Interview : Anaïs Delva, la voix derrière la Reine des neiges
La Reine des neiges De Chris Buck et Jennifer Lee Avec les voix d’Anaïs Delva et Emmylou Homs Durée : 102 min. |
Sortie en DVD et Blu-ray le vendredi 4 avril 2014
C’est un évènement au cinéma. La Reine des Neiges a conquis le cœur de plus de 4 800 000 spectateurs en France et est devenu en quelques semaines le film d’animation ayant généré le plus recettes dans toute l’histoire du cinéma (plus d’1 milliard de recette dans le monde). Aujourd’hui, pour la sortie française en DVD et Blu-ray du film, le 4 avril, Artistikrezo a rencontré la comédienne et chanteuse Anaïs Delva, LA voix d’Elsa en France. Comment se retrouve t-on à incarner le rêve de toutes les petites filles du monde ? Je fais de la comédie musicale depuis quelques années donc j’ai la double casquette de chanteuse et de comédienne. Quand le projet de La Reine des Neiges s’est mis en route et qu’est venu le temps de chercher des voix françaises, le choix d’aller chercher le casting du côté de la comédie musicale s’est imposé pour les gens de chez Disney. Parce que le film est une vraie comédie musicale. Ils m’ont appelée, parmi d’autres, et proposé de passer un essai pour le rôle d’Anna. J’y suis allée, ça s’est très bien passé. Et puis, ils m’ont proposé d’essayer la chanson d’Elsa parce qu’ils avaient un peu de mal à trouver la personne qui correspondait. Je l’ai essayée et c’était une évidence. Et puis ils ont choisi Emmylou Homs pour interpréter Anna. Quelle est la chanson Disney que vous avez toujours voulu interpréter ? Ce rêve bleu. J’ai grandi avec Aladdin en boucle. Je connais le film absolument par cœur. Après, j’ai aussi beaucoup d’amour pour les chansons du Roi Lion. L’amour brille sous les étoiles est une chanson que j’ai beaucoup chantée. Ce sont vraiment ces deux chansons et ces deux films qui m’ont le plus marquée. J’espère vraiment avoir l’occasion, un jour, de chanter du Alan Menken. Parce que la différence entre ce Disney et beaucoup d’autres c’est que ce n’est pas Alan Menken qui a écrit les chansons. J’adore les compositeurs, ce sont des gens de Broadway, ils ont composé Avenue Q et Book of mormons et sont incroyablement talentueux. Mais ça ne m’empêche pas d’espérer, quelque part au fond de moi, d’interpréter une chanson de lui. Ce serait vraiment chouette. Interpréter la version française d’une chanson Disney, ça se passe comment ? J’ai d’abord écouté la version américaine et rien que d’avoir l’opportunité de chanter cette chanson, j’étais dingue. J’adore le travail d’Idina Mendez depuis de nombreuses années, elle a créé des rôles incroyables qui m’inspirent beaucoup. Par contre, nous n’avons pas eu de marge de manœuvre artistique. En fait, les américains enregistrent d’abord la chanson avant de créer des images dessus. Le travail d’adaptation en français, c’est de coller au plus près à ces images et à la partition. C’est un travail millimétré. Même si on a des intonations différentes en français et il y a des placements de voix qui peuvent être différents. Mais je trouve que sur “Libérée, délivrée“, la traduction est très bien faite et ça fonctionne très bien avec la bouche du personnage. Est-ce que “l’image Disney” est compliquée à gérer ? Ils voulaient quelqu’un qui bénéficiait d’une petite médiatisation au niveau de la comédie musicale, pour une question de crédibilité. Juste avant moi, il y avait eu Maéva Méline (pour Raiponce) qui venait de Mozart, l’opéra rock. Même si ce n’est pas exactement la même chose, c’est un profil similaire. Pour moi, l’image Disney, c’est cool. C’est un bon employeur et je rebosse pour eux quand ils veulent. Il y aura bien La Reine des Neiges 2, non ? Avec 5 millions de spectateurs, j’y crois beaucoup. Et j’aimerais même une suite qui se concentre un peu plus sur Elsa. C’est une reine différente de ce tout qu’on a vu, qui ne cherche pas à se construire à travers un homme et on voit bien que c’est elle que les gens ont retenu du film. Avec votre expérience dans la comédie musicale sur scène, qu’est ce qui est le plus facile pour vous… chanter ou jouer ? Pour moi, la comédie musicale sur scène c’est quelque chose de naturel, ça fait quand même 5 ans que je les enchaîne. Donc c’est quelque chose qui me fait moins peur que, par exemple, le doublage ou jouer devant la caméra. Mais je n’aime pas trop rester sur mes acquis. Je suis en train d’essayer de faire un peu moins de scène et de m’attaquer à autre chose. J’ai envie de plus jouer devant la caméra. Mais je ne pourrais jamais ne pas chanter, ça fait partie intégrante de moi et de ma personnalité. J’ai grandi en chantant tout le temps et en cassant les oreilles de mes parents. Est-ce que ce n’est pas difficile, dans notre pays, de se construire une carrière dans la comédie musicale ? En France, c’est très compliqué parce qu’on ne connait pas le mot anglais “performer”. C’est le mot qui définit les gens qui savent faire plusieurs choses. Moi, à la base, j’ai un bac+4 en communication et publicité et aujourd’hui, je chante. Ça prouve que je suis capable de faire plusieurs choses. Il faudrait juste que les gens comprennent qu’on n’est pas mono-tâche. Parce que je me considère pas plus chanteuse que comédienne (ou l’inverse) puisque pour moi, tout est lié. Quand je chante, j’interprète quelque chose, je me mets dans la peau de. Après, il existe de tels artistes qui sont reconnus en France, qui chantent et jouent sans être cantonnés à la comédie musicale. Je pense à Vanessa Paradis ou Sofia Essaïdi. Je pense qu’il reste des a priori mais que c’est en train de changer. Et je ne désespère pas d’être une des exceptions qui confirment la règle. Propos recueillis par Lucile Bellan [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=gUa6zO1XM28[/embedyt] A découvrir sur Artistik Rezo :
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