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« I feel good » : la drôle de trajectoire de Jean Dujardin

Lucile Bellan 24 septembre 2018
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Commencer chez Laurent Boyer, devenir une star de la télé avec Alexandra Lamy, passer au grand écran puis recevoir un Oscar… Jean Dujardin n’a pas fait une carrière comme les autres. Y compris depuis The Artist.

Au départ était la Bande du Carré Blanc, connue un peu plus tard sous le nom de Nous C Nous. Jean Dujardin, Bruino Salomone, Eric Collado, Eric Massot, Manu Joucla : une bande de joyeux drilles qui finit par connaître un succès plutôt retentissant, grâce à l’émission “Graine de star” de Laurent Boyer ainsi qu’à un tube justement nommé “Nous C Nous”. Leader officieux de la bande, Jean Dujardin passe avec Bruno Salomone par une autre case télévisuelle, celle du “Farce Attaque” de Laurent Baffie…

C’est le moment où il tape dans l’oeil de la productrice Isabelle Camus, qui est en train d’adapter un programme court venu du Québec. Son titre : Un gars, une fille. Et c’est parti pour 5 ans de succès, chaque soir sur France 2, aux côtés d’une Alexandra Lamy avec qui il finira par former un couple à la ville jusqu’en 2013.

À ce moment, le cinéma commence à lui faire gentiment de l’oeil, à travers des rôles plus ou moins importants dans des comédies telles que Ah, si j’étais riche ou Bienvenue chez les Rozes. Mais c’est Nicolas Boukhrief qui, le premier, décèle en lui quelque chose de dramatique : aux côtés d’Albert Dupontel, il excelle dans Le Convoyeur, où il interprète l’un des rôles-clés. D’abord rigolard, il finit par y faire nettement moins marrer.

Michel Hazanavicius est lui aussi séduit par l’acteur. Après deux OSS 117, les deux hommes tentent l’aventure The Artist, oeuvre muette tournée “comme à l’époque”, en hommage aux films du début du siècle. Sélectionné à Cannes, où Dujardin remporte un sidérant prix d’interprétation, le film finit aux Oscars, où il triomphe. La carrière de Dujardin est à son apogée.

Le plus surprenant, c’est qu’il ne semble guère avoir tenu à rentabiliser cette gloire, mais qu’il a préféré continuer à s’amuser, quitte à ne pas aligner les succès. Le film à sketches Les Infidèles laisse un mauvais goût dans la bouche, mais en tout cas il s’y éclate. Ses apparitions dans Monuments Men de George Clooney ou Le Loup de Wall Street de Martin Scorsese sont légères, car l’acteur n’a pas tenu à muscler son anglais pour faire carrière à Hollywood. Depuis, de Brice 3 en Un plus une de Claude Lelouch, Dujardin fait ce qu’il veut, quitte à effectuer des choix surprenants pour un acteur oscarisé.

Sa carrière vient cependant de connaître un nouveau rebond : après avoir pris le risque de devenir vite has-been, Jean Dujardin vient de retomber dans la hype. Le voici dans le dernier Kervern-Delépine, où sa prestation fait autant penser à celles de Steve Coogan chez Winterbottom qu’à l’humour qu’il pratiquait en début de carrière ; plus étonnant encore, il sera à l’affiche du Daim, le prochain film de Quentin Dupieux, aux côtés d’Adèle Haenel. Il y interprétera Georges, un type qui s’achète un blouson en daim. Fin du résumé. On peut compter sur Dupieux pour nous déstabiliser encore une fois… et sur Dujardin pour nous séduire à nouveau, pour ce qui ressemble réellement à un nouveau virage.

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