Lascars
« Pas de vacances pour les vrais gars », mais du bon temps pour le spectateur, telle est, en une phrase, la conclusion à tirer des Lascars, le film inspiré de la bande dessinée du même nom. Le film animé ne prétend délivrer aucun message politique ou social. Il montre tout simplement la vie de deux garçons de la banlieue parisienne, pas méchants, qui jouent les durs, mais uniquement pour le style. C’est assez drôle, mais l’humour tient principalement aux expressions de la banlieue et à la volonté exacerbée des protagonistes de « gérer la situation », alors qu’ils ne gèrent rien du tout, et peut-être en a-t-on vite fait le tour. Mais l’histoire s’enchaîne bien, et pour ceux qui ne connaissent pas la BD, le film, parsemé de scènes épicées, se laisse suivre agréablement du début à la fin.
Mais ce qui fait bien le plus grand intérêt des Lascars, ce sont probablement les graphismes. Les lignes sont tranchées, les traits caricaturés. Les personnages déambulent avec rapidité et fluidité et ne cessent jamais d’avoir l’air cool, sauf peut-être lorsque Tony, pris de panique, dégouline de sueur et à le nez qui coule…. La couleur, légèrement pastel lorsqu’on nous montre la banlieue, accentue le caractère urbain du décor, en donnant l’impression d’une ambiance sèche et poussiéreuse, celle des ensembles de tours dépourvus de verdure. Par contre, dès que la tension monte, l’écran se couvre de grandes barres de couleurs vives qui viennent redynamiser visuellement toute la séquence.
La direction musicale de Lucien Papalu rythme à merveille tout le film, même pour ceux qui n’apprécient pas le rap plus que cela et souligne avec enthousiasme les scènes les plus cocasses, telles que la soirée chez les policiers ou bien la grande fête qu’organise, par dépit amoureux, José Frelate, chez le père de sa copine, Clémence.
Au final, tout est bien qui finit bien pour les Lascars comme pour le spectateur. C’est comme si, pendant une heure et demi, on avait regardé une bande dessinée sur écran et en musique.
On ressort content, en fredonnant l’air final que Tony et José se retrouvent à chanter à cause des dégâts causés chez le père de Clémence : « J’crache plus par terre ! J’traite plus les mères ! j’traverse que quand le petit bonhomme est vert »…
Chloé Goudnehooft
Date de sortie : 17 Juin 2009
Réalisé par Albert Pereira Lazaro, Emmanuel Klotz
Avec
Tony Merguez (voix) Vincent Cassel
Narbé (voix) Omar Sy
Sammy (voix) Fred Testot
Clémence (voix) Diane Kruger
Zoran (voix) Gilles Lellouche
Manuella (voix) Frédérique Bel Film français.
Genre : Animation
Durée : 1h 36min.
Année de production : 2007
Film inspiré de la série Les Lascars
Distribué par Bac Films
Articles liés
Nick Cave offre une grand messe jubilatoire à l’Accor Arena de Paris
Il existe des artistes inclassables, totalement hors normes, et Nick Cave appartient à cette catégorie. Après un passage remarqué à Rock en Seine en 2022, il est revenu à Paris ce 17 novembre 2024. Sa voix de velours, de...
Un week-end à l’Est… en plein Paris ! Édition 2024
Célébrant les cultures de certains pays d’Asie et d’Orient pour la huitième fois d’affilée, le festival Un week-end à l’Est a décidé de mettre à l’honneur cette année, Erevan, mais plus généralement, l’Arménie. A l’instar donc des éditions précédentes,...
“Travelling song”, le concert de musique de la Renaissance au Temple de Port-Royal
Avec « Traveling Songs », nous proposons un voyage musical à travers l’Europe de la Renaissance, autour de pièces très célèbres de la fin du XVe siècle au début du XVIIe siècle, dont les mélodies ont été reprises et...