La Planète au trésor ou la (re)découverte d’un chef-d’œuvre
“Je veux être un homme libre !”. Réalisé par Ron Clements et John Musker des studios d’animation Disney, La Planète au trésor : Un nouvel univers relate l’histoire de Jim Hawkins, un jeune adolescent assoiffé de liberté qui s’en va parcourir le monde. Ce film est une ode aux rêves, à l’imagination et aux aventures julesverniennes.
Une attention toute particulière portée aux détails
Sorti en 2002 pendant la période dite de “Transition” des studios (2000-2008), La Planète au trésor : Un nouvel univers est le fruit d’une étude approfondie de l’univers “steampunk” et victorien du XIXème siècle. Cela se retrouve tant dans la complexité détaillée des ornements des nombreuses machines à vapeur et autres objets insolites de l’époque, qu’au sein même de la construction narrative et esthétique du film.
L’adolescence comme fil rouge d’une trame peut-être trop osée
Symbole de renaissance, ce film ne se contente pas d’être un récit simple et superficiel : il s’érige comme une métaphore des conflits internes de tout adolescent souhaitant trouver sa place au sein d’un univers qu’il ne découvre que progressivement.
En effet, lâchement abandonné par son père puis élevé seul par sa mère mais croyant en l’existence de cette fameuse planète au trésor, Jim part se réfugier dans un sport à sensations. Ce sport lui procure une frénésie si forte que l’envie de vivre et d’avancer entre inévitablement en opposition avec son sentiment de tristesse et d’abandon. Cette dualité palpable tout au long du film n’est pas sans faire écho aux crises pendant l’adolescence durant lesquelles la réalité vient se heurter à certaines aspirations profondes que nous pensons alors irréfutables et absolues.
En dépit d’un rendu extraordinaire pour un film d’animation, c’est cette thématique si riche, intéressante et peut-être complexe qui déplut au moment de la sortie. Aux antipodes des merveilleux contes auxquels Disney nous a toujours habitués, La planète au trésor : Un nouvel univers arrive sans crier gare. Destiné à un public sans doute plus averti et pouvant aisément comprendre les problèmes soulevés par le film, la technicité des dessins et de l’animation n’a pas su convaincre tout le monde, ou du moins pas dès sa sortie.
Une (re)découverte immanquable
Les critiques sont pourtant unanimes : le film est bon et sera notamment nommé pour l’Oscar du meilleur film d’animation en 2003. À raison, les fans de Disney le qualifient de film “largement sous-estimé”, au même titre que Atlantide, l’empire perdu sorti en 2001.
La fameuse règle des 70% d’animation traditionnelle pour 30% d’animation science-fictionnelle, mêlée au style de la Brandywine School, n’a malheureusement pas eu l’effet escompté. Souhaitant aussi entremêler des éléments 2D et 3D, le rendu est époustouflant mais sans forcément crever l’écran auprès des plus jeunes. La bande-son est également bien construite. Interprété par David Hallyday dans la version française, le morceau Un homme libre sied à merveille le film. Tout comme Always Know Where You Are, composé et interprété par John Rzeznik des Goo Goo Dolls.
La planète au trésor : Un nouvel univers réunissait tous les ingrédients pour être un succès et bénéficie encore de ce potentiel. Véritable merveille cinématographique, incompris à sa sortie puis reconsidéré et porté depuis par ceux ayant grandi au début des années 2000, ce film reste un chef-d’œuvre mémorable. À voir à tout âge mais sous différents degrés de lecture et d’appréciation, ce long métrage de la Walt Disney Pictures émerveillera petits et grands. Que nous décidions de grandir ou non…
Articles liés
MINIATURE : l’expo événement pour les 10 ans de la Galerie Artistik Rezo
La galerie Artistik Rezo et FIGURE s’associent pour présenter la troisième édition de l’exposition MINIATURE : un événement unique en son genre à l’occasion des 10 ans de la galerie. Cette édition réunit plus de 80 artistes français et...
Justice livre un show explosif et festif à l’Accor Arena de Paris Bercy
Ce mardi 17 novembre 2024, après une première partie orchestrée par Pedro Winter, boss du label Ed Banger, Justice a électrisé une salle pleine à craquer, première date des deux soirées prévues à Paris, chez eux, à domicile. La...
Marion Mezadorian pète les plombs au Théâtre Victor Hugo
Avec son précédent “one woman show”, Pépites, Marion Mezadorian a défrayé la chronique. Dans la même veine, celle d’une performance scénique où l’humour le dispute à l’émotion, cette nouvelle création donne la parole à celles et ceux qui craquent...