Dans l’ombre de la Lune
Il valait bien la peine de se laisser aller à la nostalgie et de refaire l’histoire de ces missions Apollo, en particulier celle du 16 au 21 juillet 1969. Elle aboutira à la phrase pleine de sang-froid « Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour l’humanité » dicté par l’intelligence d’un homme, en direct depuis la Lune et suivi par des millions de téléspectateurs parce que toutes les télévisions étaient sur place. Les images ont beaucoup circulé, tellement qu’elles auraient été oubliées. Ron Howard pense à ceux qui veulent revivre la conquête de la Lune, ce plantage de drapeau, apogée de l’empire américain. Le cinéma et la Lune faisaient si bon ménage.
La Terre est bleue derrière un pouce
On (re)voit la Lune. On (re)voit la Terre d’en haut, de là où « elle et tous ses problèmes ne tiennent plus que derrière un pouce. » Ces images, certaines inédites, ont été tournées par des réalisateurs amateurs (pilotes de chasse, apprentis astronautes) mais elles restent les quelques uniques bandes filmées par l’homme depuis l’espace. L’Objectif Lune atteint, l’homme n’y est jamais retourné depuis, alors on se contentera des commentaires éclairés de Buzz Aldrin et de la 13ème compagnie sur ces négatifs tellement bluffants qu’ils font les yeux doux au programmateur de la Géode.
Dans l’ombre de Neil Armstrong
Buzz Aldrin était le deuxième homme à avoir marché sur la Lune et bien que ce fut seulement 15 minutes après Armstrong, il lui aura fallu attendre le cinquantième anniversaire de la performance pour bénéficier de son heure de gloire. Ces hommes, tous très humbles et très reconnaissants envers la NASA de leur avoir fait confiance, expliquent et discutent de leur « voyage ». C’est haletant, ça ne manque ni de tension ni de dramatisation. C’est la plus grande réussite de ce documentaire, pouvoir incroyable du cinéma que cette mise sous pression. L’histoire, les images d’archives et les témoignages de ces hommes revenus d’un autre monde attestent, certifient de la réussite de ces missions… au contraire le montage et la narration jouent sur l’effet de suspense, comme si le doute subsistait.
Fait étrange ou hasard du calendrier : produire un tel documentaire, à la gloire des Etats-Unis, réduisant tous les problèmes de la terre derrière un pouce, les considérant par-là comme mineurs, c’est aussi permettre de décomplexer voire de détourner le spectateur des vrilles actuelles de notre société.
Ce à quoi l’on peut tout à fait répondre que le cinéma est synonyme d’évasion et de divertissement…
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Sortie DVD le 2 juillet 2009.
Florent Boucheron