Mahito déménage à la campagne. Son père lui présente sa “nouvelle maman”, qui vit dans un immense manoir avec une troupe de grands-mères. Un mystérieux héron cendré semble particulièrement intéressé par le jeune garçon. Il est difficile d’en dire plus sur l’histoire sans spoiler le film entier. Ce qui est sûr c’est qu’on retrouve le style singulier de Hayao Miyazaki. La nature est toujours omniprésente, comme un personnage à part entière. La musique du compositeur Joe Hisaishi accompagne magnifiquement l’image.
Quelques critiques déplorent cependant le rythme du film. En effet, la première partie est contemplative et occupe la majorité des 2h05 du long métrage. La deuxième partie, où se déroule tout le développement de l’intrigue parait ensuite trop courte. L’ambitieux scénario se voit alors comme quelque peu précipité.
Faut-il se presser au cinéma ?
Malgré une communication quasi inexistante, Le Garçon et le Héron signe le meilleur démarrage du réalisateur en France. La réputation des studios Ghibli n’est plus à faire et assure un excellent accueil à ce film dont la production aura duré 7 ans. Cependant, il est difficile de recommander Le Garçon et le Héron si vous désirez initier vos amis à Ghibli. L’excellence de l’animation et la magie de la bande originale sont incontestables. Le scénario en revanche pourrait refroidir les non amateurs.
Propos de Léa Chanut-Ferlin
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