Grégoire Lacombe : “Ma zone de confort, c’est quand je n’y suis pas”
Entretien avec Grégoire Lacombe, acteur et réalisateur de la scène urbaine. Curieux, polyvalent et créatif, cet artiste nous fait découvrir le monde du cinéma à travers ses différentes expériences.
Tu as suivi des études d’économie, quel a été le déclic pour poursuivre dans le domaine artistique ?
J’ai suivi un cursus assez classique, sur les conseils de mes parents qui pensaient que ma passion pour le théâtre me passerait. En réalité, je ne saurais pas définir l’élément déclencheur qui m’a poussé à suivre cette voie. Petit, je me mettais pas mal en scène chez moi et j’avais toujours une caméra à la main. J’aimais être comédien. Je pense que ce qui m’a amené au jeu c’est une certaine envie d’expérience, j’ai toujours été curieux. En revanche, je ne regrette pas d’avoir fait des études plus traditionnelles parce qu’elles font partie des années les plus folles de ma vie, qui m’ont apporté une grande expérience et une petite maturité. Plus tard, je me suis rendu compte que le monde du théâtre était différent, c’est directement la vraie vie : tu te conformes plutôt rapidement dans ce secteur et tu es mélangé avec toutes les tranches d’âge. Si j’étais arrivé dans ce monde-là à 18 ans, je n’aurais probablement pas pris les meilleurs décisions.
Peux-tu nous parler de tes débuts en tant qu’acteur ?
J’ai commencé par des études au théâtre, en passant d’une année au cours Florent à deux années chez Mesguich. J’ai même monté une compagnie de théâtre. Je me souviens de mon premier vrai rôle, c’était dans la pièce de Jean-Luc Lagarce Music-Hall, où je jouais un pianiste avec peu de texte. J’ai essayé de décrocher des spectacles et de devenir intermittent du spectacle mais c’est compliqué dans ce milieu. Malheureusement, lorsque le Covid est arrivé, j’ai décidé de mettre en pause le théâtre pour passer derrière la caméra. Je suis toujours ouvert au théâtre – une fois que cette pandémie sera finie – et je reste acteur de cinéma. Mon premier rôle en tant qu’acteur de cinéma fut un père de famille dans un court métrage intitulé Je suis en construction. Il a été réalisé il y a quatre ans par Elisa Gozal, et ça m’avait pas mal plu. Récemment, j’ai fait de la figuration dans des petites séries comme Plan cœur ou encore une série chinoise qui est passée à Bordeaux.
Pourquoi être passé derrière la caméra ?
Je n’aime pas me contenter d’une seule chose, je préfère toucher à tout. Au théâtre, mes amis et moi voulions réaliser des films. On avait peu de matériel et peu de main-d’œuvre alors lorsqu’on est comédien, on finit toujours par aider les autres sur le tournage. C’est l’une des raisons qui m’a poussé à passer derrière la caméra, il y a un côté très fraternel, tout le monde est soudé et se donne à fond. J’ai ensuite accompagné quelques tournages de cinéma, où j’ai testé pas mal de métiers comme la lumière ou la régie. En fait, j’étais déjà assistant réalisateur sans le savoir. Je me souviens d’un de mes premiers tournages à Paris, une amie m’avait proposé de réaliser un format vidéo-clip sur Territory de The Blaze, dans son énorme appartement. On n’avait pas de matos lumière mais ça nous importait peu, on était prêts à se débrouiller et à se donner autant de temps que nécessaire. Du coup, on a bricolé avec de la grenadine pour réaliser des gélatines, on a ramené des vieilles lampes de chevet qui traînaient à droite et à gauche, c’était super ! Mais avec le temps et l’expérience, tu as envie de réaliser des projets plus calibrés et qualitatifs, avec plus de budget, du bon matériel et des horaires définis. Mon premier court métrage en tant que véritable assistant réalisateur s’est déroulé récemment, c’était Le Royaume de Jean Céline Borel. Aujourd’hui, je réalise pas mal de clips musicaux. C’est un monde fermé jusqu’à ce que les portes s’ouvrent, ce sont d’abord des rencontres et des affinités qui te permettent de te créer un réseau. En fait, c’est un milieu ouvert à ceux qui n’ont pas peur de bosser à fond.
Tu as obtenu un certificat d’assistant réalisateur à CEFPF, peux-tu nous décrire ce travail d’assistant réalisateur ?
En tant qu’assistant réalisateur, tu t’occupes de la mise en relation et de la gestion afin d’assurer une bonne communication entre les différents chefs de poste. Sur le plateau, tu gères le plan de travail afin que chaque membre de l’équipe connaisse son rôle et ses missions. L’assistant dit quand et où on va tourner, il fait attention à ce que les horaires soient respectés, aux temps de repos des comédiens, etc.
Je fais également pas mal de régie, c’est-à-dire de la logistique, afin de gérer les logements de l’équipe et des acteurs, les moyens de transport, ou encore les autorisations pour filmer en extérieur ou sur un terrain particulier. Grâce à son assistant, le réalisateur va moins se poser de questions et plus se focaliser sur l’artistique. C’est un travail de coordination, de mise en scène.
Quels sont tes futurs projets ?
J’ai pas mal de projets en tête. En ce moment, on a deux écritures en cours qui concernent un court métrage et un projet de docufiction. Pour moi quand tu joues, tu as l’opportunité de faire des choses que tu n’aurais peut-être jamais fait dans ta vie. J’aime faire des choses qui ne me ressemblent pas. En fait, ma zone de confort c’est quand je sors de cette dernière justement. Mais c’est aussi bien parfois de ressembler à son rôle, c’est d’ailleurs ce qu’on va faire avec Maxime Lacombe, mon frère et binôme sur le court métrage. On va parler de nous à travers un projet qui nous ressemble. C’est assez personnel comme sujet. J’ai également en tête un autre court métrage en Espagne, où je vais jouer un homosexuel pour la première fois. Mon objectif à l’avenir, ce serait d’intégrer un long métrage en tant qu’assistant réalisateur.
Propos recueillis par Montaine Matuzac
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