J’ai recontré le diable
De nuit, une jeune femme croise la route d’un sérial killer implacable. Mais la victime est en fait fille et fiancée de policiers. Commence alors une terrible et violente chasse à l’homme entre un monstre assoiffé de sexe et de sang et un homme détruit avide de vengeance.
Loin du schéma classique des chasses à l’homme, J’ai rencontré le diable choisit le chemin original et rare du face à face. Des confrontations frontales et extrèmement violentes entre le policier meurtri qui perd peu à peu de son humanité au contact du mal et l’incarnation de la folie pure, un serial killer qui n’a rien à perdre. Très vite, les confrontations sont attendues, surprennent par leurs fréquences et déstabilisent par leur teneur et pourtant c’est aussi par ce choix que l’ennui et le désinterêt se font sentir. En effet, au fur et à mesure que l’horreur et la violence montent, que les dernières barrières d’humanité et de morale lâchent, il devient de plus en plus difficile de comprendre les motivations et les buts du héros et les deux personnages principaux avec leurs folies se confondent, dansent une valse sanguinolente et désincarnée avec parfois des sursauts d’humour, de respect et de compétition malsaine.
C’est par ses interprétations folles que le film brille. Après son rôle marquant et lui aussi hors du commun de Old Boy en 2004, Choi Min-Sik ajoute à sa filmographie une nouvelle composition hallucinée, un homme dépourvu des notions de morale, un animal presque contrôlé par son instinct. Lee Byung-Hun, aussi, n’est pas inconnu du grand public et offre avec son physique un peu fade de jeune premier, le frisson nécessaire à la crédibilité de son personnage perdu à jamais.
Trop fou pour être réussi mais gentîment divertissant, J’ai rencontré le diable confirme pourtant le talent des équipes coréeennes en matière de thriller, polar et films de genre de tous poils et les plus créatifs du monde à cette heure. Comme les personnages, le film s’affranchit de tous les codes et piètine les attentes des spectateurs pour le meilleur comme pour le pire et sa liberté démente bien que vaine vaut déjà le coup d’oeil.
Lucile Bellan (Twitter)
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J’ai rencontré le diable
Un film de Kim Jee-woon
Avec Choi Min-Sik, Lee Byung-Hun
Sortie le 6 juillet 2011
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